Mortillery – Shapeshifter

En 2014, nous avions découvert Mortillery sur scène lors de leur première tournée européenne en compagnie de Sepultura, Legion of the Damned et Flotsam & Jetsam. Nous avions d’ailleurs été largement séduits par le thrash metal du groupe, dirigé par Cara McCutchen, une chanteuse empruntant autant à Rob Halford qu’aux chanteurs de thrash plus traditionnels. Trois ans après Origin of Extinction, les Canadiens sortent leur troisième opus, Shapeshifter.

Dès « Radiation Sickness » la première piste de ce brulot heavy/thrash, les ingrédients qui nous avaient séduits sur Origin of Extinction sont présents. Mortillery a la hargne, et sa chanteuse nous le fait ressentir avec son chant tantôt écorché, tantôt presque lyrique dans la grande tradition des meilleurs vocalistes heavy metal.

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Rythmiquement, Alex Gutierrez et Kent Quinlan envoient des riffs globalement en up-tempo, qui s’inspirent fortement des grands noms du thrash, Exodus en tête. Quinlan, dernier arrivé au sein de la formation peut s’exprimer pour la première fois en studio avec Mortillery et en profite pour proposer des leads de guitare véloces et hargneux, ce que l’on est en droit d’attendre d’une telle formation.

Tantôt heavy, proche d’un Maiden ou d’un Priest avec des leads que n’auraient pas reniés Adrian Smith/Dave Murray ou KK Downing/Glen Tipton (« Shapeshifter », « At the Gates »), tantôt thrash pur jus (« Mantis », « Wendigo »), Mortillery n’oublie jamais la mélodie dans ses compositions efficaces. Et si la palette vocale de McCutchen risque de déstabiliser l’auditeur entre hurlements féroces (« Mantis », « Bullet ») et lignes de chant heavy un peu déconnectées des riffs (« Radiation Sickness »), la vocaliste délivre une très belle prestation sur cet opus (« Shapeshifter »).

On peut tout de même reprocher la place réservée à la basse de Miranda Gladeau (basse) dans le mix, qui ne met pas assez en avant le travail réalisé à la quatre-cordes. « Torture », par exemple, propose une mini-introduction à la basse avant un titre à fond de caisse, rythmé par de nombreuses cassures, heureusement fort intéressantes en termes de structure musicale. D’autant plus qu’avec des titres globalement compris entre 4mn et 5mn30, la tracklist est un peu redondante et certains morceaux sont presque anecdotiques (« Wendigo »).

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Avec Shapeshifter, Mortillery réitère la formule proposée sur Origin of Extinction, à savoir un heavy/thrash efficace et caractérisé par la voix de sa chanteuse. Cela permet au combo de se distinguer parmi les nombreuses autres formations du revival thrash (Havok, Lost Society)

Néanmoins, si les Canadiens semblent avoir trouvé leur voix et leur originalité, l’effet de surprise inhérent à la découverte des deux premiers opus n’est plus là. Les gimmicks déjà présentés sur les albums précédents sont certes la marque de fabrique de Mortillery, mais on ne peut qu’espérer que le quintet parviendra à se renouveler pour les prochains albums. En attendant, espérons que les Canadiens reprendront prochainement la route en France, puisqu’en live leur musique fédère les foules, et nuls doutes qu’avec les compositions de Shapeshifter, les headbangers ne pourront s’en donner qu’à cœur joie.

Note : 7,5/10
Photos promo : DR

NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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