The Amity Affliction – This Could Be Heartbreak


Avec les USA et le Royaume-Uni, l'Australie est définitivement le troisième plus gros bastion de la scène metalcore à l'heure actuelle, une scène qui fourmille et nous propose des combos à leur apogée. Aujourd'hui parlons ensemble du nouvel opus de The Amity Affliction, This Could Be Heartbreak. Un album qui emmène l'auditeur en terrain connu, en le prenant par la main mais qui ne laissera pas ses sentiments intacts à la fin de l'écoute.

Comme toutes les formations du genre, The Amity Affliction passe son temps en tournée et même la France n'y échappe pas. Ainsi après un passage en 2014 en ouverture d'Of Mice & Men, en 2015 en tête d'affiche du Never Say Die c'est en juin dernier au Hellfest que le combo a fait sa dernière apparition en date alors qu'un nouveau passage pour la fin de l'année est déjà annoncé. Lors du Hellfest, nous avons déjà pu entendre en live un extrait de cet opus avec "I Bring The Weather With Me", titre qui ouvre l'album soit dit en passant. Un morceau taillé pour le live, dans la veine de ce que nous avait proposé le combo avec son dernier album Let The Ocean Take Me.
 

Comme nous le disions en introduction, l'auditeur est en terrain balisé et connu avec This Could Be Heartbreak. The Amity Affliction reprend tous les éléments ayant fait son succès sur Chasing Ghosts en 2012 puis Let The Ocean Take Me en 2014. Un mélange de chant avec la voix saturée de Joel Birch et le chant clair d'Ahren Stringer (qui officie aussi à la basse), la lead guitar qui officie souvent dans son coin distillant des accords aigüs pendant que la base rythmique s'occupe des fondements des titres ainsi que d'initier les breakdowns. Concernant ces derniers, ils restent assez prévisibles mais on notera l'effort fait par le groupe d’atténuer cette prévisibilité et de ne pas nous en sortir à chaque titre ce qui permet de mieux les apprécier. Mention spéciale à celui de "OMGIMY" notamment.

Nouveauté sur This Could Be Heartbreak, Dan Brown prend la place de lead guitar après avoir été à la guitare rythmique sur Let The Ocean Take Me. Les différences entre lui et son prédécesseur sont peu flagrantes mais au fur et à mesure des écoutes on remarquera une certaine finesse dans le jeu de Dan Brown et dans sa façon d'installer des ambiances en deux-trois accords qui prolongent encore plus le plaisir de découverte de l'album. Par exemple, focalisez votre attention sur les arpèges de guitare sur "Some Friends" vers la fin du titre en faisant abstraction de la basse omniprésente, le résultat est assez saisissant et fait plaisir à entendre, ou de "Note To Self" autour de 1:45 sous le chant de Joel Birch. The Amity Affliction a adouci le ton sur ce cinquième album sans pour autant perdre de son aura et c'est tant mieux. Un groupe doit évoluer à son rythme et les Australiens semblent avoir trouvé leur rythme de croisière. Le paroxysme de l'évolution est atteinte sur le tout dernier titre, "Blood On My Mouth", avec des arpèges complètement fous que l'on espère pouvoir entendre en concert.


Membre fondateur, Ahren Stringer occupe un poste central dans le groupe. S'il n'est pas le seul musicien de la scène à jouer de la basse et à chanter (pensons notamment à Aaron Pauley chez Of Mice & Men), le chant clair prend de plus en plus de place dans la musique de The Amity Affliction et c'est tant mieux tant sa voix est à ce jour sûrement la plus iconique du style. Autant le chant clair dans le metalcore est assez souvent une sinécure autant dans le cadre de The Amity Affliction, c'est la plus-value. Il faut aussi avouer que le duo BirchStringer fonctionne à merveille, se complétant et offrant des facettes pouvant attirer un large panel d'auditeurs.

Moins tubesque que Let The Ocean Take Me, This Could Be Heartbreak gagne en maturité et en profondeur ce qui risque de rebuter quelque peu le public mais qui ne doit en aucun cas être un facteur de remise en question de leur part. Le temps réussira à donner ses lettres de noblesse à ce nouveau bébé des australiens. Aujourd'hui quiconque souhaite écouter des groupes s'aventurant un peu plus loin dans le monde du metalcore doit tourner son regard très loin des USA pour aller vers l'Australie.
 


En résumé, This Could Be Heartbreak s'impose comme une sortie majeure de cette année dans son style. The Amity Affliction a pris le parti de modifier sa recette pour un résultat moins calibré, moins direct mais aussi avec une personnalité propre et affirmée. A mettre dans (quasiment) toutes les cages à miel.

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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