C’est deux ans après le raz de marrée de From Parts Unknow que Every Time I Die nous revient en ce 23 septembre 2016 avec leur huitième album studio. Sorti chez Epitaph Records sous la direction de Will Putney (Vision Of Disorder, Thy Art Is Murder, Body Count), Low Teens est d’ores et déjà un des albums le plus abouti du combo originaire de Buffalo, mèlant des paroles plus sombres et profondes à ce grain de folie sauvage musical tant représentatif du groupe. Retour sur cet opus tant attendu par les coreux amateurs de sensations fortes.
Le moins que l’on puisse dire c’est que le quintet américain n’y va pas par quatre chemins. La sauvagerie et la brutalité pure et dure, marque de fabrique d’Every Time I Die depuis tant d’années, est de sortie dès les deux premiers morceaux intronisant l’album. L’ouverture de Low Teens est assurée par « Fear And Trembling » et « Glitches » deux titres au style hardcore bien imprégné. L’introduction instrumentale de « Fear and Trembling » à la sonorité garage voir même grunge apporte du relief aux riffs lourds et saturés joués par la suite par Jordan et Andrew et soutenus par des unclear puissants et guturaux de Keith, membre fondateur du groupe. « Glitches » est sur la continuité du précédent titre, la mélodie au rythme rapide est mise en relief par la prestation vocale de Keith au coffre toujours aussi impressionnant, le tout agrémenté d’un énorme travail à la batterie de Stephen.
Détrompez-vous, se cantonner à résumer Low Teens à une suite de chansons toutes plus saturées, brutales et braillardes les unes que les autres est de loin la chose la plus rédibitoire qu’il soit. Une véritable histoire se cache derrières les paroles de chacun de ces titres : l’histoire mouvementée et tragique de la vie de Keith. Un long fleuve tout sauf tranquille que cette expérience accoustique et émotionnelle à la fois. De « Fear And Trembling » opposant Keith à la mort elle-même et plus particulièrement à la perte d’êtres chers à son cœur, « Petal » où le thème de l’abandon y est largement abordé dans une atmosphère plus sombre et triste que jamais, en passant par le sentiment pesant de la solitude omniprésent dans « Just A Real But Not As Brightly Lit » en n’oubliant pas « Map Change », chanson clôturant l’album, dans lequel Keith exprime pleinement l’insignifiance ressentie lors des complications suivant l’accouchement de sa femme, on est balloté sur un large éventail émotionnel , le tout renforcé par une atmosphère lourde et ténébreuse grâce à la performance technique des quatres compagnons d’infortune de Keith, son frère Jordan en tête de peloton.
La dureté des propos ne dissimule en rien le talent manifeste de chacun des protagonistes de ETID. « Religion Of Speed » en est le plus bel exemple, la chanson la plus longue de Low Teens met en évidence le talent d’écriture du groupe. Un peu plus de cinq minutes durant lesquelles se marient de façon intelligente parties de chant clair et hurlé, set instrumental mélodique saccadé et saturé typique du hardcore. « Two Summers » délivré avec un son southern rock punchy et claquant à souhait et « It Remembers » où l’influence stoner-rock est marquée au fer rouge ne sont pas en reste. Que dire du contraste saisissant entre des chansons plus calme telles que « Map Change », « It Remembers » et « Two Summers » diamétralement opposées à des titres dopés à la testostérone comme « Awful Lot » , « Gliches » ou encore « The Coin Has A Say » dont les mosh pit, pogos et autres circle pit vont agrémenter les performances live d’Every Time I Die. Mais ce contraste est aussi présent à l’intérieur même des chansons, en témoigne « The Coin Has I Say » et « C++(Love Will Get You Killed) » dans lesquelles Keith tel une personne bipolaire arrive à passer avec une facilité déconcertante d’un chant mélodique et réservé empreint d’émotions à un chant hurlé rempli de haine et de férocité. La mise en relief de la basse sur ce dernier titre grâce à la montée en puissance au fil de la sortie des albums de Stephen ainsi que le jeu très heavy grâce à sa double pédale de Ryan sur « 1977 » sont relativement appréciables et notables. Il en est de même de l’apparition de Brandon Urie chanteur de Panic ! at the Disco en seconde voix sur « It Remmenbers », apportant un plus groovy à ce titre dans lequel Keith plus réservé qu’à son habitude nous conte de façon probante ses souvenirs.
Plus sombre et profond que les sept albums précédents, la fraterie Buckley accompagnée de leur trois camarades n’en ont pas pour autant abandonnés leur côté hardcore. Mêlant de façon cohérante le mélodique et la sauvagerie, l’album atteint sont but d’origine, transmettre les émotions les plus ténébreuses à son public tout en réalisant une suite logique à sa discographie. L’album de la maturité diront certains.
Tracklist:
01 – Fear And Trembling (2:55)
02 – Glitches (2:46)
03 – C++ (Love Will Get You Killed) (2:47)
04 – Two Summers (3:22)
05 – Awful Lot (3:32)
06 – I Didn’t Want To Join Your Stupid Cult Anyway (2:24)
07 – It Remembers (3:43)
08 – Petal (2:59)
09 – The Coin Has A Say (2:47)
10 – Religion Of Speed (5:10)
11 – Just A Real But Not As Brightly Lit (3:08)
12 – 1977 (2:37)
13 – Map Change (4:57)
Lineup:
Keith Buckley : Chant
Jordan Buckley : Guitare
Andrew Wiliams : Guitare
Stephen Micciche : Batterie
Ryan “Legs” Leger : Basse
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