« Death horrifique »
C'est l'histoire d'un mec qui dit à son pote « Hé, tu connais Mencea ? - Euh non... - Mais si, Mencea ! ... ».
Bref. Si vous ne connaissez pas Mencea, c'est normal. Nul doute que vous allez vite prendre goût à leur nouvel album, Pyrophoric (sorti le 23 avril 2012 chez "Indie Recordings"), pour peu que vous soyez client de metal dit « extrême », et de films d'horreur.
Films d'horreur ? Oui, car si la musique de Mencea ne figure dans aucun d'eux à l'heure actuelle, elle pourrait particulièrement faire l'affaire ! Pyrophoric est un condensé de violence noire et lourde. Très lourde. L'album est si lourd au fil des pistes qu'il en devient glauque. C'est après une écoute approfondie que s'installe la véritable atmosphère du groupe. Plus violent, plus lourd qu'un Textures, plus malsain qu'un In Mourning, Mencea distille une atmosphère propre tout au long de ce Pyrophoric horrifique.
Les titres s'enchaînent, tous extrêmement hétérogènes. Certains mélodiques, presque lumineux ("CCC"), d'autres sombres, oppressants même ("Hounds"), tous d'une puissance inouïe, l'album défile et marque les esprits de son empreinte malsaine. Le tout est servi par une production sans failles et ultra-efficace (mixé et masterisé par Stamos Koliousis, guitariste du groupe, et Vangelis Labrakis, au 210 Studio de Berlin).
A défaut de technicité particulière, Mencea montre la lourdeur de ses instruments, principalement appuyée par un duo batterie/basse efficace. La batterie ne propose que très peu de blast-beats, et quand ceux-ci sont exécutés, ce n'est pas pour accélérer le rythme, mais bel et bien pour accentuer la lourdeur de celui-ci. C'est là que le groupe nous montre tout son talent de composition, loin d'un Children Of Bodom. L'efficacité est le maître mot de cet album, avec lourdeur bien sûr (je crois que là, j'ai été assez lourd pour vous le faire comprendre !).
On regrette que Pyrophoric soit un peu répétitif, malgré ses 8 morceaux (de 5 minutes en moyenne chacun). Pousser la folie et l'innovation encore plus loin permettrait probablement au groupe de devenir une référence du genre.
Nul doute que Mencea a absolument toutes les cartes en main pour devenir un groupe pilier de la scène prog death de demain, à l'image de Septic Flesh aujourd'hui. D'ailleurs, devinez quoi ! Les jeunes gens sont grecs, eux aussi ! Mencea, le nouveau messie grec.... Bref. Je vous invite vivement à entrer dans l'univers de Pyrophoric, probablement l'un des meilleurs albums découverte de l'année 2012.
Unna
8/10
Tracklist :
01. Phosphorus
02. CCC
03. Elders
04. Hounds
05. Beheading
06. Pyrophoric
07. Invocation
08. The Dead
