Enbound – The Blackened Heart

Sortie le 18/11/2016 chez Inner Wound Recordings

« Etonnant, envoûtant. Le charme de ce deuxième opus ravira autant les fans de power metal que ceux de metal symphonique. Enbound mélange les genres avec grande maîtrise, sans s’écarter du fil rouge de cet album. Ne pas l’écouter serait passer à côté d’une des dernières pépites de cette fin d’année 2016. »

Enbound est un groupe de power metal (bien que les sonorités du présent album le rapprochent bien plus du metal symphonique, nous y reviendrons) originaire de Suède. Formé en 2006 par le batteur Mike Force (Mike Hornqvist de son vrai nom), le reste de la formation se fait sur le long terme. Sven Odén (bass) et Martin Flowberg (guitare) rejoignent le batteur l’année de la création du groupe, tandis que le chanteur, Lee Hunter, ne se joint à eux qu’en 2009. Fiers de leur première galette And She Says Gold sortie en 2011, les Suédois font dans la continuité avec ce The Blackened Heart même si la direction vers une atmosphère plus orchestrale est bien plus présente. Mais avant de goûter au contenu, analysons (un peu) son emballage.


L’artwork est signé Stephen Heilmann (Epica, Rhapsody). Absolument divin, il s’en dégage un lyrisme sombre, presque mélancolique. Les couleurs choisies tendent vers l’obscurité, laissant place à une échappatoire en arrière-plan. Très réussi.

Dès l’écoute du premier titre "Falling" on ressent toute l’intensité de l’orchestration et le travail synchro des musiciens. Les riffs nerveux de Martin apportent de la violence à l’ensemble, sans passer à côté de passages plus solistes où ses qualités à la gratte se dévoilent. Mais ce qui vous marquera le plus sur cette intro est très certainement la puissante voix de Lee, montant dans les aigüs sans vaciller lors du refrain.
 


Plus les compositions s’enchaînent plus vous vous rendrez compte du côté symphonique de cet opus : les rythmes sont rapides, l’énergie est grande et poussive, mais ce sont les orchestrations, souvent en introduction (comme sur "Twelve"), qui portent les différents titres en haut, dans une atmosphère très romantique. Les petits moments plus doux (souvent au synthé/piano) apportent une touche apaisante. Sans entrer dans une routine, on les retrouve sur pratiquement chaque titre, parfois accompagnés de solo de Martin, parfois isolés.

On en parlait un peu plus haut, la puissante voix de Lee offre à cet enregistrement sa part de power metal, sans prendre l’espace avec avidité. Au premier plan, vous trouverez toujours les musiciens. Les mélodies sont ce qui fait la force de cet album, au détriment de l’instrument de Lee. Et même si l’on pourrait regretter la mise au second plan de ce dernier, le résultat est juste bluffant. 

La mélancolie a droit à son espace sur cet enregistrement : le titre "They Don’t Realy Know" est un coup de génie de la part du quatuor, une démonstration de leur savoir-faire sur des compositions plus calmes, la fameuse « ballade » de l’album.

La durée de chaque composition est plutôt concise, le morceau le plus long étant "Twelve" avec ses 5 minutes 38. Les autres restent dans la moyenne de 3 à 4 minutes.

La dernière surprise de cet album se trouve être les invités : Linnéa Wikstrom (Kamelot, Therion) sur "Falling" et Mike Lepond (SymphonyX) sur "Feed My Flame", responsable du premier des deux solos de basse de ce titre.


Que retenir de cette deuxième offrande des Suédois ? Principalement que leur inspiration est grandissante, leurs compositions de grande qualité et que leur intention est très claire : se trouver une place parmi les grands noms du monde metalleux, la voie leur étant grande ouverte. Etonnant, envoûtant, le charme de ce deuxième opus ravira autant les fans de power metal que ceux de metal symphonique. Enbound mélange les genres avec grande maîtrise, sans s’écarter du fil rouge de cet album. Ne pas l’écouter serait passer à côté d’une des dernières pépites de cette fin d’année 2016.

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



Partagez cet article sur vos réseaux sociaux :