Mon histoire avec les Bordelais de Mars Red Sky a démarré en mars dernier, le jour où j’ai acheté le magazine New Noise #32. Ils étaient en couverture et je n’avais jamais entendu parler du trio rock stoner psyché jusqu’alors. Après la lecture de leur interview, j’ai plongé dans leur discographie riche de trois albums et j’ai craqué sur leur petit dernier sorti cette année Apex III (Praise For the Burning Soul). Il était donc logique d’avoir une grande envie de les voir sur scène au Petit Bain ce 04 octobre en tête d’affiche et de vous faire partager cette excellente et très prenante prestation.
Le concert initialement prévu le 8 juin dernier avait été reporté à ce jour en raison des très fortes intempéries et du déluge qui se sont abattus sur Paris et sa région pendant cette période. Le Petit bain, une grosse embarcation sous forme de véritable labo social, se situe au 7 port de la gare dans le 13ème. La péniche avait donc fermé à cause de très fortes montées des eaux de la Seine et clairement, on était à deux doigts de la catastrophe. Heureusement, tout s’est bien terminé et la Seine est redescendue juste à temps et avant la correctionnelle. On se retrouve donc ici quatre mois plus tard et cinq jours après le concert de Manu dans ce cadre idéal et magique. C’est tout de même quelque chose de faire un concert dans une péniche. On va retrouver ce soir la fine fleur du stoner psyché sur un seul plateau. Il y a quelques jours, deux autres formations sont venues se greffer à la tête d’affiche Mars Red Sky et sa première partie Yeti Lane. Le groupe suédois Greenleaf et Fatso Jetson qui donnent tous deux dans le rock stoner ont donc rejoint les Français. On ne parlera pas des deux invités de dernière minute car nous avons dû quitter le navire à cette heure-là. On s’en excuse d’ailleurs mais comme vous l’avez compris, nous restons initialement sur ce qui était prévu au départ car l’heure très tardive de la fin de la soirée n’arrange pas du tout votre serviteur. Nous arrivons tôt car Yeti lane joue à 20 heures et Mars Red Sky est prévu à la bonne heure autour de 21h10.
YETI LANE
Le sous-sol où se trouve la salle de concert se remplit progressivement à l’arrivée du duo Yeti Lane. On retrouve plutôt un public de rockeurs, de metalleux et des fans âgés entre 20 et 60 ans. On balaie large ce soir avec un public de connaisseurs et Yeti Lane nous lance les premières notes de la soirée qui durera jusqu’aux environs de minuit. Le début est timide, la belle atmosphère de Yeti Lane s’installe et nous envahit. On rentre petit à petit dans l’univers des deux musiciens Ben Pleng (voix, guitares, portasound, synthétiseurs) et Charlie Boyer (batterie, synthétiseurs, orgue, mellotron, boîte à rythmes et boucles). On ressent peu à peu le plaisir d’entendre leur musique inventive et riche d’un tas de sons. Ils nous présentent leur troisième album L’Aurore, sorti cette année. La musique de Yeti Lane est difficilement définissable mais elle offre tout. On retrouve le silence, le calme, la tempête, la foudre, l’orage, le beau, la lumière et l’obscurité. Je pense aux derniers albums de Talk Talk et de son leader Mark Hollis ainsi qu’à Radiohead. Durant cinquante minutes, le duo nous aura donc plus que convaincu et c’est une belle surprise que nous avons reçue. La salle est maintenant très bien remplie voir quasiment pleine et la soirée aura parfaitement bien débuté.
Après 20 minutes de pause, on se retrouve à 21h10 face à un trio, celui qui pour la plupart d’entre nous ont fait le déplacement ce soir, je nomme Mars Red Sky. Les musiciens ont hâte d’en découdre et le public est bien motivé.
MARS RED SKY
Dès les premières notes, on décolle et on est scotché par le son écrasant de la basse. Le voyage peut enfin commencer. Les morceaux sont hypnotisants et très prenants. Le heavy psychédélique de Mars Red Sky sonne encore mieux en live que sur disque et l’on assiste à une prestation énorme.
Les influences du trio sont très larges. On passe de Kyuss à Black Sabbath, en passant par Neil Young pour ne citer qu’eux. On est littéralement transporté par ce son d’outre-tombe à la fois flippant et très attirant. C’est doom et psyché pop et ça prend aux tripes.
Les morceaux sont tous assez longs et la durée des chansons permet ainsi aux ingrédients mis dedans de nous amener loin, très loin. Le chant revient plus souvent à Julien Pras à la guitare mais le bassiste Jimmy Kinast chante également. Les voix sont plutôt posées et graves entre rock et pop mais jamais trashy.
On découvre sur scène un groupe énorme, totalement abouti qui propose un univers très prenant. Leur nouvel album Apex III raconte l’histoire du groupe quittant la planète vers d’autres galaxies à bord de leur vaisseau en saphir, laissant le monde dans son marasme et se battant avec ses propres démons.
Vu l’état du monde actuel et vu la qualité de cette formation, après cinquante minutes captivantes, nous avons très envie de rester dans le vaisseau Mars Red Sky et de poursuivre le voyage dans l’espace. Il est maintenant un peu plus de 22 heures, nous laissons la soirée se poursuivre sans nous car demain matin, le réveil va sonner très tôt. Nous repartons ravis et heureux d’avoir découvert une belle surprise, Yeti lane, et une sacrée révélation, Mars Red Sky.
Remerciements: Margot Bouton, 3 C TOUR
crédits photos: LEBONAIR
