Le 27 novembre au Transbordeur de Villeurbanne (Lyon) se tenait le concert du groupe suédois Meshuggah, accompagné par High On Fire pour assurer la première partie. Meshuggah était venu défendre son dernier album, The Violent Sleep of Reason, sorti il y a quelques mois. Retour sur ce concert donné quelques jours avant la date parisienne.
High On Fire
Très étonnant qu’une pointure comme le groupe de sludge californien High On Fire fasse l’ouverture d’un concert, encore plus de celui de Meshuggah.
Den Kenzel et Jeff Matz entrent sur scène suivis d’un Mike Pike (ex-Sleep) torse nu (et tattoué) comme à son habitude. D’entrée le ton est donné, c’est un live couillu et plein de testostérone qui nous sera proposé.
”¨« The Black Pot » et « Carcosa » extraits du dernier album en date, Luminiferous, retentissent devant un public pour l’instant absorbé par ce qu’il voit. Malheureusement cette attention sera de courte durée, et si les premières chansons font un peu bouger le public près des barrières, le milieu du set va manifestement lasser et décevoir une bonne partie d’entre eux. ”¨L’affluence du début laisse place à un public parsemé, beaucoup ayant abandonné l’envie d’assister au show pour se retrancher côté bar.
Le groupe continue néanmoins sa musique très entraînante mais qui probablement manquait de nuance pour un public aussi exigeant que celui de Meshuggah. La fin du set est cependant marquée par un regain d’énergie, notamment avec l’interprétation de titres tels que « Blood from Zion » ou « Snakes for the divine ».
C’est donc par une petite déception que débute cette soirée, non pas une déception de la part d’High On Fire qui a convenablement bien joué et proposé sa musique habituelle, mais de la part de l’ambiance générale et de l’association High On Fire/Meshuggah qui au final n’avait pas vraiment de sens et qui a totalement desservi le set qui pourtant était de qualité.
Meshuggah
Meshuggah a l’air de toujours repousser plus loin les limites de la musique, et voir cela en vrai est impressionnant. La voix gutturale de Jens Kidman s’allie parfaitement avec le jeu agressif créé par Fredrik Thordendal à guitare lead. Ce son tranchant et massif est mis en relief grâce à la batterie de Tomas Haake, et la basse de Dick Lovgren. Marten Hagstrom n’est pas en reste et propose quant à lui une guitare rythmique bluffante.
Le groupe débute le set par « Clockworks », issu de leur dernier album The Violent Sleep of Reason. Le public très attentif commence à mesurer le travail colossal et la rigueur des membres du groupe pour présenter un show qui frôle la perfection.
Les morceaux interprétés ce soir là appartiennent principalement à ObZen, Koloss, et The Violent Sleep of Reason, ce qui n’a pas l’air de déplaire au public qui reste bouche bée devant ce spectacle minutieusement orchestré.
Il faut aussi mentionner le light show. Même quelques jours après le concert, nos rétines sont encore imprégnées par ce qu’elles ont subi. Meshuggah propose un jeu de lumières en adéquation avec sa musique: complexe, rigoureux et ultra efficace. L’atmosphère est sombre, limite oppressante, et entrecoupées de passages stroboscopiques et faisceaux lumineux comme des lasers qui partent dans toutes les directions. La lumière suit les différents rythmes ce qui donne un spectacle à la fois visuel et sonore assez incroyable.
Base Production a donc proposé un show de haute qualité, et on espère que Meshuggah reviendra très vite faire trembler le sol du Transbordeur de Villeurbanne.