En 2015, Lamb of God sortait VII : Sturm Und Drang (voir notre chronique). En cette fin d'année 2016, les Américains nous proposent The Duke, un EP cinq titres composé de deux morceaux originaux et trois lives tirés du dernier album. L'histoire derrière l'EP mérite que l'on s'y attarde, tout comme les deux titre inédits qui valent mille fois le détour ! Alors voici une chronique en deux parties pour vous raconter qui est The Duke.
PARTIE 1 - LA VIE NE TIENT QU'A UN FIL
The Duke est un EP dont l'histoire est marquante et touchante. Randy Blythe l'explique en détail dans la vidéo que vous pouvez trouver ci-dessous. Mais nous allons quand même l'expliquer dans les grandes lignes pour en faire un court résumé.
Le 30 octobre 2012, Lamb Of God doit jouer à Phoenix (USA). Mais juste avant de monter sur scène un homme les interpelle, pour leur dire que son ami Wayne Ford est atteint d'une leucémie et qu'il est là ce soir dans le public. Il en profite pour donner à Randy un t-shirt floqué « FUCK CANCER », que Wayne Ford voulait lui faire passer. Et c'est là que tout a commencé.
Après avoir dédié le morceau « Ruin » à Wayne, Randy l'a rencontré avec sa femme à la fin du concert, ils ont ainsi pu discuter un peu de ce cancer. Le temps passe jusqu'en 2015 et c'est à ce moment que Randy Blythe reçoit un e-mail d'un certain Sammy dans lequel il annonce que son ami Wayne Ford s'est battu cinq années contre le cancer mais que le traitement ne faisait plus d'effet et qu'il était donc en phase terminale. Randy qui se rappelait très bien de Wayne a repris contact avec lui, ils ont beaucoup échangé ainsi qu'avec sa femme. C'est de cette manière que les paroles de "The Duke" sont venues à l'esprit du frontman de LOG.
Le groupe a préféré ne pas mettre la chanson sur le dernier album parce qu'elle prendrait tout son sens sur une future sortie spéciale plutôt que de se perdre au milieu d'autres titres. Le 3 février 2015 Wayne décède en paix près de sa femme à l'âge de 33 ans. Randy a voulu renommer la chanson « Immortalis », mais une discussion avec le père de Wayne lui apprend qu'il avait appelé son fils ainsi car il était fan de l'acteur John Wayne, également surnommé... The Duke. Cela vient changer l'avis du chanteur,. Un signe donc qu'il fallait que cette chanson reste telle qu'elle était.
Voici donc un petit résumé de la courte histoire d'amitié entre Randall Blythe et Wayne Ford,qui donne naissance à une chanson, puis cet EP, The Duke.
PARTIE 2 - I WILL NEVER DIE !
Ce tragique événement ainsi que tous les malheurs que cause le cancer dans le monde sont l'inspiration même de cet EP de Lamb Of God. La chanson « The Duke » est poignante de par ses paroles mais aussi musicalement. Randy Blythe, qui se rappelle de Wayne Ford comme une personne très calme et réfléchie, s'imprègne de ce caractère pour laisser filer sa voix sur la chanson. Son chant clair, rare et profond, nous guide dans ses paroles de rage envers le cancer. De leur côté, Mark Morton et Will Adler font ce qu'ils savent faire de mieux. Des riffs lourds et gras, qui donnent une puissance à ce titre, tout en restant très mélodique grâce à des arpèges presque planants.
Pour ceux qui se sentiraient perdus à cause de « The Duke » qui est une chanson plutôt calme et mélodique, ne vous inquiétez pas, « Culling » va vous botter les fesses. On part directement sur du gros Lamb of God des familles avec des riffs typiques du combo. Inutile de rappeler à quel point Mark et Will sont des guitaristes exceptionnels aussi bien dans leurs rythmiques folles que dans leurs solos. Pas de traces de chant clair dans ce titre, c'est un Randy Blythe tout en testostérone qui nous en fout plein les oreilles avec son timbre de voix unique et mythique. Ses paroles évoquent là aussi une certaine haine envers les maladies et les faux espoirs. Chris Adler derrière ses fûts est tel qu'on le connaît : magistral.
Les trois titres enregistrés en live sont tirés des concerts donnés lors du Rock Am Ring et du festival Bonnaroo dans le Tennessee aux Etats-Unis. A notre connaissance, aucun rapport avec Wayne Ford puisque celui-ci était déjà décédé depuis plus d'un an lors du passage de Lamb of God dans les festivals. La qualité audio est assez mauvaise, le groupe aurait peut-être mieux fait d'essayer de trouver des archives audios du concert à Phoenix de 2012 pour rester dans le thème de l'EP.
LA NOTE
La notation de cet EP est très difficile. Musicalement sur les deux nouveaux titres présentés par Lamb of God, on part sur du 10/10. De même pour l'intention et le message en l'honneur de ce fan décédé d'une leucémie qui se cachent derrière The Duke. Seuls les enregistrements de concerts ternissent le tout. LOG aurait mieux fait de sortir un double single contenant uniquement les deux chansons originales.