Sortie le 11/11/2016 chez Napalm Records
Ailyn, Monika Pedersen, Henriette Bordvik, Fabienne Gondamin…ces noms ne vous disent peut -être rien, mais chacune aura marqué (à sa manière) la carrière musicale du groupe de Morten Veland, Sirenia. Il est difficile pour un combo de trouver un équilibre, qui plus est lorsqu’il s’agit de métal gothique à chant féminin, quand autant d’interprètes avec ses qualités et ses défauts ont contribué à la discographie, laissant une trace de son passage et emportant parfois des fans avec elles. Et pourtant, Sirenia reste stable dans ses compositions. Mais peut-on parler vraiment de bonne nouvelle ?
La dernière recrue placée sur le trône est une française, Emmanuelle Zoldan, chanteuse mezzo-soprano de formation classique. Ayant posé sa voix sur des albums métal comme Battle Metal de Turisas ou Existentia de Trail of Tears, sa carrière en tant que chanteuse a donc pris une nouvelle direction lorsque Sirenia annonce sa nomination au poste de chanteuse permanente. Sa participation au sein du groupe ne date pas d’hier, puisqu’elle a déjà effectué plusieurs enregistrements avec eux, assurant les cœurs sur la quasi-globalité de leurs 7 albums. Pour ce huitième opus, la frenchie nous fait le plaisir d’être sur le devant de la scène, emportant les compositions de Morten dans une dimension très classique.
L’ouverture de cet album nous offre une entrée en matière alléchante : une voix puissante, un rythme cadré, des chœurs mais pas trop ; "Goddess Of The Sea" est très bon, et nous pousse à enchainer avec la suite, le bien nommé "Dim Days Of Dolor", titre de l’album en question. Ce morceau est très accrocheur, tant par sa linéarité qui n’apporte aucun ennui, mais aussi grâce au solo de guitare reprenant la mélodie d’une façon classique, ainsi que le mini duo au chant, assurant un tir dans le mille dès la première écoute.
La suite des évènements nous rappelle que Sirenia reste un groupe de métal, avec une énergie débordante sur ce "The 12th Hour", Mister Morten en ayant profité pour y inclure quelques parties plus gutturales.
Sur la majeure partie de cette nouvelle galette, Sirenia se sert des chœurs sans réserve, notamment sur "Treasure N’ Treason" où ceux-ci viennent ajouter une immensité telle qu’on en viendrait à les trouver indispensable sur ce morceau.
La très bonne surprise de cet album nous viendra à la fin avec "Aeon’s Embrace". C’est un final très posé, avec un son très mélancolique, et une prestation parfaite d’Emmanuelle. Le petit plus : il existe une version chantée en français, et elle est absolument magnifique. La poésie est très présente et on ne se lasse pas de le réécouter tant la mélodie nous hypnotise. Ce morceau est carré, et restera très certainement une des plus belles interprétations de Mme Zoldan.
Dans l’ensemble, les compositions de Morten Voldan nous offrent ici un énième album de Sirenia. Il ne marquera malheureusement pas tous les esprits, car il y manque un brin de folie, de générosité, et laisseront certains sur leur faim. Malgré tout, il faut prendre en considération que cet opus a été composé alors que le groupe n’avait plus de chanteuse, et que la voix d’Emmanuelle n’a été ajoutée qu’après. Pour le résultat final que l’on obtient, on peut encourager les Norvégiens à continuer sur cette lancée, même si l’on attend un peu plus de surprise sur le prochain effort de Sirenia.