Delain (+ Evergrey – Kobra & The Lotus) à  l’Elysée Montmartre (04.11.2016)


Un an après son dernier passage dans la capitale dans un Divan du Monde plein à craquer, Delain est de retour dans deux fois plus grand après la sortie de son dernier opus en date, Moonbathers. Dans le cadre de cette tournée, le combo néerlandais a emmené dans ses valises les Canadiens de Kobra & The Lotus ainsi que les Suédois d'Evergrey. Retour en mots et images sur une belle soirée et l'ascension sans accrocs de Delain au fur et à mesure des années.

 

KOBRA & THE LOTUS


Le set du combo de Calgary, Canada est déjà bien entamé quand nous foulons les planches de l'Elysée Montmartre, qui rappelons-le à fait peau neuve après quelques années de travaux et qui est plutôt bien rempli en ce début de soirée. La configuration de la salle permet à chacun de bien voir ce qui se passe sur scène, quel que soit l'endroit où l'on se trouve et c'est un énorme avantage.

Mené de front par Kobra Paige, Kobra & The Lotus nous propose un heavy metal tout ce qu'il y a de plus typique de la NWOBHM même si la formation classique de la chanteuse aborde un grain différent aux compositions du combo. Jouer en ouverture veut donc dire un temps de jeu réduit mais Kobra & The Lotus sait comment y faire pour se mettre une audience rapidement dans la poche en dégaînant notamment les tubes de son petit dernier, High Priestess. Ainsi, nous aurons le droit à un enchaînement "Battle Of Wrath" - "Hold On" - "Soldier" qui achèvera de nous convaincre que cet opus mérite d'y jeter ses deux oreilles.

Malheureusement pour la cohérence du concert, le quintet souffre d'un son pas vraiment optimal et ce sera aussi le cas pour Evergrey. Tout ça manque bigrement de puissance et l'on vient à se demander si la salle n'est pas sous-équipée au vu de sa taille imposante ? Cela n'a pas l'air de déranger le groupe en tout cas qui donne tout ce qu'il a et nous fait profiter de la dexterité de Jasio Kulakowski à la guitare. De son côté, Kobra Paige est tout sourire et mène sa barque de la meilleure des manières.

Très bonne prestation des Canadiens que l'on espère revoir au plus vite avec un nouvel opus et une setlist plus longue.

Setlist:
Gotham
Battle of Wrath
Hold On
Soldier
TriggerPulse
50 Shades of Evil

 

EVERGREY


Changement radical d'ambiance ensuite avec Evergrey, le quartet prend possession de la scène de l'Elysée Montmartre et on plonge rapidement dans une atmosphère beaucoup plus pesante et moins festive que Kobra & The Lotus. Tom S. Englund mène sa barque depuis plus de vingt-ans et avec ses compères, il va nous proposer un florilège de la longue carrière discographique du combo au travers de huit morceaux ce soir.
 


Le même problème que pour le groupe précédent se dresse face à nous, le son est atrocement mauvais. On ne distingue qu'à peine le chant et l'ensemble est franchement trop brouillon et pas assez fort pour permettre de rentrer dans les titres techniques et complexe d'Evergrey, quel gâchis. On pensera aux nombreuses personnes que nous avons croisés portant un tee-shirt du combo qui ont dû être déçu.

Concernant la setlist, Evergrey met plus l'accent sur Hymns For The Broken que sur le petit dernier de la fratrie The Storm Within. Ainsi on navigue plutôt tranquillement entre les morceaux malgré le manque de relief sonores et on passe un bon moment devant des compositions comme "Leave It Behind Us" ou "The Fire". Mais tout cela fut interrompu par ... une alarme incendie. Comble de l'ironie dans cette salle qui rappelons-le a été fermée de longues années après un incendie. Cela fait marrer une partie du public mais énerve Evergrey qui devra pour la peine couper un morceau de sa setlist.
 


Difficile de se faire un avis tranché sur la prestation des Suédois tant le son n'a pas aidé à rentrer aisément dans les compositions pourtant si léchées sur albums. Une prochaine fois ?

Setlist:
Passing Through
The Fire
Leave It Behind Us
Black Undertow (interrupted due to fire alarm)
In Orbit
Broken Wings
A Touch of Blessing
King of Errors

 

DELAIN


Il y a un an, nous étions au Divan du Monde pour une soirée incroyable entre The Gentle Storm et Delain. Il faisait une chaleur étouffante mais l'énergie et la communion entre le groupe et les fans étaient magique. Delain remet le couvert ce soir dans une salle d'une autre dimension afin de nous offrir les compositions de son petit dernier, Moonbathers.
 


Charlotte Wessels (chant) et les cinq musiciens du combo entrent sur "The Monarch" avant de nous offrir comme premier titre un "Hands Of Gold" - qui est aussi le morceau qui ouvre Moonbathers - qui nous confirme d'entrée tout le bien que l'on peut penser du groupe sur scène. Autant la prestation au Hellfest était un poil décevante la faute à un son moribond, autant en salle c'est une toute autre histoire. En parlant du son d'ailleurs c'est déjà beaucoup mieux que pour Evergrey et Kobra & The Lotus mais même en étant au deuxième rang à droite avec le mur d'enceinte à moins de trois mètres, l'ensemble manque encore de puissance. Le problème vient donc de la salle et après autant de travaux, c'est quand même dommage que le plus important ne suive pas.

Nouvel album veut forcément dire forte mise en avant de celui-ci, ainsi sur les seize titres que comptera la setlist (c'est deux de moins que sur les dates précédentes de la tournée), sept de Moonbathers viendront caresser nos cages à miel et c'est tant mieux vu la qualité de cet opus. "Suckerpunch" et "The Glory and the Scum" prennent la suite avant de revenir un peu en arrière avec "Get The Devil Out of Me". Charlotte Wessels est en grande forme vocale, on sent que la frontwoman a fait des progrès pour mieux maitriser sa respiration sur scène et offrir au public une prestation quasi sans-faute. Dommage que pour une raison inconnue, la setlist a été raccourcie et que "Sleepwalkers Dreams" soit passée à la trappe parce que les aigus sur ce morceau sont à tomber.
 


Ce qui fait vraiment la différence entre Delain et les autres groupes sur scène ? Les musiciens. Chez les Néerlandais, personne ne reste planté sur scène à regarder son instrument ou ses pieds et qu'est-ce que ça fait du bien. Peut-être que c'est le fan de hardcore qui parle mais il n'y a rien de plus pénible à regarder qu'un groupe où seulement le chanteu(se)r bouge sur scène, c'est d'un affreux ennui. Chez Delain, ça bouge de tous les côtés et les trois musiciens présents sur le devant de la scène - Otto Schimmelpenninck van der Oije (basse), Timo Somers et Merel Bechtold (guitare) - s'échangent leurs places, se font des grimaces, jouent entre eux et avec le public. Et pour ceux qui ne peuvent pas trop bouger - Ruben Israe (batterie) et Martijn Westerholt (claviers) - cela ne les empêches pas de s'amuser, Ruben Israe se mettant debout sur son kit de batterie à plusieurs reprises. De son côté, Charlotte Wessels arpente la scène et jouera avec chacun des musiciens en mettant sa tête sur Otto, en ayant Merel et Timo de chaque côté d'elle, etc. Elle est ici la plus-value de Delain par rapport à d'autres groupes.
 


Le concert passe à une vitesse folle et après le titre le plus heavy de Moonbathers, "Fire with Fire", Delain fait un retour dix ans en arrière pour l'anniversaire de son premier album Lucidity en nous offrant à la suite "The Gathering" et "Pristine". Ayant découvert Delain avec cet album, c'est un beau souvenir que nous offre le combo d'autant plus qu'un cameraman se promène sur scène et dans le pit photo pour documenter tout cela.

Pas de surprise pour le rappel si vous avez déjà assisté à un ou plusieurs concerts de Delain en tête d'affiche avec "Mother Machine", "Don't Let Go" et "We Are The Others". Sur "Don't Let Go", les quatres musiciens sur le devant de la scène tournent sur eux-même en rythme avant de nous offrir une petite chorégraphie digne des bals de la Renaissance, tordant !

Après seize titres et quatre-vingt dix minutes de concert, Delain peut se retirer pour un repos mérité. Encore une fois les Néerlandais ont fait plaisir à leur public avec une setlist très fournie, une production simple mais efficace et de la bonne humeur à revendre, cela fait toujours du bien. Merci pour tout et à bientôt.

Setlist:
The Monarch
Hands of Gold
Suckerpunch
The Glory and the Scum
Get the Devil Out of Me
Pendulum
Army of Dolls
The Hurricane
April Rain
Here Come the Vultures
Fire with Fire
Danse Macabre
The Gathering
Pristine
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Mother Machine
Don't Let Go
We Are the Others



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