Yith – Dread

Parfois le hasard fait bien les choses puisque aux grés de mes recherches sur internet je suis tombé sur une perle rare et bien noire…les plus rares à ce qu’on dit…

Et pourtant, en regardant de plus près l’origine du groupe et voyant que celui-ci est originaire des Etats-Unis on commence à être dubitatif car pour ce qui en est du black metal US, on est souvent déçu. Mais là, avec une pochette comme celle-ci on a envie d’y croire et d’écouter les titres en croisant les doigts.

J’enclenche « play » et là « booooom » la mandale direct m’envoie sur le plancher : riffs, voix, rythmique, ambiance de plomb, épais suintant la haine. Mais c’est quoi ce groupe ? Ou plus exactement c’est qui ce mec (c’est un one man band où Yith s’occupe de tous les instruments ainsi que le chant) qui ose entamer un break sur « Time And Loss », comme ça au milieu de nulle part sans même nous demander la permission. Sa voix fond comme du goudron en plein soleil à chaque syllabe pendant que les riffs majestueux donnent la chair de poule comme l’apparition d’une église perdue au fond des bois avant d’envoyer une salve de blasts guerriers.

Yith


Par osmose Yith a tout compris sachant tout gérer à la fois : une ambiance lourde, des riffs stridents et stressant sortis de je ne sais où. Des rythmes qui savent à la fois être sages et soudainement déchainés quand il le faut. C’est ce qu’il fait sur « Resentment » avec un mid-tempo magique, implorant les esprits les plus vils dans une harmonie païenne. Un déluge de violence maîtrisée ! Doué pour l’envoûtement riffien, l’Américain nous propose une nouvelle couleur « noire » bien sûr à son black metal avec « Centuries Of Horror » (titre d'actualité), tout en nuance (Cinquante Nuances de black), calculée et finement amenée. Comment a-t-il pu tout digérer, assimiler, comprendre en si peu de temps les rouages de cette musique, lui qui vient d’un pays loin de l’esprit scandinave (ne connaissant pas la ville dans laquelle il habite je suppose qu’il doit vivre dans un des états du nord des Etats-Unis perdu dans les forêts)?

Quelle maturité, quelle aisance avec toujours ce don de sortir le riff ou le bon rythme au moment opportun comme ce « Upon Dark Shores », mid-tempo métronomique calibré et cérémonial et mur de son épais sans aucune aspérité en se permettant le droit d’accélérer le rythme sur la fin.
Quand à l’acoustique oppressant  « Remembrance «  l’auditeur commence à tutoyer les Dieux les plus obscurs.

Généralement quand on se lance dans un titre éponyme il faut que ça assure. Et c’est ce qu’il fait avec un gros son, des riffs passés au tamis de graviers enfumés. Jamais de précipitation dans les propose de Yith. Il plante l’ambiance obscure, place des pièges de part et d’autres et à partir de là il avance sur un terrain qu’il démine à chaque pas pour ensuite marcher sur des œufs au bout de quatre minutes où se dévoile une clairière enchanteresque. Un morceau qui mérite de porter bien haut les couleurs de l’album.

Yith clôture Dread par une mélodie qui vous entrainera vers les tréfonds les plus obscurs avec « Immurement »…
Pour le moment comme il n'est pas encore signé, l’album est disponible seulement sur cassette (limité à 100 ex.) … mais aussi en écoute sur Bandcamp…

Est-ce l’album d’une vie pour Yith tant la barre est déjà très haute ?
Seul l’avenir nous le dira…


Lionel / Born 666

NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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