La fraîcheur extérieure se faisant de plus en plus ressentir avec l'arrivée de ce mois de novembre, la sortie du premier effort des Parisiens de Wyld tombe donc à pic pour réchauffer l'atmosphère tout au long de ses cinquante minutes.
Basé sur une campagne de crowdfunding réussie via Kickstarter, Wyld peut aujourd'hui nous proposer un album de très bonne facture, que ce soit du côté musical ou technique. Les personnes ayant contribué à la réussite de ce projet ne seront donc pas en reste et s'apercevont avec plaisir que leur participation a réellement servi à faire quelque chose de qualité, très propre et intéressant. On entend assez rapidement que la production et le mixage sont bons, ce qui permet à Wyld, après la sortie de Stoned, leur EP de 2014, de partir sur d'excellentes bases avec ce premier LP.
Les formalités terminées, intéressons nous plus paticulièrement au contenu de cet ouvrage. Les cinq Parisiens nous présentent ici un mélange de plusieurs genres influencés par de grosses pointures. En effet, l'éventail des styles est large puisqu'on peut entendre des sons à la Clutch, Iron Maiden, Alice In Chains ou encore Down, sans oublier le plus important... dont on parlera plus tard !
Donc vous l'aurez compris, quand vous écouterez cet album, attendez-vous à un mélange particulièrement savoureux entre l'aspect lourd et lent du stoner, la chaleur du sud des USA et la fougue d'un grunge accrocheur. Sur les quelques premières écoutes de l'album, on se rend compte que les morceaux défilent très vite, que l'on a pas le temps de s'arrêter sur tous les détails et surtout que musicalement l'ensemble est très agréable. On peut apprécier une bonne dose de riffs bien gras, comme les premières secondes de "Stoned", qui vous emmèneront dans l'univers planant de Clutch aussi bien musicalement que vocalement. "Venomous Poison" suit parfaitement la même ligne musicale et on ne s'en plaint pas.
C'est "Heads Or Tails" qui apporte les premières variations dans cet album. On a toujours ces riffs assez gras, mais ils sont rejoints par quelques arpèges et leads mélodiques très agréables. Ce morceau est aussi l'occasion de mettre en avant un groupe qui se trouve sûrement être la plus grosse influence de Wyld, que ce soit dans leur nom ou dans leur musique. Nous parlons évidemment du Black Label Society de Zakk Wylde ! Les premières harmoniques artificielles pointent leur nez lors des refrains, sans trop en abuser.
"The Last Man Standing" apporte cette petite touche Iron Maiden avec un riff pré-solo se rapprochant fortement de ce qu'on peut entendre sur le merveilleux album éponyme des Anglais. La pause douceur se fait quant à elle avec "Bring Me The Night", une superbe balade typée Skid Row, reposante à souhait et qui nous prépare pour la suite.
Jusqu'à présent, le seul reproche que l'on trouve à faire à cet album serait que les solos de guitare, qui prennent une place assez importante, manquent de mélodie, d'harmonie. Comme s'ils ne partageaient pas la même âme que les morceaux auquels ils appartiennent. Malgré cela, ils sont tout de même extrêmement bien exécutés. Et comme si Wyld avait lu dans nos pensées, ils nous balancent un "Wyld N' Loud" qui, déjà, porte bien son nom, mais en plus contient un superbe solo ! Les derniers morceaux continuent sur la même lancée, ce qui permet un final de toute beauté et un enchaînement de quatre morceaux vraiment géniaux dans le riffing, les solos, le chant, la composition variée au sein même des titres...
En bref et afin de récapituler, les Parisiens de Wyld signent là un excellent premier effort, aux influences multiples et variées qui nous permettent surtout de voyager dans la chaleur du Sud des Etats-Unis, soit au guidon d'une grosse Harley, soit à bord d'un gros 4x4 bien crasseux. Ca dépend des goûts. La lourdeur du metal sudiste et du stoner, l'aspect torturé du grunge, la mélodie du heavy metal. : une recette subtile qui en raliera sans aucun doute plus d'un à la cause Wyld.