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« Tout le monde était assez frustré, probablement envers Eric, [...] mais je pense que cette colère s’est déversée dans l’album. »
C'est dans sa suite d'un luxueux hôtel parisien que Chuck Billy nous reçoit pour parler du nouvel album de Testament, Brotherhood of The Snake, mais aussi des difficultés et tensions qui sont apparues entre les membres du groupe pendant l'écriture de celui-ci. Plongeon dans un échange plein de franchise et d'authenticité.
Salut Chuck ? Merci de nous recevoir. Comment s’est passé le concert d’hier, au Motocultor Festival ?
Chuck Billy : C’était bien ! Tu vois, c’était le dernier concert de notre tournée des festivals européens, qu’on a commencée en juin ? Donc on est assez contents de pouvoir prendre deux mois de repos, avant de commencer la tournée avec Amon Amarth.
Du repos bien mérité, n’est-ce pas ?
C : Une bonne pause, oui !
Brotherhood Of The Snake sortira fin septembre. Tu peux nous expliquer l’idée derrière ce titre ?
C : Eh bien, la Confrérie du Serpent [Brotherhood Of The Snake en anglais, NDLR] était une société secrète il y a plus de 6000 ans. En gros cette société considérait qu’une race extraterrestre utilisait la Terre comme une prison, où elle envoyait les condamnés dans les mines de minéraux ou d’or. C’était déjà un sujet intéressant en soi, mais j’ai aussi regardé pas mal de séries qui parlaient d’extraterrestres, de religions, et du lien entre les deux. Et je me suis rendu compte que les religions ont toujours décrit, que ce soit dans leurs écrits ou dans leurs fresques, ou encore dans leurs bibles, des aliens avec de grosses têtes, ou encore des machines volantes dans le ciel. Donc assez rapidement je me suis demandé "Comment ces points communs peuvent-ils exister entre toutes les religions du monde, comment ont-elles toutes vu la même chose ? Les extraterrestres doivent exister !". Ça m’a permis d’ouvrir mon esprit, en quelque sorte. Parce que j’ai été élevé en tant que catholique, mais je me forge d’autres opinions à présent en m’ouvrant à d’autres pensées. C’est donc cette histoire de société secrète qui a lancé les choses, et ensuite ça a pris la direction des sujets politiques, du pouvoir et du gros business, ce genre de choses… Et aussi, tous les symboles secrets qu’on ne voit pas, comme le symbole des docteurs, l’œil d’Horus sur le billet d’un dollar. Je me suis demandé, quels sont les liens entre tout ça, qu’est-ce que ça signifie ? Y a-t-il vraiment un secret qui transparait à travers tous ces symboles qu’on a sous les yeux, mais que personne ne remarque ? Ça a lancé la machine, du point de vue de la direction prise pour écrire les paroles.
C’est donc vraiment lié au contenu du morceau tire.
C : Oui ! Mais il y a d’autres morceaux, comme "Pale King", "Seven Seals" et quelques autres, qui font référence d’une manière ou d’une autre à cette société secrète.
Ce sujet semble aussi apparaître sur l’artwork : sur le logo du groupe, on voit une petite pyramide, et aussi un œil. Ça rappelle forcément les Illuminati…
C : Oui, c’est une société secrète aussi, et ça revient encore aux thèmes des gouvernements, du pouvoir, de la religion.
D’accord. Et plus globalement, quel est le sens de cette pochette ? Et le groupe a-t-il participé à sa réalisation ?
C : Eric avait les grandes lignes dans sa tête. Le titre a rendu évident la présence de serpents, ainsi que l’ambiance religieuse qui se dégage de l’illustration. C’est pour ça qu’on a ajouté quelques symboles secrets, pour montrer que la Confrérie du Serpent d’il y a 6000 ans pourrait toujours renaître aujourd’hui. On a utilisé le symbole de l’œil du billet d’un dollar, et d’autres trucs. Et tout se résume au pouvoir, à l’argent des grandes compagnies, c’est ce qu’on souhaitait mettre en évidence avec cette jaquette.
Si l’on fait attention aux paroles, elles semblent plus religieuses, mais aussi moins personnelles que par le passé.
C : Oui, elles sont clairement moins personnelles. C’est surtout dû au fait qu’elles se sont construites autour d’un concept, contrairement aux derniers albums où on ne s’était pas concentrés sur un thème en particulier. On avait just écrit des morceaux comme ça. Celui-ci a débuté avec un concept, et certains morceaux comme "Canna Business", "Black Jack" ou "Neptune’s Spear" se sont détachés du thème des sociétés secrètes.
Concernant la musique, l’album contient moins de voix death que Dark Root Of The Earth ou The Gathering, par exemple. Pourquoi avoir choisi de revenir vers ce style plus old-school ?
C : Déjà, c’est plus confortable à chanter pour moi, et je crois qu’on a pris cette décision volontairement. En général, je ressens en écoutant la musique, la façon dont je veux chanter dessus, et l’approche que je veux choisir pour le morceau. Et la plupart de ces morceaux m’ont semblé mélodiques. Après, sur "Centuries Of Suffering" ou même "Canna Business", je varie un peu les styles. Il y a un peu de chant clair, et ensuite j’enchaîne sur un timbre plus death pendant les refrains. C’est en fait quelque chose qui s’est fait naturellement. Et je trouve que c’est bien dosé sur cet album, tout est bien à sa place. Et puis, à mes yeux, si je me force à chanter avec une voix death sur tout un morceau qui n’en a pas besoin, juste par principe, ça ne fonctionne pas. En particulier quand j’ai vécu avec le morceau pendant… merde, un an et demi pour certains ! J’écoutais donc beaucoup les morceaux, j’avais des paroles prêtes, et on n’a pas fait de démo, donc je ne savais pas précisément comment j’allais chanter. Mais j’entendais dans ma tête, en écoutant les instrumentaux, que je les chanterais de telle façon, parce qu’il y avait beaucoup de place pour des mélodies. Donc en arrivant en studio, je suis parti de là, avec cette approche et ça a fonctionné. Et on en est restés là ! Eric me disait "Ouais, j’aimerais que ce soit encore plus mélodique", parce que mon chant n’est pas vraiment clair, j’ai toujours beaucoup de texture dans ma voix… mais bon ce n’est pas du chant death pour autant.
J’aimerais parler rapidement du morceau "Born In A Rut". Avec le ton de ta voix, le groove du riff, et les paroles, je ne peux pas m’empêcher de me dire que c’est un hommage à Lemmy. Je me fais un film .
C : Oui tu te fais un film ! [rires] "Born In A Rut" parle en fait de quiconque est né dans une mauvaise situation. Tu vois, il part mal, et tout dans sa vie va de travers, rien ne se passe bien… Vraiment, il s’en fout de la vie. A la base, le morceau devait s’appeler "No Fucks Given", mais Eric se disait qu’on ne pouvait pas l’appeler comme ça, et il a eu l’idée de "Born In A Rut". Ça parle donc en gros de s’en foutre de sa vie, et de lâcher prise, parce rien ne te retient.
Tu as dit récemment à Blabbermouth que ce disque a été le plus difficile de tous à enregistrer. Tu as aussi dit que lorsque vous écriviez avec Eric, vous étiez très frustrés l’un envers l’autre. Tu peux nous en dire plus ?
C : Eh bien, on avait commencé à travailler là-dessus depuis plus d’un an et demi, presque deux, parce qu’on avait eu une offre de tournée avec Lamb Of God , et une autre avec Slayer, donc on a beaucoup été sur la route. Ca nous a pas mal ralentis dans l’écriture. Puis on est rentrés chez nous, on a été un peu paresseux, et tout le monde faisait autre chose. On arrivait pas vraiment à faire avancer l’album, et je n’arrêtais pas de dire à Eric "Allez, bouclons ça, il faut qu’on le fasse, il faut qu’on finisse cet album. " En gros, ça avançait lentement, d’où ma frustration et ma colère. On savait qu’on irait en Europe en juin 2016, et que quand la tournée avec Slayer se finirait en mars, on devrait donc boucler l’album avant juin, pour qu’il soit terminé avant de partir en tournée. On a donc consulté les agendas de tout le monde, et Gene avait une petite fenêtre de tir de quelques semaines, donc on n’avait pas d’autre choix que de réserver le studio pour ces dates. Gene est arrivé au studio en n’ayant jamais entendu aucun des titres, Alex est arrivé au studio en n’ayant jamais entendu aucun des titres, Steve est arrivé au studio en n’ayant jamais entendu aucun des titres. Tout le monde était assez frustré, probablement envers Eric, parce qu’on n’avait pas de morceaux finis, ce qui nous frustrait et nous énervait. Mais je pense que cette colère s’est déversée dans l’album.
Oui, ça a apporté une certaine tension.
C : Voilà, de la tension. Le résultat est énervé, agressif, et c’est en partie dû à Gene, car il pose les bases des morceaux, avec la batterie. Il joue des plans de taré, et il donne le rythme. Et heureusement, Alex et Steve sont de grands musiciens, donc ils se sont adaptés et ont tout tué ! Il y a eu des morceaux que je n’ai entendus pour la première fois qu’après qu’ils les aient enregistrés. Tu vois, j’avais tous mes trucs prêts, j’étais prêt à chanter, et l’ingénieur me disait "Il y a un nouveau titre, qu’Eric a ramené." Et moi : "Quoi ? Je ne l’ai jamais entendu ! Quand est-ce qu’il allait me le filer ?" Encore une fois, ça me frustrait encore plus. Qu’est-ce qu’il attendait ?
Donc tu as du écrire certaines paroles sur le coup.
C : Ouais ! Et ça a encore ajouté à la frustration, parce que pourquoi avait-il attendu jusque-là ? J’aurais pu entendre ce putain de morceau un mois avant, et j’aurais pu écrire des paroles. Mais vu qu’il a fallu écrire à ce moment-là, que la pression était là, je crois que ça a renforcé la créativité de chacun. On n’avait pas le temps d’anticiper quoi que ce soit, on a juste utilisé des paroles que j’ai écrites sur le pouce, et on a pas eu le temps de se dire "Est-ce que c’est assez bon ?". Ca a beaucoup été comme ça. J’ai même dit à Eric que je ne voulais pas refaire un album dans ces conditions, ça n’était pas marrant. Je pense quand même qu’il est ressorti un truc génial de ce contexte difficile, ça nous a amenés à un résultat spécial, dans la façon d’écrire… Mais je ne veux pas recommencer ! [rires]
Une fois, ça suffit !
C : Exactement !
Dark Roots of The Earth comportait une belle power ballad, mais pas ce nouvel opus. Une raison particulière à cela ?
C : En fait, on n’a pas du tout essayé, parce qu’on voulait que cet album ait l’intensité de The Gathering, et que les tempos soient plus rapides que ceux de Dark Roots, qui a plus de rythmes mid-tempo. On voulait quelque chose de plus thrash, avec plus de vitesse, d’agressivité, donc écrire d’une ballade n’a jamais fait partie du plan. "Born In A Rut" est ce qui s’en rapproche le plus.
Et c’est pourtant loin d’être une ballade !
C : [rires] Oui, mais quand le chant commence, c’est lent et maussade, tu vois.
Donc en gros, vous ne vouliez pas casser le rythme et l’énergie de l’album avec une ballade.
C : Voilà. Comme je l’ai dit, tout a plus ou moins été fait à la dernière minute… A part certains morceaux, comme "Born In A Rut", que j’ai écrit il y a très longtemps, et qu’Eric n’avait jamais entendu. Même quand on était en studio, il voulait écouter et voir ce que j’en faisais. Il s’inquiétait du fait que je n’aie pas assez de paroles, mais j’avais tout en poche, c’est juste qu’il n’avait pas tout entendu. Et il y a environ trois ou quatre titres qu’il n’a entendu pour la première fois que quand je les ai chantés. Et il a dit "Cool, j’aime bien ! ". Ca a un peu détendu tout le monde.
Pour en finir avec le sujet de ce nouvel album, quel est ton titre préféré et pourquoi ?
C : C’est pas facile, mais je dirais "Seven Seals", parce que c’est un morceau qu’on m’a montré en studio, je l’ai écouté, je suis rentré chez moi pour écrire les paroles, je suis revenu le lendemain et je l’ai enregistré directement. Ca a finalement été un des meilleurs morceaux, musicalement mais aussi au niveau des paroles, de la mélodie, de sa structure et de l’ambiance qui s’en dégage. Et c’est un de ces morceaux qui s’écrivent presque tout seuls, c’est vraiment agréable quand ça se passe comme ça.
C’est marrant, parce que c’est aussi le morceau qui m’a le plus marqué. Il y a ce gros groove…
C : Oui, il y a un truc avec ce groove, mais aussi au niveau du chant et des paroles je trouve.
Le groupe semble sur un rythme d’un album tous les quatre ans…
C : Non !!! On doit se sortir de ce calendrier ! [rires] On avait essayé d’écrire celui-ci il y a deux ans déjà.
Tu voudrais aller plus vite, donc.
C : Oui, on veut un nouvel album dans deux ans. Eric m’a dit, même si je ne les ai pas encore entendus, qu’il a déjà quatre ou cinq morceaux de prêts. Je ne sais pas s’ils sont bons ou mauvais, mais on en a déjà parlé. Et il sait que je ne veux plus travailler comme sur cet album. On va donc juste écrire des morceaux et faire une démo cette fois. Qui sait, peut-être que ça ruinera tout, je ne sais pas, mais on verra bien !
Au niveau de vos tournées, ça fait plus de trois ans que Testament n’a pas été tête d’affiche en France. Ça arrivera bientôt ?
C : En 2017. Pour cet album, on va tourner avec Amon Amarth, puis on tournera en tête d’affiche en Amérique, et enfin on fera des festivals en Europe. Et quelques concerts en tête d’affiche entre les festivals, mais pas que. Peut-être qu’en octobre ou novembre, on fera une vraie tournée en tête d’affiche en Europe.
Comme tu l’as dit tout à l’heure, Testament sera à Paris en octobre avec Amon Amarth et Grand Magus. Beaucoup de fans ont été surpris par l’annonce, et ont trouvé que c’était une affiche étrange, car ce n’est pas seulement du thrash.
C : Oui, c’est une affiche étrange, mais c’est super pour nous. Ils jouent dans des salles assez grandes, et dans de beaux endroits. Et peut-être que c’est l’occasion pour nous d’aller chercher de nouveaux fans. Ils ont des fans plus jeunes, nous des fans plus vieux [rires], donc ça pourrait aider les trois groupes à grandir. A partir du moment que le package nous convient – ils voulaient vraiment que l’on fasse cette tournée avec eux – et que l’on peut faire notre concert et notre truc comme on veut, ça nous va ! On ne veut juste pas faire la tournée et avoir l’impression d’être une première partie. Ils étaient OK avec ça, donc on était chauds !
Plus généralement, que penses-tu de la nouvelle vague de thrash old-school qui émerge depuis quelques années ? Je pense à Lost Society, Dust Bolt et d’autres encore…
C : Je suis content, parce que quand on a commencé à jouer du thrash, tu pouvais compter le nombre de groupes sur deux mains. Maintenant il y a tellement de groupes, et je suis heureux de voir qu’ils sont inspirés par le thrash. Enfin tu vois, les jeunes générations aimeront toujours le thrash, parce que c’est une musique à contre-courant. Je suis donc heureux de voir tous ces nouveaux groupes, particulièrement quand il viennent nous voir en disant "Hey, on est de gros fans, vous êtes une de nos influences", c’est énorme !
Tu te dis que tu as contruit quelque chose, j’imagine.
C : Oui, exactement ! C’est gratifiant.
Et quels sont les artistes ou les albums que tu écoutes le plus en ce moment ?
C : Je n’ai pas écouté beaucoup de trucs parce que j’ai été très occupé avec Testament, mais le nouveau Lamb Of God s’est frayé son chemin jusqu’à mon lecteur CD depuis un moment. J’aime beaucoup les morceaux, ils sont parmi les meilleurs qu’ils aient jamais écrits. La production est énorme dessus. Donc ouais, il tourne dans mon lecteur CD depuis un moment.
Et si tu pouvais créer le groupe ultime, en choisissant tous les membres de ton choix, tu prendrais qui ?
C : C’est dur ! Vivants ou morts ?
Disons les deux.
C : Pas facile, mais sûrement Dimebag et Randy Rhoads pour les guitares.
Ah ouais, du putain de lourd !
C : Carrément, hein ? [rires] Phil Lynott à la basse, et je pense que je prendrais John Bonham à la batterie. Ou Dave Lombardo. Ce serait un groupe de malade !
Et tu chanterais.
C : Je chanterais. Je veux profiter de tout ça ! [rires]
Eh bien un gros merci pour ton temps Chuck, as-tu quelques derniers mots pour nos lecteurs de La Grosse Radio ?
C : Je veux insister sur le fait qu’on n’attendra pas quatre ans de plus pour sortir de nouveaux morceaux, et j’espère que les fans de Testament aimeront ce disque. Ca a été une plaie de l’écrire, mais comme on dit, si c’était si simple, tout le monde le ferait. On a mis tout notre cœur et toute notre âme dedans donc… j’espère que ça valait le coup !
Merci à Valérie pour l'organisation de cette journée de promotion.
Photos : © 2016 Régis Peylet & Clément Chevarier
« Everybody was a little frustrated, probably at Eric, [...] but I think it poured out on the record. »
Chuck Billy is waiting for us in its suite, inside a luxurious parisian hotel, to discuss Testament's new record, Brotherhood Of The Snake, and also the difficulties and tensions that appeared between the band members during the writing process. Let's dive straight into this honnest and genuine exchange...
Hi Chuck ! Thank you for spending some time with us ! So how was the gig yesterday at Motocultor Festival ?
Chuck Billy : It was good ! You know, it was the last show of the European festival tour we started in June ’16, so we are happy that we can have a couple of months off now, before we start the Amon Amarth tour.
That’s some well deserved rest, right ?
C : Some nice break, yeah !
Brotherhood Of The Snake will be released at the end of October. Can you explain us the idea behind the title ?
C : Well, Brotherhood Of The Snake was a secret society over 6000 years ago. It has to do, basically, with an alien race using planet Earth like a prison, condemning people here to mining minerals and gold. It was just kind of an interesting topic in itself, but I was also watching TV shows about aliens and religions and the connection. And I’ve seen different religions that always had either in their writings or writings on the wall, or their bibles, aliens beings, with big heads, flying machines in the sky. So quickly, I was like “How can these connections exist between all the religions over the world, how have they all seen the same thing ? There must be aliens !”. It opens your mind a little bit. Because I was raised a catholic, but now I grew up different opinions, and opened my mind. So that kind of started it, the secret society stuff, and then I started going into the politics, the power and big business and stuff like that… You know, all the secret signs you cannot see, like the doctor symbol, or the eye of Horus on the dollar bill. I was wondering, what are these connections, what does that mean ? Is there a secret that shows itself with these signs it puts in front of us, that no one at all notices ? All that started the ball rolling, where we were going lyrically with the tracks.
That’s really linked to the title track contents then.
C : Yes ! but there are other ones, like “Pale King”, “Seven Seals” and other ones, that kind of refer to that secret society.
That seems to appear on the artwork : on the band logo we can see a small pyramid and also an eye. That reminded us the Illuminati symbol…
C : Yes, that’s a secret society, it evokes the government, power, religion…
That makes sense. And more generally, what’s the meaning of this artwork ? Have you been involved ?
C : Eric had a lot of it in his head. The titled made obvious the presence of snakes and of a religious global tone. That’s why it has some secret symbols on it, to show that the Brotherhood Of The Snake society that existed 6000 years ago could still happen today. We used the eye symbol of the dollar bill and stuff… It all comes down to power and big corporate money, that’s where we wanted to go with the artwork.
When listening to the lyrics, it also seems that they are more religious, but also less personal that what you wrote before.
C : Yes, it’s definitely less personal. Mainly because it was built around a concept, where for our last albums we didn’t really focus on a concept. We just kind of wrote songs. This one started as a concept, and then songs like “Canna Business”, “Black Jack” and “Neptune Spear” kind of got away from the secret society kind of stuff.
Regarding the music, the album includes less death vocals than Dark Roots Of The Earth or The Gathering, for example. Why did you choose to get back to that more old-school style ?
C : That’s more comfortable for me to sing, and I think we consciously did it. I kind of feel by hearing the music at first what I want to do, how I want to approach the song. And a lot of these songs just felt melodic to me. But for “Centuries of Suffering” or even “Canna Business”, I do a little of both. There’s a little clean voice, and then I go on a deather voice during the chorus parts. It’s actually something that’s been felt out. And I think it’s not too much on the record, it’s just in the right spots, I think. Yeah, because to me, If I’m forcing it to be death over a whole song that doesn’t need it, just for the sake of doing it, that’s not working. Especially since I’ve lived with the songs for… shit, a year and a half ! So I was listening to the songs, had some lyrics written, and I didn’t do a demo, so I didn’t know which voice I was going to use yet. But I heard in my head, when playing them, that I would sing them like this, and there was a lot more room for melody. So when I went into the studio, I started there, with that approach and it worked. And so I just stuck with it ! Eric was like “Yeah, I’d like the singing being a bit more melodic”, but I’m not singing it real clean, I still have got some texture in the voice, but it’s not death.
I would like to talk quickly about the song “Born In A Rut”. With your voice tone, the groove of the riff, and the lyrics, I can’t help but imagine it’s a Lemmy tribute. Am I seeing things there ?
C : Well you are ! [laughs] “Born In A Rut” is really about anybody who’s born in a bad situation. You know, he started bad, and everything in life goes wrong, and nothing is smooth… Really, he doesn’t give a shit about life. At the origin, this song was called “No Fucks Given”. But Eric thought we couldn’t call it like that, and thought about “Born In A Rut”. It’s basically not caring about life, and just giving up on it because that’s all you know.
You said recently to Blabbermouth that this record was the most difficult you ever recorder. You said that when writing with Eric, you’ve been frustrated at each other a lot. What did you mean by that ?
C : Well, we had been working on it for more than a year and a half, almost two years, because we had a Lamb Of God tour offer, and another with Slayer, so we toured a lot. That slowed us down in the writing. Then we got home, and we got lazy, everyone was doing something else. We couldn’t really get the record going, and I just kept writing to Eric “Come on, let’s get this thing done, we have to do it, we have to do this record.” It was just moving slow, so I was getting frustrated and angry. We knew that we were coming to Europe in June ’16, that when the Slayer tour was over in March, we had to have the record done by June, we had to have it recorded by the time we were leaving. So we looked at everybody’s schedules, and Gene had a very small window of a few weeks, so we had no choice but book the studio time then. Gene came to the studio and had never heard a song, Alex came to the studio and had never heard a song, Steve came to the studio and had never heard a song. Everybody was a little frustrated, probably at Eric because they didn’t had finished songs, so there was a bit of frustration and anger in there. But I think it poured out on the record.
Yes, there’s some tension.
C : Yes, some tension. It’s angry, it’s aggressive, it has that, especially at the beginning from Gene, because Gene laid down the bottom, the drums. He plays some crazy shit and he sets the pace. And hopefully Axel and Steve are great musicians, so they stepped in and killed it. There were songs that I only heard for the first time after they were recorded. You know, I had all my stuff and I was ready to start singing, and then the engineer tells me “There’s a new song, that Eric has”. And I was like “What ? I never heard it ! Give it to me ! When was he going to give it to me ?” Again, I was getting even more frustrated. Why are you waiting until now ?
So you had to write some lyrics on the spot ?
C : Yeah ! And it added even more frustration, because why did he wait until then ? I could have heard the fucking song a month before, and have the chance to write it. But since we were on the spot, and the pressure was on, I think it enhanced everybody’s creativity. We weren’t second-guessing what we were doing, we just used some lyrics I wrote on the spot, and we didn’t get a chance to go “Is that good enough ?”. There was a lot of that. And I even told Eric I don’t want to do another record like this, it was not fun. I still think that something great came out of this difficult context, it led to something special, in the songwriting… But I don’t want to do it like that ! [laughs]
Once is enough !
C : Exactly !
Dark Roots Of The Earth included a great power ballad, and there’s non on this album. It just happened this way ?
C : Yes, we didn’t try at all, because we wanted this album to have the intensity of The Gathering, and to have the tempos faster than on Dark Roots, which has more mid tempo paces. We wanted it to be more thrash, more speed, more aggression, so it was not the plan to write a ballad. “Born In A Rut” is the closest thing to some slower stuff.
It’s not that close to a ballad though !
C : [laughs] No, but when the lyrics start, it’s slow and moody you know.
So you basically didn’t want to break the record energy.
C : That’s it. Like I said, everything was pretty much done at the last minute… Except for some tracks. Like “Born In A Rut”, I had that written a long time ago, and Eric never heard it. Even when we were in the studio, you know, he wanted to hear it and know what I was doing on it. He was worried that I didn’t have enough lyrics, but I had it all covered, it’s just that he never heard it. And there are 3 or 4 of the songs that he actually heard for the first time when I sang them. And he was like “Cool, I like it !”. That made everyone a bit more mellow.
To end with the topic of this new record, what’s your favourite track on it, and why ?
C : That’s a hard one, but I would say “Seven Seals”, because that’s a song they showed me in the studio, I listened to it, and then I went home, wrote the lyrics, came back the next day and then recorded it. It turned out to be one of the best songs, musically and lyrically, also the melody, the timing and the vibe of it. It’s one of these songs that came easily together, it makes you feel good when it goes like that.
That’s funny, because that’s the song that hit me the most. There’s this heavy groove…
C : Yes, there’s something about the groove, but there are also the vocals and the lyrics I think.
You seem to be on a schedule of an album every four years…
C : No ! We gotta get off that schedule ! [laughs] We tried to write this two years ago.
You want to go faster then.
C : Yes, we want to have another one in two years. Eric told me, even if I didn’t hear them yet, that he already has four or five tracks already. Whether they’re good or bad I don’t know, but that’s something we talked about already. He know I don’t want to do it like this album anymore. So let’s just write songs, and do a demo this time. Who knows, maybe that’ll ruin it, I don’t know, but we’ll see !
Regarding the touring, it’s been more than three years since you headlined a show in France. Will this happen shortly ?
C : In 2017. For this album we’re doing the Amon Amarth tour, an American headline tour and then festivals in Europe. And also some headlining shows during the festivals season, but not just a headline tour. Maybe in October or November we’ll do an actual headline tour in Europe.
As you mentioned it, you’ll come soon to Paris with Amon Amarth and Grand Magus. Many people were surprised when it was announced and thought it was a weird fit, given it’s not an all-thrash evening.
C : Well, it is a weird fit, but it is a right fit for us. They are playing some pretty big rooms and nice places. And maybe for us, it’s a chance to get some new fans. They have some younger fans, and we have some older fans [laughs], so that could help all the three acts to grow. And as far as the packages goes - because they wanted us for the tour – and as long as we can put on our show and do our thing, we’re cool ! We just don’t want to do the tour and feel like we’re the opening act. And they were OK with that so let’s do it !
More generally, what do you think of the new wave of old school thrash that’s emerged for a few years now ? I’m thinking about Lost Society, Dust Bolt, and more…
C : I’m glad, because when we started playing thrash, you could count the bands on two hands. Now there are so many bands, and I’m glad to see that they are inspired by thrash music. I mean the young generation will always like thrash, it’s something against the grain. So I’m happy to see these new bands, especially when they come and say “Hey we’re big fans, you’re an influence !”, that’s killer !
You feel like you built something, I guess.
C : Yeah, exactly ! That’s rewarding.
And what are the artists or albums you listen to the most these days ?
C : I haven’t listened to a lot of stuff because I’ve been busy with the Testament stuff, but the new Lamb Of God album has found its way into my CD player for a while now. I like the songs, they are some of the bests they ever wrote. The production is killer on it. So yeah, that’s on been stuck in my CD player.
Let’s say you can create the ultimate band, picking all the musicians and vocalists you want : who would you choose ?
C : That’s tough ! Alive or dead people ?
Let’s say both !
C : That’s tough, but probably Dimebag and Randy Rhoads as guitar players.
Damn, that would be some heavy duty shit !
C : Right, yeah ? [laughs] Phil Lynott as a bass player, and I guess I would pick John Bonham as a drummer. Or Dave Lombardo. That would be an incredible band.
And you would sing.
C : I’d sing. I want to enjoy this ! [laughs]
Well thanks a lot Chuck, do you have any last few words for our readers ?
C : I’ll add that we definitely won’t be waiting four years to put out some new music, and I hope that the Testament fans will really get into this record. It was a son of a bitch to write, but you know, like they say, if it was easy, everybody would be doing this. We put our hearts and souls into it, so… I hope it was worth it !
Thanks to Valérie for organizing this promo day.
Photos : © 2016 Régis Peylet & Clément Chevarier