Krampus musculaire ?
Si Krampus compte déjà six ans d’existence, il ne fait aucun que doute que c’est le recrutement récent par Eluveitie de son flûtiste qui a mis le groupe italien en lumière. Quatre ans après son premier méfait, le septet nous propose un nouvel album en autoproduction. Nommée Counter//Current, cette galette porte plutôt bien son nom.
Étant donné que le groupe est rangé dans la catégorie folk metal et qu’il compte en ses rangs, rappelons-le, Matteo Sisti, qui officie à présent dans Eluveitie, nous pensions donc avoir à faire avec un énième groupe générique mêlant death metal et sonorités folkloriques à grands coups de flutes, violons et cornemuses. Autant dire que nous avons donc été pris à contre-pied dès l’intro instrumentale puisque ce sont des sonorités électroniques qui accueillent l’auditeur !
Mais ce qui va sans doute le plus détonner, c’est le véritable premier titre de cet album : "The Trial". Et d’épreuve il est bien question tant ce morceau fera fuir plus d’un auditeur. Des couplets façon rap sur une musique à mi-chemin entre le metalcore et l’electro… Voilà qui est plutôt surprenant pour un groupe se voulant de la mouvance folk, vous en conviendrez. Les cornemuses sont bien présentes, mais très lointaines dans le mix.
On retrouve plus tard des éléments electros au début de "Pitch Black", mais la majorité des titres de l’album s’avèrent véritablement metalcore avec par moment une pincée de mélodies folkloriques. Ce soupçon, sous forme de discrets violons ou cornemuses, s’entend donc sur des titres tels que "Black Swan" (le seul titre 100% en chant clair) et "Butterflies" et son refrain poppy. L’ombre d’Eluveitie n’est parfois pas très loin d’ailleurs, à l’image de "Nevertheless" ou "Scapegoat" qui rappellent les compositions les plus énervées du combo suisse.
Mais même sur ces morceaux, nous ne sommes pas totalement en territoire connu puisque des breaks typiquement metalcore viennent s’insérer en cours de route. Au final, seul "Song For The Forgotten" peut réellement être considéré comme un titre folk metal tel que l’on en a l’habitude.
Alors que l’album s’achève avec l’énervé "Paralysis", il nous laisse la sensation de ne pas vraiment savoir dans quelle cour le groupe veut jouer. Clairement metalcore dans les compositions, le chant et le traitement du son, Krampus laisse peu de place aux instruments folkloriques/acoustiques et s’en va même quelques instants sur des territoires aux sonorités electros/pop ("The Breakout", très Amaranthe en moins sirupeux). Ce Counter//Current, bien que court, est l’œuvre d’un groupe qui se cherche peut-être encore un peu et, s’il n’est pas foncièrement mauvais, il ne laisse clairement pas de souvenir marquant au fil des écoutes.