« Don't mistake lack of talent for genius. » (" ne confondez pas le manque de talent avec le génie", maxime écrite au dos de l'album...)
Y'en a des comme ça, des rencontres, des découvertes, des coups de foudre même. On s'attend à passer un moment agréable et on tombe amoureux, on a tous connu ça un jour ou l'autre. Moi ma « première fois » ça a été en 1986 lorsque ma mère m'a acheté ( en récompense de mon passage en 5 ème ) le Live After Death de Maiden, j'avais flashé sur la pochette et dès que les premières notes de « Aces High » ont retenti, j'ai su que j'étais contaminé par la fièvre Metal. Il y en a eu d'autres des rencontres comme ça : Master of Puppets ( la même année que Maiden...), Psalm 69, Mother Love Bone... Et Bloody Kisses. C'était en novembre 1994, soit un an après la sortie du disque, j'étais un étudiant désoeuvré ( pour exagérer un peu, disons que je n'avais pas les moyens de me payer toutes les nouveautés qui sortaient ) qui traînait son spleen post-rentrée en Fac en errant sur le Campus. Lors d'une de ces déambulations automnales, je suis tombé sur un copain ( de toute façon c'est souvent comme ça que ça se passe avec les rencontres, on est présenté par un ami commun ) qui m'a parlé d'un groupe qui devrait me plaire : « Tapeaunegamachin... J'ai la K7 dans ma chambre, on me l'a prêtée, passe l'écouter si tu veux... »
Ca m'a mis la puce à l'oreille... Ce Tapotruc, ça serait pas un des combos dont j'entendais parler depuis quelques mois, cet hybride de Metal et de ce Gothic Rock que j'écoutais en boucle depuis mon arrivée en Fac de Lettres ? Oui, le grand brun à l'air ténébreux habillé en soutane et ses copains tatoués comme des bikers sortis d'outre-tombe dont j'avais admiré le cliché dans une des revues que je pouvais acheter de temps en temps... Je n'ai pas tardé à passer voir Jean-Michel ( bonjour à toi si tu lis ces lignes un jour ), il a mis la K7 dans son vieux poste pourri et là j'ai entendu un orgasme féminin ( plutôt sympa comme façon de débuter un disque, Manowar l'avait déjà fait ceci-dit avec Into Glory Ride ), puis une voix grave a sussuré : « Forgive her Pushing down is not what she does ». Malheureusement je ne l'ai jamais oublié la musique qui est arrivée ensuite, j'avais trouvé la bande son de mon ennui estudiantin. Je suis reparti avec la K7 et l'ai écoutée toute la semaine, parfois plusieurs fois par jour, quand on aime on ce compte pas. Bloody Kisses donc, un album parfait, rien à jeter. Un peu d'Histoire déjà : Petrus T. Ratajczyk ( son père était un immigré russe venu trouver l'asile en Amérique et sa mère d'origine nordique ) était un citoyen de Brooklyn ( si vous avez déjà lu le roman culte d'Hubert Selby, Jr : Last Exit To Brooklyn, vous pouvez imaginer l'environnement dans lequel le géant vert a grandi ) né le 4 janvier de l'année 1962. Il était le seul garçon d'une famille comportant déjà cinq filles, mais un grand garçon : Adulte il mesurait 2m07 et pesait plus de 100 kilos, une carrure utile pour survivre à Brooklyn et doté d'une voix grave et profonde à réveiller les morts. Enfant, il est bercé par les Beatles ( il vouait un culte indélébile à John Lennon ) avant de découvrir Black Sabbath à l'adolescence, ces deux groupes seront ses influences majeures. Puis, il traîne ses guêtres au CBGB ( le célèbre antre new-yorkais, aujourd'hui disparu, où toute la scène locale se produisait ) et découvre la scène Punk et Hardcore. Sa rencontre musicale la plus importante sera celle avec le débonnaire Josh Silver, un joueur de clavier fan d'Uriah Heep et de Deep Purple avec lequel il fonde le groupe de Hard Rock Fallout en 1979. Fallout ne sort qu'un 45 tours : Batteries Not Included/ Rock Hard en 1981 avant de splitter.
Les chemins de Petrus et de Josh se séparent, momentanément, et Ratajczyk devient Peter Steele, se donne une allure plus dure et fonde le groupe Carnivore avec le batteur Louis Beato et le guitariste Keith Alexander ( décédé en 2005 ). Carnivore pratiquait un Thrash- Metal/Crossover de bonne facture mais pas fin, l'image barbare du groupe pouvait largement faire concurrence à Manowar et les textes parfois à double sens et ambigus ( « Jesus Hitler » et « Race War » étaient de « charmantes » comptines très prisées par certains « Boneheads » tandis qu'un titre comme « Male Supremacy » était plutôt à l'opposé de la couleur romantique que l'on retrouvera sur October Rust ) attirèrent un public très marqué à droite politiquement parlant.
Carnivore sentait le souffre et cette odeur n'allait pas quitter Peter Steele lorsqu'il retrouva son vieux copain Josh Silver pour former, à la suite du split du groupe ( qui a sorti deux albums : Carnivore en 1985 et Retaliation deux ans plus tard où l'on retrouve quelque peu les prémisses de ce que Steele développera plus tard lors de passages plus lents et aérés insérés dans certains morceaux ) Repulsion qui changea de nom pour devenir Sub Zero avant de se transformer définitivement en Type O Negative en 1990, patronyme trouvé dans l'annuaire par Peter et attribué à l'origine à une publicité pour une banque prête à débourser une fortune pour un certain groupe sanguin*, tout le cynisme de Steele se résumait déjà dans ce choix, la légende était en marche. Se sont joints à Steele et Silver le guitariste, au son unique donnant l'impression que votre maison va s'écrouler lorsqu'il joue un riff, Kenny Hickey, et du batteur ( futur Life Of Agony entre autres et actuel A Pale Horse Named Death ) Sal Abrusco. Tout ce beau monde est signé par Roadrunner ( pour le meilleur et surtout pour le pire selon le leader de Type O Negative qui se plaignit énormément de son label jusqu'en 2003 ), entre en studio et enregistre un premier disque Slow Deep And Hard qui sort en 1991. Le style pratiqué par Type O Negative sur ce premier essai est encore imprégné des influences Thrashcore de Carnivore ( les choeurs virils et les accélérations ) mais on sent déjà une envie d'innover et de sortir du lot ( les arrangements et bidouillages de Silver et la voix grave de Steele sans oublier les passages plus lents proches du Doom Metal ).Mais Type O Negative lors de la tournée qui a suivi la sortie de cet album s'est plus fait connaître par sa, sale, réputation que par sa musique. En effet, déjà un des morceaux « Der Untermensch » ( en Allemand : La sous- personne ) attaquant frontalement les ( selon les termes de Steele ) « assistés du système social » ( un thème déjà évoqué par le frontman de Type O Negative dans le titre « Public Assistance » qu'il écrivit pour les légendes du Hardcore new-yorkais Agnostic Front ) fit de grands remous chez une partie de la critique, de plus l'ombre sulfureuse de Carnivore planait toujours au dessus des larges épaules de Peter Steele. Résultat : Des alertes à la bombe et des menaces de mort émaillèrent les quelques dates que donnèrent Type O en Allemagne. Pour faire un petit aparté ( en toute neutralité ) sur les opinions politiques de Peter Steele, celui-ci s'est longtemps réclamé du Darwinisme en prônant un certain individualisme mais n'a pas hésité en 2003 à dénoncer la guerre en Irak et à critiquer ouvertement l'administration Bush, une chose semble acquise: Le gaillard n'était pas raciste comme le pensaient certains en 1991, rappelons aussi que Josh Silver est juif...Pour résumer et rappeler l'ambiance régnant sur la tournée de Slow Deep And Hard, mais aussi par cynisme toujours, Type O Negative sort en 1992 un disque portant le titre élégant de The Origin Of Feces ( l'origine de la merde, pardon si vous êtes à table ), il s'agit d'un faux live. On y entend des « You Suck ! » et des bruits de bouteilles brisées lancés à l'encontre du groupe, la plupart des morceaux sont issus de Slow Deep And Hard et ont été réenregistrés ( par souci d'en donner des nouvelles versions plus élaborées selon les dires du groupe ) sur ce disque dont la pochette d'origine montrait le zoom du rectum de Steele en train de déféquer ( l'homme avait aussi un humour très scatologique ) avant d'être remplacée par une représentation de danse macabre. A noter que sur cet album figure une excellente reprise (une spécialité du groupe qui n'hésite pas à s'approprier les morceaux des autres pour les faire sonner comme ses propres compos), ralentie et remplie de mélancolie, du « Paranoïd » de Black Sabbath. Puis, un beau jour d'août de l'année 1993 sort Bloody Kisses, un des sommets, et un des disques fondateurs, du Metal Gothique. Pour résumer cet album nous pourrions dire qu'il s'agit du parfait mélange entre la lourdeur de Black Sabbath ( les riffs et le son monstrueux de Kenny Hickey ) et la mélancolie latente des Sisters of Mercy ( la voix grave de Peter Steele, au timbre proche de celle du ténébreux leader des Sisters Andrew Eldritch, qui fit beaucoup d'effet sur la faune féminine gothique ) avec les harmonies des Beatles et le cynisme en plus.
Tout commence donc par cet orgasme évoqué plus haut ( une intro intitulée étrangement « Machine Screw » ), une femme semble prendre du plaisir de façon solitaire. Puis, la voix de Peter nous murmure qu'il faut l'oublier, elle. Une mélodie légère semblant évoquer une aube se levant sur un ciel d'automne se fait entendre au clavier avant que qu'un riff heavy suivi de choeurs majestueux lance pour de bon « Christian Woman ». La voix chargée de mélancolie du chanteur nous narre les tribulations d'une jeune femme tellement éprise de la représentation iconique du Christ qu'elle le fantasme en amant. Ce morceau à la structure progressive est la parfaite introduction pour découvrir le style unique de Type O Negative avec ces alternances de moments calmes et voluptueux ( l'intro et le break au milieu avec ces arpèges joués par Kenny Hickey, la voix de Steele chargée de tristesse qui exprime la détresse de la jeune femme éprise avec ces bruits de cascade et d'oiseaux qui semblent surgir d'un songe ) et de fureur ( la voix de Peter Steele, toujours, hyper grave qui scande des « She needs !!!! Body of Christ » et les riffs plombés de Hickey ), un régal.
La piste qui suit « Black N°. 1 ( Little Miss Scare All ) » n'est rien d'autre que le tube de Type O' et un classique des soirées Goth'. Cette chanson inspirée par une mésaventure sentimentale de Steele évoque une femme terriblement narcissique. Le morceau débute par une ligne de basse ( si nous voulions être taquin nous pourrions dire qu'elle rappelle un peu celle du « Lucretia My Reflection » des Sisters Of Mercy ) jouée alors qu'un orage se fait entendre au loin, l'ambiance va devenir menaçante et ce n'est pas la voix de Peter Steele inquiétante qui s'adresse à nous comme s'il voulait nous raconter une histoire, ce qu'il fait en quelque sorte prenant à partie l'auditeur pour nous parler de cette mystérieuse femme noire qui lui a brisé le coeur, qui va nous faire penser le contraire. Puis, la guitare de Kenny Hickey fait son entrée et la voix de Steele explose mais nous ne savons pas vraiment si elle exprime la rage ou l'effroi...Ce morceau, véritable cheval de bataille scénique, comporte un gimmick ( souvent scandé à l'unisson par le public ) irrésistible : Dans un break Peter s'adresse à l'être aimé en lui chantant sur un ton plaintif : « Loving you-loving you- love love loving you was like loving the dead » repris en choeur ensuite par le reste du groupe avant qu'un nouveau break heavy ne fasse irruption, ensuite une partie de clavecin jouée par Josh Silver voit la phrase réapparaître, donnant ainsi l'impression que le chanteur essaie de repousser une malédiction .
Le refrain de la chanson est ensuite répété jusque la fin...L'orage menaçant du début du morceau éclate et l'atmosphère devient pesante et lourde, moite même.A noter aussi les roulements de toms de Sal Abrusco plutôt efficaces qui donne une petit côté tribal. « Black N°1 » est un classique intemporel que j'ai eu la surprise de voir interpréter ( j'ai l'enregistrement quelque part sur une vielle VHS ) par Peter Steele et ses boys à l'émission culte de Canal + Nulle Part Ailleurs un soir de mai 1995, détail amusant : Un ventilateur était posé juste à côte de l'imposant bassiste chanteur faisant ainsi voleter sa longue crinière noire. Après ce délicieux « Black N°.1 », un étrange ( en fait il y'en a plusieurs qui séparent les morceaux de Bloody Kisses ) interlude intitulé « Fay Wray Come Out And Play » se fait entendre, il s'agit d'une incantation satanique qui renforce l'impression de malaise laissée par la fin de la chanson précédente. Puis déboule le morceau le plus rapide du disque, le très Hardcore « Kill All The White People » introduit par la basse saturée de Steele. Cette chanson, au titre plutôt provoquant, se voulait être une réponse aux accusations de racisme prononcées à l'encontre du gang new-yorkais lors de ses premières années d'existence. Sur ce ton cynique et ironique qu'il savait si bien utiliser le grand Peter, en une phrase, nous dit qu'il faut tuer tous les gens blancs pour nous permettre d'être libres. Un break « sabbathien » et des samples de mitrailleuses viennent casser le tempo rapide de la chanson, à noter que la phrase prononcée à la fin du morceau est extraite d'un discours prononcé par Martin Luther King...La chanson suivante est un nouveau bijou, « Summer Breeze » est en fait une reprise de The Isley Brothers, avec le génie qui le caractérisait, Type O Negative s'est approprié ce classique de la Soul pour en faire un pur chef-d'oeuvre Doom Gothique, le riff d'origine ayant été ralenti par Kenny Hickey. La fin du morceau s'enchaîne par « Set Me On Fire » que j'ai toujours considérée comme étant une partie rajoutée à « Summer Breeze » avec ses « Summer Girl » répétés d'une voix très mélodique, presque en canon ( l'influence Beatles ), sans oublier l'orgue de Josh Silver qui rappelle le Hammond de son modèle John Lord et les parties de guitare presque...Funky de Kenny ( la Wah-Wah est de sortie...). Une superbe respiration après toute cette noirceur, mais l'atmosphère va de nouveau devenir oppressante avec le deuxième interlude « Dark Side Of The Womb » qui mélange pleurs de bébé et gémissements féminins...Arrive alors le très explicite « We Hate Everyone » qui débute sur un tempo Punk ( ces « Wo Wo Wo » qui rappellent un peu les Ramones ). Sur ce morceau Steele règle de nouveau ses comptes avec la critique qui l'a accusé de tous le maux le traitant soit de fasciste ou de...Gauchiste ( « The left they say I'm a facist.The right calling me a communist. ».Cette chanson est très efficace et j'ai toujours trouvé le break, où le clavier de Silver fait des merveilles, irrésistible.
Puis vient le morceau qui donne son titre à l'album : « Bloody Kisses ( A Death In The Family ) » introduit par l'orgue mortuaire de Josh Silver et un riff d'une lourdeur apocalyptique. L'ambiance devient franchement dépressive, imaginez-vous un matin de novembre blafard à déambuler dans un cimetière, le coeur oppressé par le chagrin. C'est exactement l'atmosphère que m'évoquent les dix minutes et cinquante-six secondes de ce « Bloody Kisses » et la voix terriblement plaintive de Peter Steele ne fait rien pour nous faire croire que l'être aimé et mourant évoqué dans les paroles va ressusciter, la nuit est en train de tomber et va nous envelopper dans ses maléfiques ténèbres et ce n'est pas l'interlude suivant: « 3.O.I.F » qui va nous réconforter avec son ambiance terriblement oppressante qui donne l'impression que quelque chose de terrible va se passer ( ces « Negative » répétés avant le bruit évoquant une collision ).Plutôt qu'un événement malheureux c'est une ligne de basse saturée qui se fait entendre avec des « Fuck You ! » répétés rageusement par Steele avant que des choeurs Hardcore interviennent.Ainsi commence « Too Late-Frozen », un morceau inspiré par l'ex-petite amie de Peter Steele, ce dernier semble lui faire comprendre que son coeur est maintenant gelé et qu'il ne pardonnera pas le mal qu'elle lui a fait. Cet, encore, excellent morceau comporte un break lourd et psychédélique ( Steele aimait définir le style pratiqué par son groupe comme étant du "Gothadelic"...) des plus plaisants. A noter que le Géant Vert ( Steele était parfois surnommé ainsi à cause de sa grande taille et de son goût pour les vêtements verts ) fait allusion dans cette chanson aux terres du Nord aussi, rendant hommage à ses lointaines origines scandinaves. Puis, un riff monstrueux pondu par Kenny Hickey ( une version avec ce même riff joué à l'orgue existe aussi ) introduit le sensuel « Blood And Fire », un morceau dont le thème est inspiré par une des pratiques favorites de Peter Steele : Les activités horizontales partagées à deux. Le grand Peter fait d'ailleurs rugir sa voix basse dans un break qui a du en faire fondre plus d'une...Puis, la nuit est tombée et l'être aimé manque, le Géant Vert n'accepte définitivement pas la perte de sa belle et l'exprime dans la dernière piste : Ce superbe « Can't Lose You » à la mélodie de Sitar ( jouée je pense par la guitare de Kenny Hickey qui a dû prendre modèle sur un de ses guitaristes préférés Brian May qui arrivait à sortir des sons semblables de sa Red Special, écoutez le magnifique « White Queen » sur Queen II par exemple si vous ne connaissez pas encore...) que n'aurait pas reniée Georges Harrisson et aux choeurs angéliques et planants. Un morceau qui s'arrête brutalement comme si l'on s'éveillait d'un songe, celui dont la bande son serait cet album parfait, remarquablement produit par Peter Steele et Josh Silver ( qui est aussi un excellent arrangeur ) où rien n'est à jeter. Bloody Kisses sera le premier disque de l'écurie Roadrunner à être certifié disque d'or, Peter Steele se plaindra souvent de sa maison de disques, estimant ne pas être payé suffisamment au nombre de disques vendus par son groupe notamment et s'estimant esclave de son contrat. La popularité de Type O Negative va aller en grandissant tandis que le groupe va partager l'affiche avec des combos aussi divers, et parfois à l'opposé de leur style, tels que Danzig, Motlëy Crüe ou Queensrÿche. Peter Steele va alors succomber à la sacro sainte trilogie que se doit de respecter toute rock star en devenir : Sexe ( il va poser nu pour le magazine Playgirl en 1995...), Drogues ( il va abuser de la cocaïne et connaître une grosse dépendance, ce qui le rendra paranoïaque ) et alcool ( grand amateur de vin rouge, le gaillard, au plus haut de son alcoolisme, pouvait boire jusqu'à trois bouteilles par jour ), sans oublier une grande consommation de Prozac car l'homme souffrait de dépression chronique ( il avait tenté de mettre fin à ses jours en 1989 ). La carrière de Type O Negative va connaître un autre sommet : October Rust, un autre superbe disque, plus atmosphérique et romantique. Les albums suivants seront moins bons malgré quelques fulgurances parfois, Steele s'enfoncera dans les excès et les prestations scéniques du groupe en pâtiront. Le dernier album Dead Again sortira en 2007, nous n'entendrons plus guère parler de Type O à la fin de la tournée qui a suivi la sortie de ce disque. Tout juste apprendra-t-on que Peter a fait un séjour en prison pour des faits de violence et de consommation de drogue.
Puis, par une journée ensoleillée d'avril, le monde du Metal apprendra son décès. Comme tant d'autres, j'ai d'abord cru à une blague ( le gaillard avait déjà annoncé sa mort sur le site du groupe en 2005, un canular typique de l'humour pince sans rire caractérisant le personnage ) mais la vérité a éclaté en ce 15 avril 2010, Peter Steele, le géant, grand par la taille et par le talent, avait succombé la veille à une crise cardiaque. Selon Kenny Hickey, il était sobre depuis 10 mois, s'était converti au Catholicisme ( il se disait auparavant athée ) et se sentait prêt à enregistrer de nouvelles compos avec son groupe. C'était « comme une mort dans la famille ».
*Sources Wikipédia, pour le reste : C'est cité de mémoire de fan.
N-B : Sur la version digipack figure un titre supplémentaire « Suspended In Dusk », une excellente chanson lente au texte récité par Peter et au refrain envoûtant, très suicidaire par son ambiance.