Booooommmm !
ASPHYX vient d'entrer et me saute à la gorge, il me piétine et dans un bonheur masochiste je me revois m'abreuver à une source où chaque groupe de Death Metal avait une identité propre mais aussi où cette scène en pleine ébulution dégageait une violence putride commune.
Le ton est donné sur les chapeaux de roues avec "Into the Timewaste", en effet pas de temps à perdre.
Dès le second titre le sieur Martin Van Drummen, ressourcé par ses prestations dans HAIL OF BULLETS, la voix tout aussi écorchée et puissante mais mieux maitrisée qu'il y a 25 ans lorsqu'il participait à l'envol du Death Metal européen avec PESTILENCE, nous assène une vérité en pleine face "This true Death metal, you bastards", et on aime qu'il nous parle mal. A n'en point douter les bougres savent y faire, le tout mené à la cravache par Paul Baayens, qui oeuvre lui aussi chez HAIL OF BULLETS et chez les cultissimes THANATOS. là encore pas de temps à perdre, et soudain cette violence à plein rendement s'arrete et l'on tombe sur dans les profondeurs d'un doom étouffant, mais nous ne pouvons jamais écouter ce morceau sans penser à nous retourner, toujours prêt à esquiver une attaque surprise.
Le chaudron deverse alors des titres où tout est en place, rutilant de puissance au groove abrasif le tout asséné avec un son jamais daté et signé Dan Swanö. La force du groupe, et on le comprend vite n'est pas que de nous briser la nuque à la manière des vieux albums de DEATH mais c'est aussi de nous asphyxier avec des pièces purement Doom où la voix demeure toujours dans l'obstination d'un Death Metal pur, et l'album s'enfonce en nous en alternant avec ces deux styles qui n'embrassent jamais la monotonie jusquà glacé le sang avec le final "As The Magma Mammoth Rises", le tout nous ramenant vers les débuts d'un OBITUARY ou d'un BOLT THROWER plus colérique.
Alors là où tous les cadors du style s'emmurent dans le silence, là où la scène old school hollandaise peine à nous faire oublier les vieux GOREFEST, SINISTER, PESTILENCE... on ne peut que se réjouir de ce comeback salutaire pour tous les amateurs de boucherie qui dédaignent s'abreuver de toute cette scène aseptisée, techno trigée, ou qui sont fatigués d'un scène blastbeatée qui tourne en rond. Comeback car, il s'agit d'un retour d'entre les morts, ASPHYX après 6 albums dans les 90's s'en étant allé, jusqu'en 2006 où une reformation à la demande du festival "party san" a vu nos bataves se remettre au service de la faucheuse avec un excellent "Death.....the brutal way" et enfin aujourd'hui pour le meilleur des pires "Deathhammer" sur Century Media qui les soutient depuis le début.
Donc on l'aura compris, La mort ne se parre plus seulement d'une faucheuse pour sortir, elle s'équipe aussi d'un marteau et nous prennons plaisir à en être l'enclume. La carrière d'ASPHYX se retrouve ici condensée tout en gardant une fougue intacte, nous ramenant à leur premier chef d'oeuvre "The Rack", certainement encore un coup du complot des vieux pour un album qui prouve à toute une scène metal que le vrai death metal n'est pas mort et qu'à l'image de la scène old school suédoise il peut même encore surprendre.
A la fin de l'album on en redemande, c'est pourquoi Century Media a eu l'excellente idée de le sortir en édition limitée avec 5 titres dont une reprise de CELTIC FROST qui nous montre là où ASPHYX à creuser pour abreuver son DEATH METAL de DOOM.
BOOOOOMMMMM ! Entrez, je ne vous attendais plus mais asphyxiez moi fort la gueule.
