Yossi Sassi se livre avec Melting Clocks
Après avoir tourné sans relâche pour défendre son groupe Orphaned Land, le guitariste israélien Yossi Sassi profite de la pause de son groupe pour exprimer son talent musical d’une toute autre manière. Premier album solo du musicien, Melting Clocks mélange tous les genres qui passent par sa tête pour créer un condensé de talent, imprégné de sa personnalité. Plus léger, tout en restant profond, l'artiste révèle un tout nouveau visage.
Après avoir fait voyager le metalleux dans l’univers rude et guerrier d’Orphaned Land, Yossi Sassi décide de faire moins cracher les décibels pour lui proposer une toute autre destination. Nait alors Melting Clocks. Un album riche et intimiste, qui offre à l’auditeur de rencontrer l'univers de l'artiste. Pensé, écrit et interprété par lui, qui se fait si nécessaire clavier, bassiste et chanteur, cet album offre une vue imprenable sur son panorama musical.
En effet, tous les genres se rencontrent sur cet album. D’une couleur principalement rock, le compositeur ne se brime pas pour autant. Chaque sentiment a son genre. L’agressivité au travail se fait hard rock sur "Another Day In The Office", le réveil devient rock mélodique sur "Drive", et le rêve éveillé prend des accents jazzy avec "Sahara’s Afternoon". Cette richesse musicale permet au guitariste de s’exprimer pleinement sans prendre les étiquettes en compte. L’instrumental se mêle à la chanson, pour ainsi mieux rendre les différentes couleurs musicales.
Au-delà d’un carrefour de genres, cet album est également un carrefour de cultures. On retrouve là le lien avec la musique d’Orphaned Land. Quelque part entre l’Orient et l’Occident, Yossi Sassi prend un riff rock n’roll et fait dialoguer sa guitare électrique avec son bouzouki et des flûtes qui évoquent le soleil de Tel Aviv, la ville où il habite. On retrouve un tel échange de manière explicite sur "Number’s World", le single de l’album. L’artiste voit dans ce mélange le reflet de son parcours musical. La musique orientale traditionnelle, avec laquelle il a été élevé, se mêle avec le metal plus occidental, qu’il a découvert en grandissant.
En mélangeant genres et cultures, Yossi provoque d’autres rencontres, entre musiciens cette fois. Il amène dans le même disque Roy Zuarets, pianiste diplômé de la prestigieuse école de Berkeley, et Marty Friedman, guitar hero qui a hypnotisé nombre de metalleux avec Megadeth, qui vient faire chanter sa guitare sur "The Routine". De la même manière, il met en scène la rencontre de son propre jeu mélodique et du shred de son ami Ben Azar sur "Simple Things".
Le concept même de l’album s’articule autour de la rencontre entre la vie quotidienne banale et le rêve. Articulé autour de douze chansons, comme sur une montre, une journée typique est décrite, du réveil au coucher, en passant par le bureau. Cette vie répétitive que le guitariste a vécue est confrontée avec la vie d’artiste qu’il vit maintenant, dans laquelle il n’a plus à se calquer sur les horaires rigoureux. L’espoir de vivre son rêve, selon Yossi, réside en chacun : "You’ve got it all, but will you care for your soul ?/ Your will and skill, and still you kneel" ("Sahara’s Afternoon").
Les mélodies accrocheuses et les structures simples se mêlent à une écriture intelligente et des transitions soignées, pour permettre à cet album de tisser un lien entre l’artiste et l’auditeur. Véritable mélange d’influences diverses, Melting Clocks montre que le compositeur principal d’Orphaned Land sait se muer et adapter sa musique à ses envies. Un album accessible qui s’écoute sans que l’on ne sente passer le temps, comme si les horloges avaient fondu…
Image live prise par Nidhal Marzouk.
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