Welcome to Hell(fest) : le retour de la bd metal

Welcome to Hell(fest) est une exploration en milieu hostile. Comme si Bear Grylls s’était aventuré dans une contrée rurale peuplée de chevelus à barbe et de vestes à patchs. Cette BD, c’est Man vs. Metal, ou le récit de l’édition 2015 de l’un des plus grands festivals de l’été.

Le joyeux bordel commence dès la préface, ce petit morceau de texte introductif souvent aussi utile que le bouton lu et approuvé d’une liste de conditions d’utilisation. Mais la préface est ici commise par Fef et Slo, les deux metalheads à l’origine de MetalManiaX, autre BD traitant de la meilleure musique du monde (+2 points d’objectivité). Les deux auteurs accusent ceux de Welcome to Hell(fest) d’empiéter sur leurs plates bandes. Le ton est lancé, il sera joyeux et sarcastique.

Après un premier volume en 2015, Johann Guyot et Sofie von Kelen sont donc retournés à Clisson, petite bourgade de la Loire qui accueille 150 000 chevelus sur trois jours et autant de bières et de vomis. Parmi ces festivaliers, les auteurs font signer le premier tome de Welcome to Hell(fest) et en profitent pour récupérer de la matière pour le second.

Les soixante pages de la BD racontent le Hellfest 2015 en anecdotes, des quantités industrielles de bière ingurgitées à la fierté coupable de ne pas faire la queue grâce aux pass VIP. Des moments de nostalgies aussi, lorsque Johann Guyot croque Lemmy promenant sa moustache de biker dans les allées de ce qui sera son dernier Hellfest. En plusieurs dessins, on voit le leader de Motörhead jouant, insultant ou réglant lui même son ampli de basse sur scène.

Les dessins sont typés croquis, comme dessinés en plein festival, entre un circle pit et un passage au bar. Sofie von Kelen, journaliste, distille en courts articles des infos sur les groupes évoqués, Sodom, Scorpions ou Mayhem. La BD a surtout l’audace de poser les vraies questions qui fâchent : Comment Alice Cooper fait-il pour se changer entre chaque morceau ? Judas Priest va-t-il jouer "Painkiller" ?

La scène française est bien représentée, avec des interviews "origine française garantie" donnant une image des dessous du fest. Vorkreist raconte ainsi ses insomnies à cause des "concours de mégaphone sur le camping". Breakdust note qu’ils ont failli se faire annuler à cause des balances tardives de Slipknot et The Great Old Ones profite de quelques lignes pour glorifier le Cthulhu.

Welcome to Hell(fest) - Le retour est sorti en septembre pour la toute petite somme de 10 euros. Un remède pas cher à la dépression post-festival.





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