In for the fries
Non chers lecteurs français, la Belgique n’est pas que la nation des frites, des moules et du surréalisme ! Le plat pays possède une scène metal très fournie et hyper active qui cache quelques perles. Malheureusement les groupes belges (à quelques exceptions près telles que Aborted) s’exportent très peu… Alors quand un prometteur et jeune groupe de thrash/speed à l’ancienne commence à faire parler de lui en enchainant les premières parties sur les tournées européennes prestigieuses (Majesty en 2015 ou Suicidal Angels cette année) et en arpentant les scènes des plus illustres festivals, nous ne pouvions laisser passer l’occasion de chroniquer le nouvel EP de ces quatre thrashers connus sous le nom d’Evil Invaders !
À peine plus d’un an après la sortie de son premier album, Pulses Of Pleasure, Evil Invaders nous revient déjà avec un format court (quatre morceaux), In For The Kill. Une bonne idée pour ne pas se faire oublier et continuer de surfer sur la vague de succès dont le groupe bénéficie actuellement, mais la qualité est-elle pour autant au rendez-vous ?
Dès le titre d’ouverture, "As Life Slowly Fades", l’auditeur se retrouve pris dans un tourbillon de riffs surmontés du jeu de batterie percutant de Senne Jacobs. Effet nostalgique garanti puisque la musique nous ramène tout droit dans les années 80, notamment grâce aux guitares de Max et de Joe, mais aussi à l’aide de la voix suraigüe de ce dernier. Ça joue à toute vitesse et avec une énergie que de nombreux groupes pourraient envier. D’ailleurs de vitesse il est encore plus question sur le deuxième morceau exclusif à cet EP, un "Raising Hell" qui met en avant le jeu de basse de Joeri (dont c’est le premier enregistrement avec le combo) et encore ce chant si particulier du vocaliste/guitariste. Rien de bien nouveau donc si vous êtes familier avec le travail des Belges, mais la formule est toujours diablement efficace.
Les deux autres pistes de ce mini album sont des enregistrements live de titres déjà emblématiques du groupe : "Victim of Sacrifice" et "Pulses Of Pleasure" taillé pour les concerts. Ces deux morceaux ont donc droit à un traitement bien plus brut que leurs pendants studios et gagnent en agression ce qu’ils perdent en précision, donnant un léger avant-goût de l’intensité des sets du combo souvent délivrés dans des petits clubs bondés et suintant la sueur… aux origines du thrash en somme !
Si cet EP est loin d’être mauvais, il est cependant frustrant et nous donne pour seule envie de remettre l’album Pulses Of Pleasure sur nos platines. Il n’en est pas moins une excellente porte d’entrée dans l’univers d’Evil Invaders pour les néophytes et un bon moyen de patienter entre deux concerts pour les fans plus aguerris. Les Belges y font ce qu’ils font de mieux : du thrash véloce et féroce !
7,5/10
