Venant tout droit d’allemagne , Dust Bolt groupe encore tout jeune sur la scène thrash sort son 3eme album moins de 2 ans après Awake the riot. Avec une moyenne d'un album tous les deux ans, les jeunes teutons font preuve d’une certaine tenue dans la sortie de leurs disques. Chaos possession est bardé de qualité mais comporte tout autant de défauts et de choix artistiques qui laissent dubitatif.
Formé en 2006, Dust Bolt fait partie des fleurons de la nouvelle scène de thrash old school et leur passage pour le moins remarqué au Hellfest 2016 a probablement fait exploser le compteur de fans acquis à leur cause. Malgré tout le combo allemand reste relativement discret et continue son petit bout de chemin vers la gloire, du moins c’est tout ce qu’on leur souhaite.
Les premières notes de "Sick X brain" résonnent, et laissent entrapercevoir le thrash bien burné de Dust bolt. Ce court morceau d’environ une minute introduit parfaitement le morceau suivant :" Chaos Possession".
Nous avons affaire à un mélange de thrash et de hardcore, saupoudré de métal à l'américaine. Tout d’abord et il faut bien l’avouer, les Teutons réussissent à partir d’un riff tout à fait basique à surprendre en cassant la routine qui s'installe en sortant un riff de l’espace ou en changeant de rythmique. C’est évidemment une excellente chose d’être bousculé et cela rend les écoutes moins monotones, du moins au début.
Les choses ont tendance à se corser, avec des backings criards utilisés avec abus et pas toujours placés à l’endroit adéquat. Cette voix fini même par être irritante tellement elle fait contrast avec la musique de Dust Bolt. Les Allemands semblent toujours être à la recherche d’une identité. Sur les premiers morceaux le groupe donne l’impression de ne pas se prendre au sérieux : il suffit d’écouter "Mind The Gap" et son introduction très Beach Boys pour s'en convaincre, mais à côté le combo balance "Exit", une sorte de power ballad complètement à côté de la plaque, gnan-gnan et dégoulinante de guimauve.
Il est vrai que la démarche reste assez floue, ce morceau arrive en plein milieu de l’album, sans réel fil conducteur, un peu comme si le groupe s’était forcé à faire cette ballade, sans réelle conviction. L’introduction à la guitare acoustique dure deux minutes et est d’une répétitivité crispante, quand enfin le morceau semble prendre son envol, on se retrouve avec un hard FM mauvais.
Heureusement qu'avec "Empty Faces" le combo reprend du poil de la bête et décide de reprendre les choses là il où les avait laissées.
Un petit mot sur la production de très bonne qualité, avec une basse très bien mixée qui s'appaire à merveille avec la batterie. Les guitares et le chant ne sont pas en reste et le travail effectué est franchement impressionnant. Cet album est à écouter au casque de préférence pour bien capter toutes les subtilités du jeu de batterie.
Comme dit plus haut, Dust Bolt sort son troisième album et comparativement Slayer sortait à l’époque Reign in blood et Sodom son Agent Orange. On attendait évidemment du groupe qu’il se surpasse et qu’il se pose comme un des leaders de la nouvelle scène old school, mais force est de constater que ce n’est pas avec Chaos possession qu’ils grimperont les marches vers la gloire.
Chaos possession ne manque pas de qualités c’est indéniable mais le groupe commet des erreurs grossières. Tout d’abord son manque de personnalité, une volonté d’être tout public et une certaine lassitude se fait ressentir. Il y a encore du chemin à faire mais la capacité et le potentiel du groupe sont bien présents.