Cette sixième édition du Beermageddon marquait pour la première fois la collaboration entre l’équipe de Battle’s Beer et celle de Ondes Noires au Backstage O’Sullivans du boulevard de Clichy… Paris pluvieux, Paris embouteillage, Paris triste, stationnement difficile et ce même si on est un dimanche et que ce sont les vacances scolaires. Mais quand est-ce que ça roule dans la capitale au fait ?
La salle présente plusieurs intérêts : un grand bar, des parties hautes pour le merchandising ou des fauteuils pour s’assoir, une pièce extérieure pour les fumeurs, dans le bar avant la salle des écrans géants pour ceux qui préfèrent regarder PSG/OM... Et une scène pas trop grande proposant une proximité avec le public mais comme souvent dans des salles de cette capacité des lights peu convaincants mais le son restera tout de même correct tout au long de la soirée…
A l'affiche on retrouve en headliner les Roumains de Negură Bunget à l'occasion des 20 ans du groupe. Et pour fêter cela ils sont accompagnés des Parisiens de Bran Barr ainsi que de deux autres groupes gaulois, Lappalainen et Aegir !
Aegir va sortir un album sous peu mais malheureusement les fans ne peuvent pas encore se le procurer ce soir au merchandising. Le groupe joue un death viking avec la particularité d’avoir en son sein un guitariste aux envolées lyriques digne d’un guitar hero caché derrière son beau couvre-chef. A la lecture des titres qui vont passer très vite on remarque que la mythologie nordique est à l’honneur mais on sera agréablement surpris par le sublime dernier morceau « Last Battle » qui a n’en pas douter sort du lot.
Setlist Aegir:
Intro
Through tides and shores
Fenrir
The Fire of Muspelheim
Ringhorn
Thought and Memory
Last Battle
Lappalainen a du mal à se tenir sur la scène un peu trop petite pour les six membres du groupe venus défendre leur album Kraken's Awakening sorti l’année dernière. Les Lillois sont jeunes mais arrivent tout de même à trouver leurs marques sur scène en évitant de marcher sur les pieds de leurs voisins. La salle commence à être bien garnie. Leur pagan folk est classique mais ça fait toujours plaisir à écouter et comme c’est de la musique à boire on est loin de dire le contraire, d’autant que le guitariste n’hésitera pas à slammer au milieu du public donnant un côté festif à la prestation.
Setlist Lappalainen:
Swamplord
Cresting the Waves
Maelstrom
Sludgeborn
Riding on the load of hay
Mudwaltz
Kraken’s Awakening
Ce soir dans Bran Barr, Nesh (Azziard, End of Mankind, Nydvind…) est de retour en remplaçant Fir Doirtche (Temple of Baal, Bloodoffer, Conviction,…) qui ne peut jouer ce soir, Hades au chant/flute est survitaminé, les yeux de guerrier prêt à affronter la foule et de bondir sur les planches, Mylgaon Vibuc'h à la basse et Llyr à la guitare sont de l’autre côté de la scène. Les Parisiens n’ont toujours rien sorti depuis 2010 et on commence à avoir faim de nouvelles mélodies. Les amis on croise les doigts.
Tandis qu’Ahès met en avant son violon sur certaines parties des morceaux, elle sait aussi s’éclipser d’une manière délicate en s’agenouillant dès que la musique de Bran Barr passe dans des blasts furieux ; bien que parfois les mélodies de la flute et du violon arrivent tout de même à reprendre leurs places en jouant des coudes face à une section rythmique puissante et des riffs guerriers. Mais le plaisir est toujours là, écouter des titres comme « Fury: Exile of the Orphan » ou « Pride and Malevolence » vous redonne un bon coup de fouet. Telle une outro majestueuse, Bran Barr termine par la douce mélodie de « Righ'beern » qui nous donne très envie de les voir revenir le plus rapidement sur disque et de reprendre une bière…
Setlist Bran Barr:
Intro
Ultraigh tri codacht'ruin
Celebration: Son of Nuadh Amhach
Pride and Malevolence
Rebirth: Morgan's Gift to Righ'Sidh
Bàas in the Underworld
Fury: Exile of the Orphan
The Lamentable Tragedy of Deirdra
Righ'beern
Les Roumains à géométrie variable (eux aussi) mais avec un seul maître à bord Negru, caché derrière ses fûts (gérant le navire à lui tout seul depuis 2010), remplissent la scène avec leurs nombreux instruments. En tant que batteur il a su maintenir le groupe avec son aura, ses forces spirituelles, sans le dénaturer tout en restant près du folklore roumain et de ses ambiances magiques et mystérieuses.
Ce soir, comme le groupe fête ses vingt ans d’existence on va voyager dans la discographie bien fournie des Roumains nous faisant voguer entre morceaux atmosphériques (pour se réparer des courbatures dues au set de Bran Barr) et titres plus accrocheurs bien black metal.
En fin de set, Negru n’oublie pas de souffler dans le tulnic (ou bucium, ressemblant à un cor des Alpes), très long instrument traditionnel roumain utilisé par les bergers comme moyen de communication à distance afin d’en sortir un timbre hypnotisant tandis que le chanteur guitariste multi instrumentiste Tibor Kati viendra frapper la « fameuse » planche de bois (Toacă) avec des maillets sur le côté gauche de la scène donnant un côté sec et incisif aux percussions.
C’est toujours une expérience de pouvoir assister à un concert de Negură Bunget. Car une prestation des Roumains possède toujours un côté magique, spirituel et enivrant tout en gardant l’esprit transylvanien du groupe et ce même si la valse des musiciens (une quarantaine depuis la création du groupe) a toujours caractérisé la formation depuis sa création.
Setlist Negură Bunget:
Tul-ni-că-rînd
Grădina stelelor
Cunoașterea tăcută
Norilor
Hora soarelui
Nămetenie
Èšesarul de lumini
Brazdă dă foc
Dacia hiperboreană
Lionel / Born 666
Photos : © Thomas Orlanth 2016
Toute reproduction interdite sans l'autorisation du photographe.
Photos : © 2016 Lionel / Born 666
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