John Welsey est surtout connu pour avoir été le guitariste live de Porcupine Tree sur les tournées mondiales des albums In Absentia, Deadwing, Fear of a Blank Planet et The Incident. Il a aussi collaboré avec Mike Tramp (ex-White Lion) avec qui il a assuré la première partie du Peter Frampton/Lynyrd Skynyrd tour. Son travail ne s'arrête évidemment pas là, Wesley a aussi sorti neuf albums solo et aujourd'hui, nous nous intéressons au petit dernier, A Way You'll Never Be.
Pour commencer, A Way You'll Never Be est un album qui, musicalement, paraît difficile d'accès à la première écoute. Cette impression se dissipe lors des écoutes suivantes lorsque l'on a réussi à comprendre un peu les compositions. « By The Light Of A Sun » pose les bases directement avec des riffs de guitare découpés de manière sèche et tranchante. Avoir côtoyé Marillion, Fish ou encore Steven Wilson a laissé des traces dans l'écriture de Wesley, ce côté progressif est très bien maîtrisé par le guitariste. Le problème est que cette première chanson possède des riffs bien trop redondants et lassants, bien qu'elle pose les bases progressives de l'album. On s'ennuie très vite pendant l'écoute et heureusement, le solo final nous remet sur pieds avant d'attaquer la suite.
« A Way You'll Never Be » remonte donc bien la barre en proposant de très jolis arpèges et une structure allant crescendo. Les leads de guitares alimentent les refrains et arrivé à un peu plus de la moitié du morceau, les riffs changent totalement pour laisser place au côté progressif et mathématique de la chanson. La première perle de l'album se trouve donc bien ici.
Même si John Wesley essaie de varier ses façons de chanter et le fait bien, le chant reste trop en surface et ne prend pas de profondeur. On aurait aimé peut-être un peu plus d'émotions dans le timbre, au lieu de cela on peut entendre un chant très proche de ce que l'on retrouve dans le hard rock mélodique actuel, qui n'arrive toujours pas à se moderniser.
La guitare de « The Revolutionist » fait de ce morceau le deuxième moment fort de l'album. Notons aussi l'excellente basse sur la totalité du disque, qui permet aux morceaux de prendre un effet de lourdeur même dans les moments de lenteur. « Unsafe Space » est un très bon instrumental ou la guitare solo remplace magnifiquement bien le chant. La deuxième partie de l'album est plus palpitante grâce à « Epic » et ce gros son de basse nasillard (surtout à partir de 2:56').
En bref, A Way You'll Never Be est un bon album dans sa globalité. L'écoute peut parfois faire penser à du Black Sabbath, parfois à du Porcupine Tree ou encore du Opeth période Damnation. On a donc là une écoute musicale très variée et pourtant on peut se lasser assez vite si on ne reste pas attentif tout du long. Certaines chansons sont longues et répétitives, sans que les redites apportent quelque chose de vraiment important au morceau. Les variations progressives de riffs sont quant à elles très bien amenées. Il est aussi possible qu'écouter cet album sans le chant le rendrait plus intéressant, ou bien avec un chanteur différent capable d'apporter plus de profondeur et d'émotion à ses parties. La partie rythmique basse / batterie est cependant parfaite, aggrémentée d'arpèges de guitare bien travaillés. Les solos de guitare sont un atout important de ce CD, le son de John Wesley accroche et est accrocheur. On n'a pas ici affaire à un son super lisse qui laisse indifférent. On retrouve donc ici l'émotion et la profondeur qui manquent malheureusement au chant.