Hellfest 2016 : ambiance sur le festival


Définir l'"ambiance" du Hellfest n'est pas un exercice facile tant celle-ci est à l'image des festivaliers : en constante évolution. Il est en effet difficile de comparer celle de la toute première édition, il y a dix ans, à celle de 2016. En une décennie, nous sommes passés de quelques centaines de chevelus et coreux à des milliers de quidams de tous âges, toutes origines, tous milieux sociaux et, surtout, appréciant tous genres musicaux. Certains avouent même n'avoir jamais écouté de metal de leur vie.

L'ambiance s'en ressent, donc, et il n'était pas rare de voir des mères de familles impressionnées/outrées par un bon gros viking laissant ouvertement deviner qu'il avait un gros coup dans le nez. On est évidemment tenté de dire que l'ambiance repose justement sur la bière, l'alcool en général et autres substances plus ou moins légales, mais que nenni. Honnêtement et personnellement, je n'ai pas de souvenirs "marquants" quant à la présence régulière de ces fameux "déchets", tellement bourrés qu'ils passent leur festival à faire la sieste. On peut néanmoins souligner que le Royaume du Muscadet et son ombre (offerte par la petite forêt) reste the place to be pour qui désire décuver un bon coup sans risquer l'insolation.



Quoi que ce n'est pas cette année que l'on risquait d'être exposé aux coups de soleil. La météo complètement aléatoire de cette onzième édition avait plus de quoi faire sortir les antibiotiques du placard que la crème solaire. Suffisamment abondante pour pourrir un concert mais pas assez pour promettre un beau bain de boue, la pluie a tout de même un peu trop pointé le bout de son nez, et il évident que si les habitués d'un festival metal s'en fichent, le monsieur tout le monde venu en curieux ou le hipster bien sur lui (même si la Valley est sous une tente) ne voient pas la pluie d'un œil amical. Bref, on était bien loin de l'édition 2015, son cagnard violent et ses 30°C et au final, c'était quand même plus agréable.
 


Pour le reste, et bien l'ambiance reste à l'image des récentes éditions : bon enfant, assez festive et un brin loufoque. Toujours présents, les festivaliers arborant un superbe déguisement de Tigrou, Pikachu, chevalier et autres chibres attirent la curiosité. Mention très, très spéciale à celui qui nous avons baptisé d'un commun accord "L'homme en slip rose". Régulièrement, nous avons croisé ce protagoniste original dans l'espace presse/VIP. Jour comme nuit, le bonhomme se promenait en slip rose et toujours dans un état d'ébriété avancé, très (trop ?) avancé. Tellement que les quelques témoins présents auront du mal à oublier ce moment où son slip ne servait plus à rien et où le service trois pièces était plus que visible.

En fait, réellement définir l'ambiance de cette cuvée 2016 est très difficile. Car, avouons-le, elle est plutôt inexistante. Dans le sens où tout est calme et les puristes semblent eux-mêmes l'avouer : la véritable fiesta se passe au camping ou au fameux « village » regorgeant de boutiques ayant plus ou moins de corrélation avec le metal. Mais finalement, n'est-ce pas positif de voir les choses sous cet angle « serein » (on est pas au pays des Bisounours non plus, hein) et convivial ? Cela tend à prouver que le fait que le HF soit devenu un événement « mainstream » - pour reprendre le terme si cher aux « trve » - et montre que la bête chevelue n'est pas méchante et que le metal est un genre unificateur aux ondes positives.
 


On notera bien entendu des différences d'ambiance selon les scènes (et donc le public) et c'est là une plus-value extraordinaire du Hellfest qui permet de passer du mosh-pit de la Warzone aux headbangs furieux de l'Altar ou la Temple en très peu de temps, ce qui est pour le fan curieux une véritable aubaine. En terme d'ambiance de concerts, on retiendra le très bon accueil fait par le public aux groupes français que ce soit Mass Hysteria, Le Bal des Enragés, Gojira ou No One Is Innocent sur les Mainstages, The ARRS sur la Warzone et j'en passe. La communion est belle à voir et l'amour du public français pour les groupes de l'Hexagone n'en démord pas. Maintenant, il faut aller soutenir cette scène au quotidien à chaque passage.
 


Ce qui, je pense, était vraiment à souligner, est la quantité vraiment importante et surprenante (quoique) de T-shirts à l’effigie de Lemmy Kilmister ou Motörhead. Un hommage vestimentaire récurrent qui, avouons le, fait très chaud au cœur.  A l'image aussi du pèlerinage qui va maintenant avoir lieu tous les ans jusqu'à la statue magistrale de ce grand monsieur de notre musique. Après Saint-Jacques de Compostelle, place à Clisson !

On ne pouvait pas non plus ne pas faire un petit clin d'oeil aux protecteurs de la fosse, aux réceptionnistes des slammers : les Challengers. Sur les six scènes et tout au long du week-end, ils ont encore une fois fait un travail extraordinaire pour assurer la sécurité du public tout en ayant le sourire aux lèvres et la discussion possible (comparé à tout ce dont on peut avoir l'habitude lors des concerts sur le reste de l'année ou même lors du Download Festival par exemple). Et du travail ils en ont à la pelle ,notamment en Mainstage et sur la Warzone, qui auront vu défiler à de nombreuses occasions un flôt ininterrompu de slammers. Merci à vous messieurs !


Dernier petit clin d'oeil un peu en dehors du festival mais pour l'ambiance à vivre au moins une fois pour chaque festivalier : l'ouverture du Leclerc le vendredi matin. Pour avoir emmené des amis célébrant leur tout premier Hellfest - ils en avaient forcément entendu parler mais rien ne vaut l'expérience de le vivre en vrai. Et bien ils ne furent pas déçus, loin de là. On peut donc féliciter tous les employés du magasin pour les décors et pour leur gentillesse tout au long du week-end.

Pour terminer on sortira le carton rouge à ces enc*lés de voleurs, car nombreux sont les personnes dans notre entourage à avoir malheureusement « perdu » leurs téléphones et autres papiers importants. Un autre prix de la gloire : là où il y a du monde, la vermine accourt, hélas.

En bref, l'ambiance du Hellfest 2016 est égale à celle que l'ont peut constater depuis 3-4 ans : sympathique et conviviale. Un peu d'espoir dans ce monde où l'amour semble avoir du mal à survivre, la preuve :
 

 

Photographies : © Lionel/Born 666, Nidhal Marzouk et Thomas Orlanth 2016
Toute reproduction interdite sans autorisation des photographes



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