Le groupe finlandais Bloodride sort son troisième album après 16 ans d’existence et diverses sorties comme des démos, EP… Bloodmachine sorti il y a deux ans n’avait pas fait l’unanimité auprès de la presses écrite, mais avait suscité la curiosité des auditeurs.
Venu des lointaines et froides contrées finlandais, Bloodride sort son nouveau disque sobrement intitulé Planet Alcatraz. Un titre qui prend tout son sens lorsque l’on se penche sur les paroles, pas forcément toujours très recherchées mais qui ont le mérite d’exister et de créer un fil conducteur tout au long des dix titres proposés ici.
Il est important de préciser que Bloodride est un combo issu du métissage du thrash/death avec quelques influences hardcore. Si les premières secondes d’écoutes vous rappelerons votre jeunesse, c’est normal ! En effet Bloodride empreinte son chant à LG Pretov (Entombed), ses riffs à Bolt Thrower et le tout à la sauce Bloodride. Le rendu global sonne donc très old school.
La production est très propre, les instruments sont parfaitement à leur place, la basse se permet même quelques passages atomisants, du grand art. Les guitares aussi sont bien mixées et le tout est très homogène. On pourrait craindre avec ce genre de production que la voix soit effacée par une batterie très prononcée, mais il n’en est rien, l’équilibre est parfait. On notera tout de même sur certains passages speed un léger côté brouillon de l’ensemble mais rien de bien méchant.
Les morceaux sont compacts et le plus souvent rapides, s’ils ne sont pas d’une grande originalité ils restent tout de même accrocheurs et font leur travail. Il est rare que l’on s’ennuie à l’écoute de Planet Alcatraz, le principal défaut étant que le groupe peine à se renouveler entre chaque morceau, à part sur les solos qui sont très prenants et tendent même à rendre un morceau épique.
Il semble toutefois que le groupe évite les prises de risque et se cantonne à jouer son thrash sans tenter d’impressionner son auditoire. C’est d’autant plus frustrant que le potentiel des Finlandais est énorme et il se ressent sans pour autant se dévoiler pleinement.
Un morceau comme Baptizing Demons en est l’exemple parfait, un démarrage en trombe avec son hurlement sauvage qui amorce un changement de rythme et de riffs, puis le tout redevient relativement plat avec son refrain réchauffé. Le morceau n’est pas mauvais, il est juste mal équilibré. Les idées sont bonnes mais mal exécutées.
Le contre exemple étant Beyond Repair, un morceau qui se rapproche du thrash d'antan, pour adopter un style qui semble convenir davantage au groupe, les riffs sont entrainants et le morceau passerait haut la main l’épreuve du live. Le solo arrive au bon moment et donne clairement envie de faire une partie de headbang en rythme.
Planet Alcatraz fait passer un bon moment, malgré les défauts cités plus haut, certains sont pardonnables, d’autres moins. Le manque de prise de risque et la recherche de la simplicité d’écriture gachent le plaisir. Bloodride sort son troisieme album et l’on est en droit d’en attendre beaucoup plus. Concernant les qualités de l'album, on notera surtout la dexterité, l’agilité avec laquelle la musique est jouée, ce qui n'augure que du bon, tout d'abord pour les concerts puis pour la suite de leur carrière. On écoutera Planet Caravan et on y reviendra de temps en temps pour se defouler. Un album attachant mais pas indispensable.
