(Re)Naissance dans les terres de l'est...
Le folk metal à la sauce belge se porte bien !
D’après l’éminent J.R.R. Tolkien, l'Ithilien est le pays de la Lune, situé à l’est du Gondor, au-delà du grand fleuve Anduin.
En ce XXIème siècle, le reflet musical de cette contrée imaginaire se trouve plutôt en Belgique et se compose de sept musiciens.
Si le groupe existe déjà depuis 2005, il apparaît qu’il a beaucoup évolué ces dernières années, que ce soit au niveau de sa composition ou bien de sa touche musicale.
En effet, on voit qu’entre leur premier album From Ashes to the Frozen Land (même remarque pour leur premier EP) qui date de 2013 et leur nouvelle composition à sortir début 2017, il y a une réelle évolution.
On passe d’un folk metal assez brut, teinté de passage presque death/thrash à quelque chose de beaucoup plus élaboré que le groupe définit lui-même de folkcore metal.
A vrai dire, je ne suis pas forcément d’accord avec cette dernière définition, mais de toute façon, les étiquettes musicales ne sont guères qu'un indice parmi d'autres. Rien ne vaut l'écoute…
Quoiqu’il en soit, étant donné qu’il ne reste que deux membres de la formation d’origine, à savoir le chanteur et guitariste Pierre et le bassiste Benjamin Delbar, il est assez logique de constater un changement de son.
On pourrait même parler d’une renaissance, qui va jusqu’à une transformation du logo du groupe.
Shaping The Soul débute avec un long morceau, « Blindfolded », qui ressemble à s’y méprendre à ce que pourrait attendre d’un titre d’Eluveitie. En effet, la combinaison vieille à roue, rythmique entraînante avec une voix un peu metalcore, le tout sur une mélodie quelque peu joyeuse, me fait vraiment penser aux productions suisses. Ceci dit, c’est un peu le problème de tous les groupes qui utilisent ce genre d’instruments folkloriques sur une musique metal. Enfin, problème n’est peut-être pas le mot qui convient le mieux, car quand on aime, on ne compte pas !
Cette impression revient également avec le second titre « Lies after Lies ».
L’hommage, sans doute involontaire aux illustres helvètes s’arrête cependant là. Des mélodies plus personnelles forment le morceau éponyme de l’album, « Shaping the Soul ».
Nous en sommes déjà presque au milieu de l’album, avec le plus long titre « Walk Away », qui, contrairement à ce qu’évoque son titre, ne faut surtout pas rater.
En ce qui me concerne, c’est sans doute mon favori. Une longue complainte avec une mélodie enivrante, le tout agrémenté du « cri de l’âme » de Pierre. Le genre de morceau qui me fait dire que cet opus d’Ithilien est peut-être l’album de la maturité.
Nous poursuivons un peu plus violemment avec « If Only », avant de faire une petite pause instrumentale avec la petite « Emma » et sa minute et 45 secondes !
Bien entendu, ce n’est que pour mieux repartir avec « Edelweiss », autre tube potentiel, qui, je n’en doute pas un instant, devrait rendre à merveille en concert.
Revenons sur un morceau plus doux et mélancolique, avec « Hopeless », qui constitue donc la ballade de cet album. Enfin, une ballade où de temps en temps, il va falloir secouer son partenaire si on veut suivre le rythme. Je verrais bien une occasion où l’on peut mélanger douceur tout en secouant quelqu’un, mais je vous laisse faire vos propres expériences musicales…
Nous voilà presque arrivé à la fin de ce voyage musical, mais il reste malgré tout encore des réserves de bonnes surprises avec « The Dive » et le très festif « The Bear Dance », passage obligé pour tout groupe de folk metal qui se respecte !
Que conclure sur Shaping the Soul si ce n’est que c’est une très bonne surprise. La gageure sera maintenant de voir le groupe se produire un peu partout en concert, car ce n’est qu’ainsi qu’on peut vraiment vraiment apprécier la qualité de la musique : en live.
Mais en attendant, ce CD me semble parfait pour bien commencer l’année !
(Au Cernunnos Pagan Fest 2015)
Shaping The Soul, sortie le 17 février 2017 chez Wormholedeath/The Orchard.
Playlist:
1. Blindfolded (4 :39)
2. Lies after Lies (4:34)
3. Shaping the Soul (6 :09)
4. Walk Away (7 :58)
5. If Only (4 :26)
6. Emma (1 :45)
7. Edelweiss (4 :20)
8. Hopeless (4 :45)
9. The Dive (6 :39)
10. The Bear Dance (4:00)
Total : 49 :15
Thomas Orlanth