Moonspell – Alpha Noir / Omega White


« Moon/Spell »

Ah, Moonspell... La fierté de la scène metal portugaise. Sans cesse en quête de nouveaux horizons musicaux, le groupe a divagué entre gothique, electro, death et symphonique pendant 23 ans ! Aujourd'hui, 27 avril 2012, le groupe revient avec un double album, Alpha Noir/Omega White. L'impatience est à son comble...

Une fois de plus, c'est Seth de Septic Flesh qui s'est occupé des visuels du groupe. Une pochette dans la veine de Night Eternal donc. Le groupe semble vraiment avoir donné son maximum sur ce double album, mais pas seulement. Il semblerait même que le show live de la tournée à venir sera le meilleur que le groupe n'ai jamais conçu ! Connaissant la puissance de la tournée précédente, le défi est lancé !

« Alpha Noir, we want a new world ! »

On démarre donc sur les chapeaux de roues avec Alpha Noir et son premier titre, "Axis Mundi". L'introduction n'est pas sans rappeler l'ambiance sombre de Night Eternal. La guitare entre en jeu, puis le voile s'envole au top départ de la batterie. Un jeu violent, très rythmique, très thrash. Fernando, le chanteur du groupe, a l'air particulièrement énervé. On retrouve également quelques passages légèrement symphoniques, dans la veine de l'album précédent. Ceci dit, si ce titre faisait parti de la tracklist de Night Eternal, il serait l'un des plus violent.

Des cris de loups entament le second titre : on écoute bien du Moonspell ! Cependant, la violence ici aussi surprend, positivement. "Lickantrope" est un titre que l'on a déjà pu découvrir puisque le groupe nous en a fait un clip. Celui-ci est, pour sûr, taillé pour la scène.

Ainsi, l'album n'arrêtera jamais d'enfoncer le clou tout du long, Fernando ne cessera pas ses cris jusqu'à la fin, et Alpha Noir compte bien nous surprendre à chaque nouvelle chanson. Si "Versus" nous rappellera quelque peu Arch Enemy, la comparaison s'arrêtera au couplet, puisque le reste de la chanson est bien plus puissant et bien moins mélodique et technique. Les claviers restent discrets mais très bien dosés.

Déjà très surpris par l'évolution du groupe, surpris pas une telle puissance jamais atteinte auparavant, on se demande ce que nous réserve le reste de l'album. Heureusement pour nous, le meilleur reste à venir.

"Alpha Noir", titre éponyme, est un vrai hymne, à l'image de l'excellent titre "Night Eternal". Sans réellement baisser l'intensité (jusque là assez extrème), Moonspell nous propose un titre chanté en portugais, "Em Nome Do Medo" ("Au nom de la peur"), plus atmosphérique et rythmiquement plus posé. L'un des titres les plus intense de l'album !

Moonspell

"Opera Carne" (plus dans la veine symphonique d'un Night Eternal), "Love Is Blasphemy", "Grandstand" (épiquement symphonique) et "Sine Missione" (chanson instrumentale en guise de fermeture) sont autant de monuments de Alpha Noir. Rien n'est à jeter. Chaque chanson est d'une efficacité incroyable, et chacune possède sa touche personnelle.

Vous l'aurez compris, Alpha noir est la suite logique, et pourtant inatendue de Night Eternal, et pousse le cap encore plus loin, sorte de Night Eternal thrashisé. Rarement un groupe nous a proposé un album aussi puissant, aussi prenant.

Avec Alpha Noir, Moonspell fait un sans faute, tout simplement.

« A greater darkness »

On en vient donc à Omega White, disque "bonus", et pourtant véritable album à part, puisqu'il ne contient aucun remix, aucune version démo, uniquement 8 titres exclusifs ! Il représente l'opposé d'Alpha, la face cachée du premier disque, et nous rappelle inévitablement Moonspell du début des années 2000, avec Darkness And Hope, The Antidote, voire Sin Pecado. Une sorte de retour aux sources donc, bien que le groupe n'ai rien à envier à son passé, surtout qu'il s'agit là plus d'un rock/metal bien loin de la brutalité de Alpha Noir et, plus généralement, de celle des 6 dernières années.

Omega White

Ceci dit, bien qu'il ne propose rien de très exceptionnel, Omega White fait plaisir à entendre. On retrouve le chant clair de Fernando et quelques influences gothiques et expérimentales d'antan. Les guitares sont atténuées et la batterie est beaucoup moins envahissante pour laisser une grande place aux claviers et aux atmosphères. On fait un bond de dix ans en arrière... Les titres eux mêmes rappellent ceux de Darkness And Hope ("Fireseason", "Herodisiac").

Omega White est un album à la fois léger et sombre, et cette aventure se termine finalement sur une note de piano mélancolique avec "A Greater Darkness".

Moonspell nous étonne une fois de plus et nous ravi avec ce Alpha Noir/Omega White abondant et extrêmement généreux. Un cran au dessus de Night Eternal, album déjà excellent, Moonspell se creuse une nouvelle fois avec succès une nouvelle voie et ainsi nous pond son meilleur album en 23 ans d'activité, sans hésitation possible.

Un double album sensationnel, un must-have, tout simplement.
 


Unna

9,5/10

Tracklist :

(Alpha Noir)
1. Axis Mundi
2. Lickanthrope
3. Versus
4. Alpha Noir
5. En Nome Do Medo

6. Opera Carne
7. Love is Blasphemy
8. Grandstand
9. Sine Missione

(Omega White)
1. White Omega
2. White Skies
3. Fireseason
4. New Tears Eve
5. Herodisiac
6. Incantatrix
7. Sacrificial
8. A Greater Darkness
 

NOTE DE L'AUTEUR : 10 / 10



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