Shvpes – Pain. Joy. Ecstasy. Despair.


Shvpes, aidé d'une bonne promotion, est un groupe à l'ascension fulgurante. Armés de seulement un EP, sorti avec leur ancien nom Cytota, les natifs de Birmingham ont révélé par la suite il y a deux ans le morceau "Shapes" qui a fait grandir leur notoriété. Ils sortent cette année leur premier album appelé Pain. Joy. Ecstasy. Despair. Les bonne critiques vont bon vent en Angleterre et le groupe a déjà eu de la chance de tourner avec des grands noms comme Bring Me The Horizon ou Bullet For My Valentine. Le groupe se targue d'avoir Thrice et Fighstar dans ses soutiens, à tord ou à raison ?

On comprend bien vite que l'ascension fulgurante de Shvpes ne peut pas être uniquement lié à leur musique, qui bien qu'elle se révèle intéressante, n'est pas pour autant transcendante. Le chanteur, Griffin, a eu la chance de s'appeler Dickinson. Et oui, c'est bien le fils de Bruce. Après Austin, son aîné, qui était chanteur dans le regreté Rise To Remain, nous avons Griffin, le deuxième de la famille, qui fait parti donc du groupe Shvpes.

Pour autant, rien avoir avec Iron Maiden. Ici, c'est un metalcore aux influences bien multiples qui parvient à nos oreilles. Et l'on attendait cet album au tournant, après un premier single bien sympathique. C'est "State Of Mind", déjà sorti il y a pas mal de temps, qui sert de gros titres à Pain. Joy. Ecstasy. Despair. On sent des influences hardcore et alternative rock dans les couplets, avec ce phrasé qui nous rappelle bien un nom en particulier; celui de Zack de la Rocha.

Cette influence reste présente dans bien des morceaux. Dans "Skin & Bones", le flow de Griffin Dickinson n'est pas sans rappeler celui du chanteur de Rage Against The Machine ou encore celui de Drew York de Stray From The Path

Plus encore, c'est carrément un hommage à Rage Against The Machine qui s'élabore sur "Pain. Joy. Ecstasy. Despair." Les riffs exécutés sur les couplets par Ryan Hamilton et Youssef Ashraf ainsi que la voix du chanteur rappelent automatiquement la musique si singulière de Rage Against The Machine. D'ailleurs, ce morceau est sans doute l'un des plus intéressants de l'album, contenant donc cette très bonne influence ainsi qu'une part presque prog à un certain moment et d'un bourrinage bien violent se rapprochant du hardcore.

Pour autant, l'album est très déséquilibré à deux échelles. Certains morceaux sont terriblement insipides. C'est le cas du trio "Smoke & Mirrors", "Breaking The Silence" et "The Otherside", véritable ventre mou de Pain. Joy. Ecstasy. Despair. A côté de cela, on trouve des titres bien plus entraînants et catchy et cela pour une raison simple; les morceaux sont eux-mêmes inégaux. 

Sur "Bone Theory", si le chant clair est agréable à écouter, Griffin Dickinson nous surprenant en possédant un timbre de voix très joli, il sert pourtant un refrain mielleux à souhait alors que les couplets sont bien plus intéressants et donnent une fraicheur et un dynamisme conséquent. Et cette idée est présente à chaque morceau ou presque. Le refrain fait retomber la température et dessert la cause de Shvpes. Un bon groupe est celui qui arrive à faire le juste milieu en donnant un sens concret à la présence d'un refrain plus posé et auquel on adhère. Si sur certains morceaux, cela marche, comme dans "God Warrior" qui offre un refrain qui se retient du fait de la répétition, une grande partie de l'album souffre justement de ces refrains en demi-teinte.
 


Globalement, l'album Pain. Joy. Ecstasy. Despair. s'écoute agréablement et l'impression générale s'avère plutôt positive. Les influences sont multiples et bonnes, le groupe doit maintenant se concentrer sur ses faiblesses et les corriger afin de livrer un prochain opus plus convaincant. Pour autant, Shvpes s'en sort avec les honneurs pour un premier album et l'on attend de voir l'exécution de ces titres en live l'année prochaine avec Trivium et Sikth.

Tracklist : 
1. Bone Theory
2. State Of Mine
3. Skin & Bones
4. False Teeth
5. Smoke & Mirrors
6. Breaking The Silence
7. The Otherside
8. Pain. Joy. Ecstasy. Despair
9. God Warrior
10. Tear Down The Walls

 

NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



Partagez cet article sur vos réseaux sociaux :