Rhapsody of Fire au Bataclan (08.04.2012)

Rhapsody Of Fire : les nouveaux chevaliers investissent le Bataclan

Après la récente séparation du groupe et de l’un de ses leaders historiques, Luca Turilli, les fans étaient en droit de se demander de ce qu’il adviendrait de nos ménestrels italiens, qui avaient réussir à revenir sur le devant de la scène peu de temps auparavant. Force est de constater que le groupe a gardé sa pêche et son talent sur scène, en interprétant les titres des différentes époques avec brio. En plus de leur prestation fort satisfaisante, les italiens ont amené deux autres groupes de leurs contrées pour les hors d’œuvre : Kaledon et Bejelit. Une brochette power metal "al dente".

Bejelit

La soirée commence avec un jeune groupe, Bejelit. Formés en 2000, les italiens évoluent dans un style power metal classique, avec une bonne dose de mélodies, de refrains à reprendre et de solos supersoniques. Les cinq musiciens ont disposé d’une demi-heure pour présenter l’ensemble de leur set, et ont réussi à convaincre le public.

En effet, les fans, qui remplissent peu à peu le Bataclan, ont été convaincus par la prestation du groupe. Applaudissements nourris, claps qui battent la mesure, cris en tout genre, tout était là pour réjouir Bejelit. Et ils sont heureux d’être d’être sur scène, en témoignent les sourires et la complicité dont les membres font preuve entre eux. Le chanteur, Tiberio Natali,  n’a pas manqué de remercier les metalleux présents, en parlant plus italien qu’anglais. A croire que le public de Rhapsody of Fire maîtrise également la langue natale du groupe.

On regrettera cependant que le groupe n’ait pas disposé des meilleures conditions pour jouer. Avec une batterie trop forte et un guitariste soliste inaudible, certains passages ne rendaient pas grâce à la musique du groupe. Si les compos ne sont pas des plus originales, certaines méritaient d’être mieux mises en valeur.

Bejelit

Setlist :

The Darkest Hour
C4
Emerge

Kaledon

En seconde position de l’affiche italienne, c’est un autre rejeton du speed metal qui vient fouler les planches du Bataclan. Kaledon, qui a déjà six albums solos à son actif, continue de défendre fièrement sa musique.

A grands renforts de sons de clavier kitsch et de lignes de chant haut-perchées, le groupe est resté fidèle à son genre au fur et à mesure que les années ont passé et que les membres se sont succédés. Mais si les musiciens semblent à l’aise avec leurs compos, cela n’est pas forcément le cas du public, qui semble moins convaincu par la prestation des italiens. Si les applaudissements étaient tout de même présents, ils étaient plus ténus.

Mais le chanteur Marco Palazzi ne démord pas et va chercher les fans dans le public, et parvient à en faire chanter quelques uns. En frontman excessif, il ne manquera pas de présenter les autres musiciens en plein milieu de certaines chansons. S’il a la langue bien pendue, le chanteur se trouve être relativement limité vocalement. Ce qui est dommage pour un genre assez exigeant concernant les aigus.

Concernant les autres musiciens, ils étaient desservis par un mix hasardeux qui mettait les fréquences basses trop en avant. De plus, des saturations malvenues ont perturbé les interventions des guitaristes.

Kaledon n’a pu que partiellement convaincre le public français. Si le style pratiqué colle parfaitement à l’affiche, l’exécution n’était pas assez maîtrisée. Dommage pour un groupe qui a su faire un tour d’horizon de sa musique en 40 minutes, sans évidemment oublier leur titre le plus célèbre, "The New Kingdom", qui a servi de point final à ce show en demi-teinte.

Kaledon

Setlist :

In Search Of Kaledon
Clash Of The Titans
Steel Maker
Surprise Impact
The God Beyond The Man
The New Kingdom


RHAPSODY OF FIRE

L’heure de vérité est maintenant arrivée pour Rhapsody of Fire. Après un concert qui a fait figure d’évènement à l’Elysée Montmartre en 2011, les 6 italiens allaient-ils réussir un double alors que le line-up a changé de moitié ? Si le groupe a donné une prestation de qualité, les imperfections sonores ont obscurci le tableau pourtant alléchant.

Le son a effectivement desservi le groupe pendant l’ensemble de la prestation. S’il était d’une qualité supérieure par rapport aux deux groupes précédents, l’excès de basses rendait les instruments difficiles à distinguer pendant les parties rythmiques. Le grand perdant dans l’orchestre est le clavier Alex Staropoli, qui n’était que très rarement audible, et ses sons de claviers rendaient de manière très cheap lorsqu’ils arrivaient aux oreilles des fans.

Fabio Lione

Au dessus de la masse sonore, le frontman Fabio Lione, fidèle au poste depuis la formation du groupe, domine. Il avait déjà pu montrer ses grandes capacités vocales en 2011 avec les tournées de Rhapsody of Fire et Kamelot. Il a pu montrer qu’il n’a rien perdu, particulièrement avec le titre "The Magic of the Wizard's Dream", interprété en partie en français pour l’occasion. Fabio s’est montré versatile en interprétant ses parties et celles chantées par Christopher Lee à la perfection. Mais en plus d’être talentueux, le frontman dispose d’un grand charisme. Il arrive à s’exprimer clairement à la foule en français, va chercher les fans, joue avec eux, leur passe le micro et les intègre pleinement dans le show.

Mais il n’éclipse cependant pas la performance des nouveaux membres, en particulier la nouvelle paire de guitaristes, composée de l’américain Tom Hess et de l’italien Roberto de Micheli. Si le son ne permet malheureusement pas d’apprécier pleinement leurs performances rythmiques, les deux montrent qu’ils sont loin d’être mauvais en solos, particulièrement le second, qui arrive à bien reprendre les parties de son illustre prédécesseur Luca Turilli. Alliant vitesse et mélodie, il a su se montrer mélodique sur des titres épiques comme "March of The Swordmaster", rallongée en live.

Roberto de Michelli

Mais Rhapsody of Fire a également changé sa section rythmique, en accueillant Oliver Holzwarth à la basse, qui vient rejoindre son frère batteur Alex. Les deux se montrent très complices, le regard d’Oliver admirant son frère pendant le solo de batterie en témoigne. L’alchimie entre les membres est totale, avec un Fabio qui vient s’amuser avec tout le monde sur scène. Sur le plan humain, la nouvelle mouture du groupe part sur de bonnes bases.

Côté set, le groupe a trouvé bon de le rallonger, en l’agrémentant d’un rappel de plus par rapport au précédent, augmentant la durée à un peu moins de deux heures. Cependant, on peut regretter un set trop similaire par rapport à celui joué à l’Elysée Montmartre. Si quelques nouveaux titres de From Chaos To Eternity, comme "Aeons of Raging Darkness" étaient présents, cela ne suffit pas à renouveler le show dans son ensemble. Les italiens auraient-ils du mal à se détacher de leurs classiques ?

Malgré ces désagréments, les membres Rhapsody of Fire a su montrer qu’ils savaient aller de l’avant et assurer les concerts, malgré les changements importants de personnel. Le souffle épique est toujours présents sur scène, il ne reste à cette nouvelle formation du groupe de se montrer convaincante sur album.

Oliver Holzwarth

Setlist :

Ad Infinitum
From Chaos to Eternity
Triumph or Agony
Unholy Warcry
Lost in Cold Dreams
Land of Immortals
Aeons of Raging Darkness
Drum Solo
The March of the Swordmaster
Dawn of Victory
Bass Solo
The Village of Dwarves
The Magic of the Wizard's Dream
Holy Thunderforce

Rappel 1 :

Reign of Terror
Knightrider of Doom

Rappel 2 :

Emerald Sword
Act VI: Erian's Lost Secrets
Heroes Of The Waterfall's Kingdom, Part 5 The Splendour Of Angel's Glory
Outro : Sea Of Fate (orchestral)

Un grand merci à Marine Crépiat pour ses photos.
 



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