Paris – Colmar – Paris, douze heures de route pour se déplacer en Alsace afin d'assister à l'annuelle date en province de Parkway Drive lors de leur tournée des festivals et voilà comment une partie de l'équipe de La Grosse Radio Metal s'est retrouvée dans la petite salle du Parc des Expositions de Colmar pour assister à une véritable leçon scénique. Ainsi, six mois après un passage à la Cigale et six mois avant un nouveau passage au Bataclan, Parkway Drive faisait escale dans notre contrée avec The Word Alive et Burning Down Alaska.
Pour tout fan de Parkway Drive, de metalcore et simplement de musique, rater une date des Australiens en France est quasiment inconcevable. Et c'est ainsi que l'on se retrouve à partir de Paris à midi en direction de Colmar et l'Alsace afin d'assister au show du combo de Byron Bay. Avides de concerts, Winston McCall et sa bande programment toujours des concerts entre leurs différentes dates en festivals avec une préférence pour des villes où ils mettent rarement les pieds. Après Clermont-Ferrand et Lille l'an dernier, c'est Colmar qui bénéficie en 2016 du passage du quintet. Avec des premières parties différentes selon les dates, nous accueillons ce soir les voisins frontaliers allemands de Burning Down Alaska et les Américains de The Word Alive. En collaboration aux photos avec Mariam de Plug-In, retour sur cette soirée.
Burning Down Alaska
Il est 19h30 quand Burning Down Alaska prend place sur la très large mais peu haute scène du Parc des Expositions. On s'en doutait en arrivant dans la salle, ce n'est pas encore cette fois que nous verrons le show pyrotechnique de Parkway Drive, tant pis. Groupe jeune et arrivé assez récemment dans le circuit, Burning Down Alaska bénéficie depuis peu d'un véritable chanteur clair (qui pour la petite info a participé à The Voice dans son pays) ce qui permet une nouvelle dualité dans le son du combo. Rares sont les groupes à avoir des chanteurs clairs de qualité alors c'est un atout non-négligeable pour la carrière du groupe à l'aube de la sortie de leur premier véritable opus d'ici la fin de l'année.
Le public est encore assez clairsemé en ce début de soirée, préférant siroter sa bière dehors ce qu'on ne pourra pas critiquer tant il fait extrêmement chaud dans la salle. Burning Down Alaska prend possession de la scène pour trente minutes et nous offre un condensé de ce qu'ils font de mieux, accentué donc par l'arrivée récente de Kassim Auale au chant clair. Celui-ci disparaît de la scène sur les titres qui ne requièrent pas sa présence, gageons que le combo trouvera une manière de l'occuper à l'avenir.
On se prend vite aux jeux des compositions proposées par les Allemands et le public ne s'y trompe pas en bougeant la tête au rythme des mélodies et breakdowns du combo.
The Word Alive
Les groupes jouant avec Parkway Drive sur ces dates hors-festival ne sont jamais les mêmes et ce soir, ce sont les américains de The Word Alive qui s'offrent à nous. Coutumier de la scène depuis de nombreuses années, ce n'est d'ailleurs pas la première fois que le combo de Phoenix, Arizona tourne avec Parkway Drive. Depuis la sortie de Dark Matter, The Word Alive a pris une autre dimension leur permettant de jouer en Europe en tête d'affiche comme on a pu les voir au Backstage en mai dernier juste avant un passage le lendemain au Longlive Rockfest.
Mené par Telle Smith (chant), The Word Alive peut aussi compter dans ses rangs depuis quelques années un batteur de renom : Luke Holland. Connu à la base pour ses vidéos sur YouTube, le batteur a depuis rejoint The Word Alive en amenant une nouvelle dimension au combo ainsi qu'une popularité supplémentaire. Musicalement, le quintet ne réinvente pas la poudre loin de là. On est en face d'un metalcore à l'américaine mais qui à au moins le mérite de nous proposer des mélodies et des lignes de chant très largement au dessus de la moyenne. Même s'il paraît un peu fatigué vocalement, Telle Smith n'en reste pas moins une valeur sûre sur le marché des chanteurs dans le genre d'autant plus qu'il est très à l'aise avec le public (un élément qui ne rate pas chez les ricains).
On aperçoit quelques personnes au premier rang qui scandent les paroles ce qui est tout suite remarqué par le frontman qui en profitera pour exhorter la foule à chanter sur les titres récents comme plus ancien. En ce qui concerne la setlist, Dark Matter est bien entendu mis en avant avec une grande partie de la setlist qui en découle. On appréciera notamment les versions live de de "Trapped" et "Sellout".
The Word Alive aura fait son travail, celui de chauffer la salle au maximum avant l'apparition des héros de la soirée tout en essayant d'attirer une partie du public vers sa musique. Pari réussit !
Parkway Drive
Il est 21h30 quand les lumières de la salle annexe du Parc des Expositions de Colmar s'éteignent. L'immense drapeau au couleur de IRE cachant la scène, les premières notes de "Destroyer" retentissent avant que ce dernier ne tombe, laissant apparaître devant nous le combo de Byron Bay. La foule est déjà beaucoup plus compacte et la fosse commence doucement à se mouvoir aux rythmes des riffs de Jeff Ling et des martèlements de fûts de Ben Gordon. Parkway Drive entame son set comme à la Cigale avec deux titres issus du petit dernier de la fratrie, IRE, avant d’assommer le public avec l'hymne qu'est "Carrion". C'est toujours un moment attendu que de voir Winston McCall (chant) monter sur sa plateforme, mettre le micro autour de son cou et ouvrir les bras vers le public pour un « Carrion » crié à l'unisson et cela à beau ne pas être la première fois, les frissons sont toujours présents.
Au niveau de la setlist, pas de grandes surprises par rapport à la tournée hivernale mais on ne peut pas leur en vouloir puisque ce set est dédié à des festivals et qu'il faut jouer des tubes lors de ces événements. Quelques nouveautés et surprises ont émaillé la soirée, nous y reviendrons.
Comme nous le disions au début de ce live-report, la configuration de la salle ne permet pas à Parkway Drive d'offrir au public de Colmar toute sa scénographie et c'est bien dommage tant le groupe a massivement investi sur ces dernières années. Tant pis, ce n'est que partie remise.
En Juin 2015 à Lille, nous avions eu la chance d'être les tout premier à avoir "Vice Grip" en live et déjà le potentiel tubesque du morceau ne faisait pas discussion. Un an plus tard cela se confirme et on se demande bien comment il sera envisageable pour les Australiens de l'éjecter de la setlist dans les mois et années à venir. Un autre qui continue à être présent depuis de nombreuses années, c'est bien "Idols and Anchors" présent comme "Carrion" sur Horizons, deuxième album de Parkway Drive.
Les deux nouveautés auxquelles nous avons le droit sont issues de IRE avec "Devil's Calling" (présent sur la réédition de l'album) et surtout un "Writings On The Wall" auquel jamais personne ne se serait attendu avant de le voir apparaître début août sur les setlists. Ce titre est à l'exact opposé de ce que Parkway Drive a pu proposer au public au cours de sa carrière et pourtant l'impact est immédiat. Winston McCall a pris des cours de chant pour la première fois de sa vie et cela se ressent puisque le frontman nous offre des émotions avec sa voix, une petite perle qu'on espère voir perdurer.
Pour le reste, on reste sur du grand classique avec le trio "Dark Days" – "Karma" – "Wild Eyes" (et son riff d'intro chanté à tue-tête et qui vous colle à la peau pour ne plus jamais vous lâcher). Et pourtant sur scène, chaque membre prend son pied comme au premier jour. Luke Kilpatrick (guitare) et Jia O'Connor (basse) imitent un circle-pit sur "Karma", Jeff Ling sous sa casquette Hurley sourit comme un enfant qui découvre ses œufs de Pâques et bien sûr Winston McCall œuvre comme un maître de cérémonie. Quatorze ans que le groupe existe, dix ans que ces cinq là sont ensemble et cela respire une amitié profonde. Un véritable exemple.
Jamais je ne me lasserai d'un concert de Parkway Drive, c'est le seul groupe que je pourrais voir trois fois par an pour le restant de ma vie et ne jamais me lasser. Alors nous continuerons à voyager aux quatre coins de la France voir à l'étranger pour le quintet de Byron Bay, à vivre des concerts épique au sein d'un public amical et familier parce que c'est ça le metalcore. Merci Live!, merci Colmar et merci Parkway Drive.
Setlist:
Destroyer
Dying To Believe
Carrion
Vice Grip
Idols And Anchors
Dedicated
Devil's Calling
Dark Days
Karma
Writings On The Wall
Wild Eyes
Bottom Feeder
Encore:
Crushed
Home Is For The Heartless
Les photos sont la priorités de Mariam/Plug-In et ne peuvent être utilisées dans l'autorisation du photographe.