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Après avoir rencontré Ash et Beliath à l'occasion de leur concert au Ragnard Rock Festival, ils ont eu la gentillesse de bien vouloir répondre à quelques questions par e-mail.
Les interviews concernant Nargaroth restant rares, c'est donc avec plaisir que nous pouvons faire le point avec eux sur ce groupe culte dans le milieu du black metal allemand.
Vous avez joué fin juillet en France au Ragnard Rock Festival. Le show était superbe, sans aucun doute. Peut-on espérer voir plus souvent Nargaroth dans notre pays ?
Ash: Je te remercie pour ton avis sur le concert. Pour le moment, je ne peux pas répondre à ta question, est-ce qu’il y aura davantage de concerts en France, car je mène une vie très dense en voyages, ce qui complique la planification à long terme. De plus, en ce moment, je prévois un nouveau voyage assez long. Donc, en ce qui concerne de futurs shows en France, je dirais que je suis là quand je suis là.
Beliath: Je suis souvent impressionné par l’énergie et la dévotion que dégage la scène française. Je respecte votre attitude envers le black metal, à savoir ne pas vous incliner devant une quelconque norme morale, religieuse ou politique, mais de vous forger une image à travers vos propres expériences, et de vous battre pour elle. Pour moi, il serait bon si nous pouvions propager notre musique et son message plus souvent en France.
Pendant ce concert, Ash a exprimé sa gratitude, par un bref discours, envers Beliath (guitariste de NARGAROTH) et a souligné le fait que sans lui il n’existerait plus de NARGAROTH. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce sujet ?
Ash: Quand j’ai abandonné mon existence en Allemagne en 2014, et que j’ai voyagé en tant que nomade à travers le monde, il a gardé en fonction NARGAROTH en mon absence parfois complète. Il a géré les enregistrements, a formé de nouveaux musiciens de live et m’a soulagé de nombreux détails organisationnels, pour lesquels je n’avais à ce moment pas d’énergie disponible. Je n’aime tout simplement pas la plupart des gens et les interactions sociales sont pour moi fatigantes. Les managers ou les organisateurs de concert (ainsi que de nombreuses autres personnes) me considèrent souvent comme malpoli ou inamical, en raison de mon style de communication assez direct et insensible. Mais ce n’est pas de ma part une volonté active d’insulter, mais plutôt le résultat de ma tentative de surmonter une interaction sociale. Particulièrement les situations surpeuplées comme elles se produisent en concert ou en festival, que ce soit en backstage ou sur le site, me sont pénibles. C’est pour cela que je suis très content qu’il s’occupe de tout le nécessaire sur place. Que ce soit gérer la mise en place de la scène, le merchandising et tout ce qui tourne autour de l’entrée sur scène de NARGAROTH. Je me sens le plus à l’aise quand je peux rester seul à l’hôtel, et ne venir qu’au dernier moment sur place, et à nouveau disparaître dans la demi-heure qui suit le spectacle. C’est un cas idéal, qui n’est pas toujours applicable, et parfois on ne peut pas éviter des rencontres nécessaires. Quand on voit une image de moi sur le site d’un festival, ou avec des gens où je semble approchable et faisant partie de la situation, en vérité ce n’est pas ainsi ! Au fond de moi, je ne veux rien d’autre que de m’en aller ou que l’on me laisse tranquille.
Par exemple, la semaine dernière, j’ai apporté mon siège et je me suis assis pendant des heures seul derrière ma voiture et j’ai attendu le moment de l’entrée sur scène. Ce n’est pas une critique envers ce festival, qui était très bien organisé, c’est juste ma manière de faire.
C’est pour cela que j’apprécie parfois Facebook, car c’est un moyen pour moi de poster quelque chose que d’autres liront, ce qui me donne la possibilité de communiquer avec les gens, sans vraiment avoir de contact.
Beliath est donc pour ainsi dire le bras communiquant de NARGAROTH lorsqu’il s’agit de relation publique. Au début, cela m’a semblé difficile de confier des responsabilités à quelqu’un d’autre, étant donné que j’ai organisé seul NARGAROTH pendant presque vingt ans. Mais entre temps, j’ai une bonne sensation et je pense que les affaires du groupe sont entre de bonnes mains quand il s’en occupe. Je voulais exprimer ma gratitude et que les gens le sachent.
Beliath: Comme je sais à quel point Ash a dédié sa vie au groupe et à la musique, je me suis senti honoré pendant son petit discours durant le show. Depuis que j’ai rejoint le groupe en 2013, j’ai pris de plus en plus de responsabilités pour NARGAROTH, surtout en ce qui concerne les besoins pour fonctionner en tant que groupe. Comme l’a déjà évoqué Ash, il a été important de garder le groupe en vie durant son absence. Que ce soit à travers le travail avec d’autres musiciens, la coordination de nos dates ou la réalisation de différents concepts durant nos shows. Tout ce que je fais doit être en accord avec ma propre conviction: travaille dur ou fuck off ! En me basant sur ma propre expérience avec Ash et NARGAROTH, indépendamment des rumeurs ou d’autres merdes qui peuvent circuler, je peux entièrement assumer et soutenir ce que nous faisons.
A la fin du concert, avant le titre "Seven Tears flowing to the River", Ash a dit quelque chose proche de «Si vous voulez sauver votre pays, descendez dans les rues et battez vous». Pensez-vous que la France (et l’Europe) soient en danger ?
Ash: Ce qui se passe actuellement en Europe devrait être clair pour tout le monde, quel que soit le côté de la crise des réfugiés où l’on se situe. Que ce soit parce que ces événements sont pilotés par une conspiration internationale ou qu’il ne s’agisse que du résultat des circonstances historiques, économiques et liées à la guerre, tout ceci ne peut se produire que parce que nous „les“ laissons faire. Tant que nous ne faisons que de poster notre désarroi et notre colère sur un réseau social américain, nous agissons dans l’intérêt de ceux qui détiennent le pouvoir. Tant que nous restons domestiqués par des divertissements à bas prix et suffisament de nourritures empoisonnées et produites en masse, rien ne changera (un match de première division a plus de spectateurs qu’une marche de résistance en Allemagne). Tant que les gens sont intimidés et menacés de perdre leur emploi, et de ce fait leur apparente sécurité, dès qu’ils s’expriment autrement que dans un discours politiquement correct, le système de pouvoir continuera à fonctionner à merveille en nous faisant croire qu’il a un large soutien auprès du peuple. Et au final, on se retrouve exactement là où ceux qui tirent les ficelles veulent nous voir: dans la machine en tant que minuscule engrenage. Actuellement, je suis témoin d’une lutte inefficace, qui se déroule presque exclusivement sur Internet, et ne mettant aucunement en danger le pouvoir de ceux contre lesquels nous nous plaignons. C’est pour cela que j’ai dis quelque chose sur cette situation pendant le concert. Absolument rien ne changera si tu n’exprimes ton amour pour ta patrie que durant un festival, ou si tu achètes et porte deux marteaux de Thor, ou si tu te dessines un quelconque signe mystique sur le visage comme une vierge aux fleurs pré-romaine, tout en retournant lundi parmi la masse de zombies avec leur smartphone, qui maintiennent en fonction la machine, et qui ne disent véritablement rien de plus que: mêh, mêh… Si l’Europe que nous connaissons venait réellement à disparaître (et en passant, l’Europe que nous connaissons n’existe de toute façon pas depuis longtemps), ce ne sera pas à cause des migrants ou des nouvelles générations dégénérées. Elle disparaîtra probablement en raison de l’inactivité de ceux qui affichent leur patriotisme peut-être avec trop de légèreté.
Beliath: Je ne suis pas une personne qui en a à foutre de la politique ni qui pense qu’il est réellement possible d’avoir une idée claire sur ce qui se passe actuellement en Europe et où cela nous mènera. Ce que je peux voir, c’est une tolérance grandissante envers la religion, qui s’accompagne de sa croyance aveugle et son ignorance croissante face à des preuves évidentes. En ces temps chaotiques, les idées ridicules trouvent un terrain fertile et se multiplient parmi les moutons suiveurs. Je ne dois le respect envers la croyance de personne, et dans mon opinion, il est pathétique de s’incliner devant des idées qui ne sont pas basées sur de vraies preuves. Cependant, il me semble que le comportement inverse est attendu de notre part.
Est-ce que le Black Metal, c‘est toujours la guerre pour vous (comme dit dans la chanson "Black Metal is Krieg") ?
Ash: Question épuisante. D’une certaine manière, oui. Mais pas comme en 1999 ou 2000, quand la chanson est sortie sans jamais avoir été conçue comme un titre intellectuel et profond. S’il a été en partie le reflet d’une scène allemande agitée par des petites guerres, il se tient aujourd’hui plutôt contre le politiquement correct, l’efféminement du genre et contre tous ces hippies ésotériques et païens du dimanche qui gravitent dans ce milieu.
Mais essentiellement, et c’était son expression d’origine, il se dirige vers les conflits intérieurs et avec la société que nous vivons quotidiennement. La chanson a toujours été fortement liée au conflit entre les (vieilles et misanthropiques) idéologies du black metal et les demandes culturels de nos vies quotidiennes. Les temps ont changé. Le black metal aussi. Mais les références aux conflits intérieurs, du moins pour moi, sont restées. A chaque période de ta vie, tu as tes propres démons à combattre. Ceux que tu as à affronter à l’adolescence sont différents de ceux que tu as à la quarantaine en tant que père de famille et époux, ou avec une existence ratée. Le titre de la chanson s’adressait à l’origine à ce qui traverse ton esprit à tes moments les plus sombres et t’empêche de dormir. Tout simplement.
Beliath: Non seulement, je vois une tolérance croissante envers la superstition dans la société, mais surtout dans la scène black metal. J’ai l’impression que la signification de l’individualisme décroit, pendant que le troupeau qui applaudit le pseudo-metal s’accroit rapidement. Il devrait y avoir davantage de vrai metal, que ces wagons d’hypocrites avec leur message d’hippie ésotérique de merde. Pour moi, le black metal signifie la guerre contre une mentalité de troupeau et toutes ses manifestations: religieuses, politiques ou morales. Rien de tout cela ne devrait se tenir devant mon moi… Donc tant qu’ils espérent de la conformité, il y aura la guerre !
Qu’est-ce qui est, à part Nargaroth et la musique metal, encore important pour vous ? Qu’est-ce qui vous pousse en avant ?
Ash: L’inquiétude me tient éveillé, la colère me dresse debout et la volonté me pousse en avant.
Beliath: Ce n’est pas simple de trouver une réponse synthétique à cette question, sans évoquer la musique, qui tient un rôle énorme dans ma vie. Je me décrirais comme observateur de notre temps. J’ai toujours été intéressé par la compréhension du fonctionnement des choses. Par exemple, je m’occupe en ce moment de voir comment les pensées supertitieuses dirigent notre quotidien ou comment elles nous éloignent de la réalité.
Avez-vous des plans pour le futur ? Un nouveau CD ou quelque chose d’autre ?
Ash: Le nouvel album doit encore sortir cette année, et je pars sous peu à nouveau en voyage.
Beliath: Ash et moi échangeons en permanence nos idées et nos plans pour le futur. Actuellement, j’investis beaucoup de temps et de travail sur de nouvelles idées et concepts pour les shows et tournées à venir.
Voilà ma dernière question, que je pose habituellement à la fin de toutes mes interviews et à laquelle j’aimerais que vous répondiez de manière spontanée.
En un ou deux mots, que signifie pour vous, maintenant, en l’an 2016, Nargaroth ?
Ash: Résistance.
Beliath: Désobéissance.
Voulez-vous ajouter quelque chose pour vos fans français ?
Ash: France relève toi! (en français dans le texte)
Beliath: Restez true, engagez-vous, soutenez le vrai metal et chiez sur les faux prophètes !
Thomas Orlanth
Crédits photos (dans l'ordre):
© Mélissa Beugnies
© Thomas Orlanth
© Ash
Toute reproduction interdite sans l'autorisation des photographes.
Un grand merci à Beliath pour avoir traduit l'interview de l'allemand à l'anglais !
After having met Ash and Beliath during the Ragnard Rock festival where they were playing, they were kind enough to answer a few questions by e-mail.
We we're lucky, since the chance to interview the members of Nargaroth is quite rare. So it was a great pleasure that we had a chat with them about Nargaroth, a band which is now one of the biggest references in the German black metal scene.
You played end of July in France at the Ragnard Rock Festival. The show was magnificent of course. Can we expect more NARGAROTH Shows in the near future on French soil?
Ash: Thanx for your assessment regarding the concert. So far the French audience never disappointed us and I really appreciate its own character. For now I can’t tell if there will be more shows in France in the near future. Due my travel intense life it’s hard to make plans. I actually plan another long trip what makes everything regarding concerts uncertain. So for further shows in France I’d say: I’ll be there when I’ll be there.
Beliath: I'm often impressed by the energy and dedication of the french scene. I respect their attitude towards Black Metal, meaning not to bow to any moral, religious or political standards but to create your own attitude based on your experiences and fight for it. So for me it would be great if we could spread our music and it's message among those people more often.
During the concert, Ash expressed his gratitude to Beliath (guitarist of NARGAROTH) in a brief speech. Can you tell us more about it?
Ash: When I gave up my life in Germany 2014 and became a nomad traveling the world with my backpack, he kept Nargaroth running in my (partly) complete absence. He organized rehearsals, trained new live musicians and took a lot of organization duty off my shoulders, while I had no nerves for these kinds of (necessary) works. I really don’t like people and nothing is more challenging for me than human interaction, wherefore many people consider me as rude or unfriendly because of my short, direct and often stony or insensitive communication style. But it’s less an active, intentional insult than more a result of me trying to ‘overcome’ a social interaction. Especially the crowded scenario at concerts or festivals – no matter if backstage or the venue – makes me feel uncomfortable. So I am very glad when he takes care of all necessities as stage management, merchandise delivery or anything connected to interaction with others. For me the best is to stay alone in the hotel or roam the surrounding nature (if possible), arrive 30 min before the concert and leave within 30 min after the concert. This is not always possible as we know and sometimes I cannot escape certain social situations. But whenever you see a picture of me on festival ground or even with a fan and even I appear approachable and seem to be part of the situation, I am not! And deep inside I want nothing more than getting away or being left alone. For instance, last weekend we played at a festival and I brought my own seat with me and sat behind my car for hours before we played. That’s no critics against the festival, which was perfectly organized! That’s why I started to appreciate Facebook sometimes, because it allows me to “communicate” with people without actually interacting with them. I just post what I have to say while others just read it. So Beliath is more able to communicate in the name of Nargaroth in public situations. In the beginning it was hard to delegate responsibility to someone else, after I’ve been running Nargaroth alone for almost 20 years. But now I have a good feeling and see some band related affairs in good hands when he takes care of it. I wanted to express my gratitude to him and let people know that.
Beliath: I'm honored by Ash's statement during the show, since I know how much his life is dedicated to the band and the music. Since I joined the band back in 2013, I took over more and more responsibility for Nargaroth, especially regarding the demands of what it means to work as a band. As Ash stated, it was important to keep the band alive during his absence from society, meaning to work with the other musicians, coordinate our schedule and work on concepts for the shows. Whatever I do has to be in accordance to my own attitude: work hard or fuck off! So based on my own experiences with Ash and Nargaroth, no matter what gossip and bullshit is circling, I still can stand totally behind what we are doing.
At the end of the concert before the song „Seven Tears are flowing to the River“, Ash said something like „If you wanna save your country, go on the streets“. You think France or even Europe is in danger ?
Ash: The actual happenings in Europe should be aware to almost anyone, no matter on which side of the refugee crisis he place himself. No matter if behind these events are an international conspiracy agenda to destroy Europe or if all happens naturally due economical or war related reasons, all this can 'only' happen if we let 'them' do it. As long as we only post our anger or outrage into an american social network we act in 'their' interest. As long we are tamed with cheap entertainment and (enough) mass-produced, poisoned food nothing will change (a fucking major league football match has more visitors than resistance march in Germany). And as long as the people get oppressed with the fear of losing their jobs when becoming disobedient to the prevalent and imposed public opinion (political correctness) , the nowadays dictatorship works well and by this makes us believe there is a broad support among the people. And eventually all stay where they belong in the eyes of the few who pull the strings: in the machinery as little cogwheel. Actually I witness an extremely ineffective resistance, fought on the internet while nothing, absolutely nothing endangers the power of those we “bitch” against. That's why I mentioned it during the concert. It will change absolutely nothing to expose your sentiment for patriotism only on festivals or if you buy and wear 2 Thors Hammer or when you paint some mystical signs on the skin of your face like an ancient flower maiden, when on Monday you’re submissive again like thosesmartphone zombies, feeding the machinery while all you really say is: meh, meh. If the Europe we know really disappears (and the Europe we know does not yet exist for a long time by the way), then not because of the many refugees and a retarded new generation. It will probably vanish because of the inactivity of those who took up the cause of patriotism maybe too recklessly.
Beliath: I'm not really a person who gives a shit about politics nor do I think that it's really possible to have a clear idea about what's currently going on in Europe and where it will lead us to. What I can see is a growing tolerance towards religion with its blind faith and increasing ignorance towards real evidence. Foolish ideas can find fertile soil in these chaotic times and spread among the sheep-minded. I don't owe anyone else’s belief respect and in my opinion it's pathetic to bow to ideas that are not based on real evidence. However it seems for me that the opposite behavior is currently expected from us.
Does Black Metal still means 'war' to you?
Ash: Weary Question. In a certain way it is. But not as it had been in 1999 or the year of 2000 when I wrote that sick tune, that never was meant to be a deep and intellectual song. While the song back then was partly related to the petty war exhausted scene, it stands today more against the transfigured political correctness, the effeminacy of the genre and all these esoteric Hippies and weekend-heathens among the scene. But mostly – and this was originally the keynote of the song - it stands for the inner struggles we daily fight among the society and our very own conflicts we carry around. The song was always strongly related to the conflict between (old misanthropic) Black Metal ideologies and cultural demands of our daily life. Times have changed so did Black Metal, but the reference to the inner conflicts we have is still the same. In every age you have your own personal 'demons' you have to face. As Teenager your struggles differ from those you have with 40 as father and husband or failed existence. The title of the song originally addressed what crosses your mind in your darkest hours. Simply that.
Beliath: Not only do I see a growing tolerance towards superstition in society, but especially in the Black Metal scene. I have the feeling that the importance of individualism is decreasing and the herd of sheep, clapping hands in lock-stand to pseudo-metal is growing rapidly. There should be more real metal instead of this bandwagon of hypocrites and their message of fancy esoteric-hippie-bullshit. For me, Black Metal means war against herd mentality and all its manifestations: religion, politics or morals. None of this should stand before myself...so as long as they expect conformity, there will be war !
Aside Nargaroth and Metal Music, what’s important for you? What keeps you going?
Ash: Worries keep me up at night. Anger raises me. Volition keeps me pushing forward.
Beliath: It's not easy for me to give a compact answer to these questions without mentioning music, since it plays such a major role in my life. However I would describe myself as an observer of the time I live in. I was always interested in 'how things work' and there's a lot find out in this life. For example at the moment, I'm occupied in finding out, how superstitious beliefs influence our daily life and how it keeps us away from reality.
Do you have any future plans? A new CD or something else ?
Ash: The new album shall be released this year and I will travel again very soon.
Beliath: Ash and I are always exchanging a lot of ideas and plans for the future. Currently I'm spending a lot of time working on ideas and concepts for upcoming shows and tours.
My last question – that I usually ask in the end of every Interview – I want you to answer spontaneously. Say in one or two words what is NARGAROTH for you in 2016 ?
Ash: Resistance
Beliath: Disobedience
Any last words to the French fans ?
Ash: France relève toi !
Beliath: Stay trüe, dedicated, support real metal and fuck those false prophets !
Thomas Orlanth
Photos by order of appearance:
© Mélissa Beugnies
© Thomas Orlanth
© Ash
All reproduction is strictly forbidden without the authorisation of the photographers.
Thank you to Beliath who translated the interview from German to English !
Nach meine Begegnung mit Ash und Beliath wärend dem Ragnard Rock Festival, hatten bieiden die Freundlichkeit mir per e-mail ein paar Fragen zu beantworten.
Interviews mit Nargaroth stellen eine Seltenheit dar, weswegen es mir eine Freude ist, dass wir mit dieser Kult-Band der deutschen Black Metal Szene reden konnten.
Ihr habt Ende Juli in Frankreich am Ragnard Rock Festival gespielt. Die Show war spitze, das war klar. Kann man hoffen Nargaroth öfter bei uns sehen ?
Ash: Danke für deine Einschätzung des Konzerts. Momentan kann ich nicht beantworten, ob es nun mehr Konzerte in Frankreich geben wird, da ich ein sehr reiseintensives Leben führe, was langfristige Planungen erschwert. Zurzeit plane ich zudem eine neue, längerfristige Reise. So hinsichtlich zukünftiger Shows in Frankreich würde ich sagen: ich bin da, wenn ich da bin.
Beliath: Oft bin ich sowohl von der Energie als auch der Hingabe beeindruckt, welche die Französische Szene auszeichnet. Ich respektiere ihre Einstellung gegenüber Black Metal, nämlich sich nicht irgendwelchen moralischen, religiösen oder politischen Statuten zu beugen, sondern sich durch persönliche Erfahrungen ein eigenes Bild zu machen und hierfür zu kämpfen. Für mich wäre es gut, wenn wir unsere Musik und deren Botschaft häufiger in Frankreich verbreiten können.
Ash hat während dem Konzert bei einer kurzen Ansprache Beliath (Gitarrist bei NARGAROTH) gedankt und darauf verwiesen, dass es ohne ihn NARGAROTH so nicht mehr geben würde. Könnt ihr uns mehr dazu sagen ?
Ash: Als ich im Jahr 2014 meine Existenz in Deutschland aufgab und als Nomade mit meinem Rucksack um die Welt reiste, war er es, der Nargaroth in meiner zum Teil absoluten Abwesenheit mehr oder minder am Laufen hielt. Er kümmerte sich um Bandproben, lernte neue Live-Musiker an und nahm mir viele organisatorische Dinge ab, für die ich aufgrund meiner damaligen Situation keinerlei Nerv hatte. Ich mag die meisten Leute einfach nicht und soziale Interaktionen sind für mich anstrengend. Ich werde von Managern oder Konzert Organisatoren (wie auch vielen anderen) aufgrund meines kurzsilbigen und unterkühlten Kommunikationsstiles oft als unfreundlich und schroff angesehen. Doch das ist von meiner Seite weniger eine aktive, gewollte Beleidigung, als eher mein Versuch eine soziale Interaktion zu ‚überstehen‘. Besonders die übervölkerte Situation bei Konzerten und Festivals – egal ob Backstage oder auf dem Gelände – ist mir ein Greul. Deshalb bin ich sehr froh, dass er sich um alle Notwendigkeiten vor Ort kümmert. Sei es Bühnenangelegenheiten, Merchandise Abgabe oder alles andere in und um einen Auftritt von Nargaroth. Ich fühle mich am wohlsten, wenn ich alleine im Hotel bleiben kann und erst kurz vor dem Auftritt zur Venue oder dem Festival Platz muss und ich innerhalb einer halben Stunde nach dem Konzert wieder verschwinden kann. Das ist ein Idealfall der sich nicht immer umsetzen lässt und manchmal kann man notwendigen Begegnungen nicht ausweichen. Doch wann immer man ein Bild von mir auf dem Festivalgelände oder mit Leuten sieht und auch selbst wenn ich zugewandt und als Teil des Szenarios wirke, ist dem nicht so! Innerlich treibt mich dann nichts mehr an, als diese Situation hinter mich zu bringen und wieder allein zu sein. Letztes Wochenende z.B. brachte ich meine eigene Sitzgelegenheit mit und setzte mich stundenlang allein neben oder hinter mein Auto und wartete die Zeit bis zum Auftritt ab. Das ist keine Kritik am Festival, welches extrem gut organisiert war. Es ist einfach meine Art. Mittlerweile komme ich auch zeitweise auf Facebook klar, weil es mir dadurch, dass ich einfach etwas posten kann was andere nur lesen, die Möglichkeit gibt, den Leuten etwas zu mitzuteilen, ohne wirklich in Kontakt treten zu müssen. Beliath ist sozusagen der kommunikativere Arm Nargaroths wenn es um Öffentlichkeitsarbeit geht. Anfänglich war es für mich nicht einfach jemand anderem Verantwortung zu überlassen, da ich Nargaroth fast 20 Jahre allein organisierte. Aber mittlerweile habe ich ein gutes Gefühl und glaube, die Bandangelegenheiten sind in guten Händen, wenn er sich darum kümmert. Ich wollte, dass die Leute das wissen und ihm damit meinen Dank ausdrücken.
Beliath: Da ich weiß, wie stark Ash sein Leben der Band und der Musik verschrieben hat, fühle ich mich durch seine Aussage während der Show geehrt. Seit meinem Beitritt 2013, übernahm ich mehr und mehr Verantwortung für Nargaroth, insbesondere in Hinblick auf die Ansprüche, die es zu erfüllen gilt, um als Band zu funktionieren. Wie Ash bereits erwähnt hatte, war es wichtig die Band während seiner Abwesenheit am Leben zu halten. Sei es durch die Arbeit mit den anderen Musikern, das Koordinieren unserer Termine oder das Ausarbeiten verschiedener Konzepte für die Shows. Alles, was ich tue, muss in Einklang mit meiner eigenen Überzeugung sein: Arbeite hart oder Fuck off! Basierend auf meinen eigenen Erfahrungen mit Ash und Nargaroth, unabhängig davon welches Geschwätz und welcher Bullshit seine Runden macht, kann ich voll und ganz hinter dem stehen was wir tun.
Am Ende des Konzertes vor dem Lied „Seven Tears flowing to the River“ sagte Ash so etwas wie «Wenn Ihr euer Land retten wollt, geht auf die Straßen kämpfen». Glaubt ihr Frankreich (bzw. Europa) ist in Gefahr ?
Ash: Die aktuellen Geschehnisse in Europa sollten mittlerweile fast jedem bewusst sein, egal auf welcher Seite der Flüchtlingskrise er nun steht. Und unabhängig davon, ob dahinter nun eine internationale, gesteuerte Agenda steht oder es einfach nur ein Geschichtsereignis aufgrund ökonomischer oder kriegsbezogener Ursachen ist, all das kann nur geschehen, wenn wir es zulassen und 'sie' machen lassen. Solange wir unseren Ärger und unsere Entrüstung nur in ein amerikanisches Netzwerk posten, handeln wir im Interesse der Machthaber. Solange wir gezähmt sind mit billiger Unterhaltung und (genügend) vergifteten, massenproduzierten Nahrungsmitteln, wird sich nichts ändern (ein Bundesliga Fußballspiel hat mehr Besucher als eine Gegendemonstration). Und solange Leute eingeschüchtert und damit bedroht werden ihren Arbeitsplatz und somit ihre vermeintliche Sicherheit zu verlieren, wenn sie sich anders als der politisch korrekte Zwangs-O-Ton äußern, funktioniert der heutige Machtapparat hervorragend und gaukelt breite Unterstützung im Volk vor. Und letztendlich bleiben wir alle da, wo die wenigen Strippenzieher uns haben wollen: in der Maschinerie als kleines Zahnrad. Momentan werde ich Zeuge einer ineffektiven Gegenbewegung, die fast ausschließlich im Internet stattfindet während nichts, absolut nichts die Macht derer gefährdet, über die viele sich entrüsten. Deshalb habe ich etwas zu dieser Situation auf dem Konzert gesagt. Absolut nichts wird verändert, wenn du deine wie auch immer geartete Vaterlandsliebe nur auf einem Festival offen zeigst oder du 2 Thorshammer kaufst und trägst oder du dir irgendwelche mystischen Zeichen auf die Haut deines Gesicht malst wie ein prärömisches Blumenkind und du dich montags dann doch nur wieder einreihst in die morgendliche Masse der Smartphone Zombies, die Maschine am Laufen haltend, während in Wirklichkeit alles was du sagst nichts weiter ist als ein „mäh, mäh“. Sollte das Europa, das wir kennen – und das es so, wie wir es kennen auch noch gar nicht solange gibt – wirklich vergehen, dann nicht wegen vieler Flüchtlinge und einer degenerierten neuen Generation. Es wird eher wegen der Untätigkeit derer verschwinden, die sich allzu leichtfertig Patriotismus auf die Fahnen schrieben.
Beliath: Ich bin ein Mensch, den Politik eher einen Scheiß interessiert. Ebenso denke ich, dass es unmöglich ist, eine klare Sicht darauf zu haben, was derzeit in Europa vor sich geht oder wo es hinführen wird. Was ich jedoch bemerke ist eine steigende Akzeptanz gegenüber Religion mitsamt ihrem blinden Glauben und wachsende Ignoranz gegenüber fundierten Tatsachen. In diesen chaotischen Zeiten finden alberne Ideen fruchtbaren Boden und vermehren sich unter den Mitläufern. Ich schulde dem Glauben von niemandem Respekt und meiner Meinung nach ist es erbärmlich sich Ideen, welche nicht auf wahrhaftigen Beweisen beruhen, zu unterwerfen. Allerdings erscheint es mir so, dass das gegenteilige Verhalten derzeit von uns erwartet wird.
Ist Black Metal noch Krieg für euch ?
Ash: Müßige Frage. In gewisser Weise schon. Aber nicht wie in den Jahren 1999 und 2000, als der Song verfasst wurde und nie als ein tiefer gehendes Stück konzipiert war. Während er damals teilweise die von Kleinkriegen zerrüttete Deutschen Szene reflektierte, steht er heute für mich eher gegen verklärte politische Korrektheit, die damit einhergehende Verweichlichung des Genres und all die esoterisch-okkulten Blumenkinder und Wochenendheiden in der Szene. Hauptsächlich aber – und das war seine ursprüngliche Aussage – richtet er sich auf die inneren Spannungen und Kämpfe in der Auseinandersetzung mit der Gesellschaft in der wir leben und uns zurechtfinden müssen. Er bezog sich eigentlich stark auf den Konflikt zwischen der (alten misanthropischen) Black Metal Ideologie und der Unumgänglichkeit alltäglicher Interaktionen. Nun, die Zeiten haben sich geändert. Black Metal auch. Aber der Bezug zu den inneren Auseinandersetzungen ist – zumindest für mich – geblieben. Zu jedem Lebenszeitalter hast du deine persönlichen 'Geister' mit denen du fertig werden musst. Es unterscheiden sich deine inneren Kämpfe als Jugendlicher von denen, mit denen du mit 40 als Familienvater und Ehemann oder als gescheiterte Existenz ringst. Der Song Titel bezog sich also auf das, was dich nachts nicht einschlafen lässt und umtreibt. Recht einfach.
Beliath: Ich sehe nicht nur in der Gesellschaft eine wachsende Toleranz gegenüber dem Abergläubischem sondern insbesondere in der Black Metal Szene. Ich habe den Eindruck dass die Bedeutung des Individualismus abnimmt, während die im Gleichtakt zu Pseudo-Metal klatschende Herde an Schafen stetig wächst. Es sollte mehr echten Metal geben, statt dieser heuchelnden Trittbrettfahrer mitsamt ihrer hippen Botschaft von irgendwelchem Esoterik-Hippie-Scheißdreck. Für mich bedeutet Black Metal einen Krieg gegen das Herdendenken und all seinen Manifestationen: Religion, Politik oder Moral. Nichts davon soll vor meiner selbst stehen...solange sie jedoch Konformität erwarten wird es Krieg geben !
Was ist – außer Nargaroth und Metal Musik – noch wichtig für euch ? Was treib Euch vorwärts ?
Ash: Sorge hält mich wach, Wut richtet mich auf, Wille treibt mich vorwärts.
Beliath: Nicht einfach eine kompakte Antwort zu dieser Frage zu finden ohne Musik, welche eine enorme Rolle in meinem Leben spielt, zu erwähnen. Ich würde mich als Beobachter unserer Zeit beschreiben. Und immer schon war ich daran interessiert zu verstehen, wie Dinge funktionieren. Beispielsweise beschäftige ich mich derzeit damit, wie abergläubisches Denken unseren Alltag bestimmt und wie es uns von der Realität fernhält.
Habt ihr Pläne für die Zukunft ? Eine neue CD oder etwas anders ?
Ash: Das neue Album soll dieses Jahr noch erscheinen und ich gehe in Kürze wieder auf Reise.
Beliath: Ash und ich tauschen uns permanent über Ideen und Pläne für die Zukunft aus. Derzeit investiere ich viel Zeit in die Arbeit an neuen Ideen und Konzepten für kommende Shows und Touren.
Meine letzte Frage, die ich normalerweise immer am Ende jedes Interviews stelle, soll von euch spontan beantwortet werden. Sagt in ein oder zwei Worten was Nargaroth jetzt, im Jahre 2016, für euch ist ?
Ash: Widerstand
Beliath: Ungehorsam
Wollt Ihr noch etwas euren französischen Fans sagen ?
Ash: France relève toi !
Beliath: Bleibt Trüe, engagiert, unterstützt wahren Metal und scheisst auf die falschen Propheten !
Thomas Orlanth
Fotos (in der Reihenfolge der Nennungen):
© Mélissa Beugnies
© Thomas Orlanth
© Ash
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Vielen Dank an Beliath für die Übersetzung aus dem Deutschen ins Englische !