Mighty builders of steel
On ne les présente plus. Les Suédois de Hammerfall, toujours fidèle à eux-mêmes nous reviennent deux ans à peine après un (r)Evolution mal nommé, mais pas mauvais pour autant, qui avait marqué leur retour après une pause bienvenue. C’était alors un groupe revigoré qui nous avait offert un opus solide à défaut d’être original. Le combo a-t-il réussi à réitérer l’exploit avec Built to Last ?
A l’écoute de ce dixième album, un constat s’impose : Hammerfall reste dans sa zone de confort et ne prend pas le moindre risque. C’est désormais une habitude chez le groupe et les auditeurs que cela pourrait lasser ont déjà abandonné le navire depuis longtemps. Ne reste que les fans qui se réjouiront certainement grâce à ces dix nouveaux hymnes à la gloire du heavy metal guerrier.
Comme sur son prédécesseur, le groupe souffle le chaud et le froid tout au long de ce Built To Last. Dès lors on comprend pourquoi "The Sacred Vow" (qui reprend des extraits d’anciens titres) a fait office de premier single tant tout sur ce titre résume l’album et, à fortiori, la carrière de Hammerfall : la totalité sonne déjà entendue et aurait pu figurer sur n’importe quel autre opus précédent.
Ce n’est pas pour autant que l’album est mauvais. Et il y a quelques bons morceaux qui plairont aux aficionados. L’intro peu entrainante "Bring It !" au refrain simpliste fait place à "Hammer High" certes très convenu, mais le refrain efficace devrait sans doute vous donner envie de lever le poing et de chanter en chœur lors des prochaines prestations live des Suédois.
Built To Last est en tout cas assez varié pour éviter l’ennui de l’auditeur. Ainsi les plus rapides "Dethrone and Defy" et "The Star Of Home" côtoient la ballade "Twilight Princess" (assez anecdotique au demeurant) ou le « Acceptien » "New Breed", véritable ode au heavy metal portée par le jeu de guitare d’Oskar Dronjak et Pontus Norgren qui rappelle beaucoup la bande à Wolf Hoffmann sur ce titre.
Au final, Built To Last continue sur la lancée de son prédécesseur tout en n’arrivant pas à le rattraper. Peut-être que l’euphorie qui a suivi le retour du quintet s’est estompée ? En tout cas, ce dixième album manque d’un petit quelque chose pour nous faire accrocher pleinement malgré des qualités indéniables et quelques solides compos. Un coup à moitié dans l’eau pour un Hammerfall qui peine à convaincre.