Darkthrone revient avec un Arctic Thunder forgé dans les riffs heavy metal passés, après The Underground Resistance, en 2013 qui lui était plus proche des productions d’Agent Steel, de Mercyful Fate et des ambiances guerrières à la Bathory avec un arrière gout épique.
Arctic Thunder, quant à lui propose une nouvelle odyssée plus dans l’esprit des productions metal plus lente. L’usine à riffs, Fenriz & Nocturno Culto .Ltd prouve à nouveau leur sens inné des accords en nous montrant leur parfaite maîtrise de cet univers.
Tout au long de l’album qui est relativement court avec seulement 39 minutes, Darkthrone envoie un mélange éclectique de titres assez différents les uns des autres. Un peu comme si vous passiez chez un pote qui vous faisait écouter les dernières acquisitions qu’il a faite lors d’un vide grenier en achetant un carton de 33 tours à un quinquagénaire obligé de vendre ses derniers disques à cause d’un divorce mal négocié et d’une descendance qui ne jure que par Youtube, Deezer, iTunes et … le rap…
Fenriz, doué de son expérience en s’enfilant dans les tympans des centaines d’albums par mois a envie de nous coudre un patchwork de titres enregistrés et produits dans leurs anciennes salles de répète, « The Bomb Shelter », déjà utilisée entre 1988-1990. On pourrait même les imaginer en train de jouer au milieu des posters vintages de groupes accrochés aux murs qui permettent aux Norvégiens de s’inspirer de l’atmosphère patinée 80’s…
Et c’est vraiment ce qu’on ressent dès les premières secondes de « Tundra Leach », marche lente au début qui propose de nombreux changements de rythme par la suite. La voix de Nocturno Culto (il chante sur tous les titres) y est bien rayée à coup de chute de diamant sur des sillons pas vraiment bien nettoyés.
Arctic Thunder conserve une atmosphère sombre comme sur « Boreal Fiends » et son intro envoûtante et shamanique sur la plage centrale. Darkthrone sait toujours jouer sur leur côté poisseux (« Arctic Thunder ») avec un riff simple mais tellement accrocheur ou encore lorsque Fenriz s’éclate derrière ses futs sur les rythmes bizarres de « Burial Bliss », rien de révolutionnaire mais c'est toujours aussi entêtant.
Bien sûr, on reconnait toujours la patte du duo avec « Throw Me Through The Marshes » avec des riffs bien gras typiques des Norvégiens ou un « Deep Lake Trespass » aux riffs plus heavy que black metal.
Les technologies des studios évoluent et rendent souvent le son des groupes stéréotypés. Darkthrone eux ne changent pas… les légendes tracent leur chemin tout en abordant au long de cet Arctic Thunder la haine, le mépris et nos âmes tourmentées.
Lionel / Born 666