La sueur, la bière et le rock n' roll se sont abattus sur Caluire et Cuire dans la proche banlieue lyonnaise en ce pluvieux samedi 10 décembre. Après deux dates archis combles au Trianon de Paris, les Australiens d’Airbourne et les Anglo-saxons de Leogun ont été rejoints par le non moins excellent sextuor de Palace Of The King. Entre blues, soul et bien entendu rock n' roll, la salle du Radiant affichant complet a pu assister à la dernière date rock/metal de 2016, en attendant la programmation de 2017 qui, on l’espère, sera aussi riche que celle de cette année.
Leogun
C’est sur un fond sonore à tendance groovy que les trois Londoniens font leur entrée sur scène à 20h pétante. La disposition sur scène est originale, en effet, Michael à la batterie n’occupe pas le centre de la scène mais se trouve à l’extrème droite de celle-ci. Positionné latéralement, on peut ainsi apprécier la totalité de son jeu de batterie. Ayant un peu déçu lors des concerts au Trianon, Leogun affichait l’envie de faire oublier ces prestations. C’est « Disconnected » qui a été choisie pour ouvrir le set, une chanson hard rock groovy accompagnée à souhait par les nombreux headbang ravageurs de Matt (basse) et Tommy (guitare/chant). Le ton est donné et la fosse est dès le début très réactive.
La suite leur donne raison, Tommy fait une demande de horns en l’air avant de jouer « Demon Inside », demande qui, bien entendu, est suivie par la totalité de la salle bien garnie en ce début de concert. Très à l’aise sur les planches lyonnaises, Tommy se permet même de régler sa guitare en plein milieu de la chanson avant de nous délivrer un super gros solo. Adoubé par la fosse, Matt lève bien haut sa basse lors de la fin de cette chanson.
« Oh Yeaaaah ! » matèle à trois reprises Tommy avant de jouer « Magic Potion » chanson éponyme de leur tout dernier EP. Le jeu rapide et technique de Michael à la batterie est mis en avant bien accompagné par le son puissant de Matt entrecoupé par de nombreuses parties techniques de Tommy à la guitare. « We have a CD for this… 5€ ! You can buy it at our table after our show ! » annonce-t-il, profitant de l’occasion pour faire un petit peu de promo.
Dans la lignée du morceau précédent, « Beauty Queen » est enchaîné. Au début le son de la basse de Matt, couplé à celui de la guitare de Tommy sonne bien groovy, puis le rythme et la saturation monte crescendo avant de finir de façon tonitruante en ultime solo du frontman en face to face avec Michael, délivrant une très bonne prestation derrières ses fûts.
« By The Reins » marque le changement de gratte de Tommy, « Do you have a good time with us ? » demande-t-il, puis ayant une réponse plus que positive, celui-ci lance à la foule : « Me too ! ». L’alternance entre le groovy et le heavy est saisissante et cohérante. Tommy s’anime toujours autant sur la scène délivrant des riffs puissants en ravageant littéralement sa hache et réalisant d’énormes parties solo à la Carlos Santana.
C’est déjà la fin du set, et c’est « End Of The World » qui le clôture. Matt filme la fosse avec son téléphone portable pendant que Tommy l'anime par des applaudissements rythmés. Les « Nanananana… » en rythme de la chanson sont repris par la fosse pendant le break de la chanson. C’est sous les ovations et des horns bien haut levés que Leogun quitte la scène après 30 minutes de set. « Thank you ! Thank you so much ! » balance Tommy avant de quitter la scène et d’aller tenir la table de vente en compagnie de ses deux compères, échangeant et buvant quelques bières avec les autochtones du coin.
Setlist:
1 – Disconnected
2 – Demon Inside
3 – Majik Potion
4 – Beauty Queen
5 – By The Reins
6 – End Of The World
Palace Of The King
Après une première partie très bien assurée par Leogun, c’est au tour de Palace Of The King d’entrer en piste. Il y a du monde sur scène, le double du groupe précédent et à contrario de ce dernier, la batterie de Travis retrouve une position plus habituelle. Sans aucune prémisse, “Let The Blood Run Free” ouvre le set des six Australiens. Sean au clavier délivre sa prestation tout en se dévissant littéralement la tête avec de puissants headbangs et la cymbal de Tim omniprésente. Durant la totalité du set, apporte une touche blues et groovy au son hard rock martelé par Leigh et Matt (guitares) Andrew (basse), et Travis (batterie).
Tout s’enchaîne, il n’y a aucun temps mort. En plein milieu de “No Chance In Hell”, Tim (chant) lance à la foule “Bonsoir, we are Palace Of The King” avant de demander “Are you ready for rock?”. L’effet est immediat sur la fosse, et au rythme de la chanson les pogos s’enchaînent et les premiers slam font leur arrivée. Abandonnant son cuir et son pied de micro, Tim lance “Empire Of The Sun”, des “Hé!hé!hé!hé” poings et horns levés accompagnent la fin de ce morceau.
Dans un style plus southern rock américain, “Another Thing Coming” est enchaîné. Le son clair et soutenu de Travis à la batterie maintient cette chanson bien ancrée dans le hard rock. Bien à l’aise dans ses baskets, Matt descend même une petite binouze pendant que Leigh délivre un super solo. “We Are Vampires” est marquée par la forte présence de la basse d’Andrew. Pendant le refrain chanté par Tim, Matt et Andrew l’accompagnent en choeurs. Tim reprend son éternelle cymbale, accompagnant les percussions de Travis pendant les break. “Merci beaucoup” lance Tim dans un français quasi parfait.
Par la suite, “Take Your Medicine” est introduit à la perfection par un énorme solo de Travis à la batterie. Un gros jump de l’ensemble de la fosse accompagne la reprise du rythme et un petit jeu d’alternance de chants avec Tim voit le jour en fin de cette chanson pendant le break avec des “Yeah! Yeah! Yeah! Oh fuck Yeah!"
“Free” marque la fin de ce set d’une demi-heure, “All right ladies and gentlemen! It’s our last song! Are you ready for Airbourne!” lance Tim sous les hurlements du public. Pour Palace of the King, il est l’heure maintenant de s’éclipser, le groupe ayant ouvert à la perfection pour leurs compatriotes d’Airbourne.
Setlist :
1 – Let The Blood Run Free
2 – No Chance In Hell
3 – Empire Of The Sun
4 – Another Thing Coming
5 – We are The Vampires
6 – Take Your Medicine
7 – Free
Airbourne
L’attente est interminable. Les stars de la soirée vont bientôt arriver et, au vu du mur de 24 amplis Marshall et des balances puissantes et rythmées à souhait, on va avoir droit à du bon gros son. Avant même que le set ne commence, quelques slamd partent dans la fosse. La salle est chauffée à blanc. Avec comme toile de fond la pochette de Breakin Outta Hell, les lumières s’éteignent et la BO de Terminator 2 résonne, acompagnée par des jeux de lumière rouge.
L’atmosphère est lourde, l’ensemble du groupe débarque sur scène et sans aucune annonce c’est “Ready To Rock” qui lance les hostilités. Comme à son habitude, Joel arrive en trombe et torse nu sur les planches de la salle du Radiant. Le moins que l’on puisse dire c’est que ça déménage d’entrée de jeu, David et Justin naviguent tour à tour le long de la scène, Joel se déchaîne, chauffant le public, demandant des applaudissements et le faisant participer au chant sur le break avec des “Ooooh! Ooooh!” largement repris par la totalité de l’assemblée. Avant de passer à la chanson suivante, Joel se rafraîchit les idées en se versant une bouteille d’eau sur la tronche, ça promet pour la suite.
Issu de leur premier opus Runnin’Wild, “Too Much, Too Young, Too Fast” fait suite à cette excellente entrée en matière. De bon gros jump sont réalisés par la fosse sur le rythme de la chanson et la salle entière reprend le refrain à tue-tête. Le public est très réactif au jeu de scène des Australiens, la demande de Joel d’applaudissements sur le deuxième refrain est reprise par la totalité de la salle. Les guitares et la basse sont levées bien haut à la fin de cette chanson n’ayant fait retomber aucunement l’ambiance déjà bien lancée.
“Lyon, are you with us? Are you ready for rock’n’roll?” lance Joel, récoltant au passage une réponse évidemment positive de tout le public chauffé à blanc. “Chewin’ The Fat” est par la suite enchaîné, et le moins que l’on puisse dire c’est que les quatre protagonistes donnent tout sur scène. Justin et David naviguent aisément devant la scène faisant profiter de leur présence et de leur jeu de scène à l’ensemble du premier rang qui en a pour son argent grâce notamment à l’énorme solo de Joel. Pendant le break, ce dernier fait, une fois de plus, participer son public les motivant à faire de bon gros jump en lançant des “Lyon oh yeah! 1,2,3,4”. Joel s’anime crescendo au fil de l’avancée de la set list, il s’explose sur la tête un ebouteille d’eau et arrose abondament le public déchainé à ses pieds.
“Rivalry” est la première chanson de Breakin’ Outta Hell à être jouée ce soir et l’accueil est à l’image de la qualité de ce dernier album. Des “oooooh!ooooh!” accompagnent largement l’intro de la chanson, les slams pleuvent et un bon nombre de vêtements et chaussures volent en l’air, c’est le chaos dans la fosse du Radiant. “All Right Lyon! Thank you to support rock’n’roll!” conclut Joel.
Des headbangs à se dévisser la tête de Joel, David et Justin intronisent “Girls In Black”. L’effet est immédiat sur la fosse, de nombreuses filles se perchent sur les épaules de metalhead vêtus de vestes à patch. C’est le moment que choisit Joel pour aller faire un petit tour dans la fosse juché sur les épaules d’un agent de sécurité, nous remémorant les moments où Bon Scott faisait de même sur les épaules d’Angus Young avec AC/DC. La première cannette de bière est sauvagement explosée sur sa tête sous les ovations des fans.
Avant de jouer “It’s All For Rock’n’Roll” Joel déclare solennellement “We write this song for Lemmy!” avant de délivrer à genoux devant le premier rang un gigantesque solo de gratte. Sur le break, les applaudissement pleuvent. “Down On You” fait suite à ce bien bel hommage presque un an après la mort de cette légende du rock’n’roll. Et ce qui est frappant c’est que malgré l’intensité du concert, les quatres Walibies se donnent toujours à fond sans l’ombre de la fatigue. Le dernier break nous permet de voir un bon solo de basse de Justin, prouvant l’étendu de sa technique irréprochable.
C’est l’heure de “Breakin’ Outta Hell”, titre éponyme du dernier album, et c’est un mur de canons à fumée qui accompagne le jeu de scène de Joel et ses trois compères. “All right Lyon! It’s fun!” lance-t-il en toute décontraction entre deux salves de riffs. La guerre est totale dans la fosse et ça n’est pas fini car la chanson qui suit n’est autre que l’une des plus cultes du groupe: “No Way But The Hard Way”. Tout s’emballe, les slams s’enchaînent à un rythme énorme, les refrains sont entonnés de façon tonitruante, d’énormes jump animent la fosse et en guise de remerciements du travail accompli, les quatre Australiens prolongent même le dernier break pour le plaisir de tous.
Sans temps d’attente, “Stand Up For Rock’n’Roll” est joué, voyant les pogos s’intensifier de façon crescendo sur la montée du rythme de la chanson. Les choeurs de David et Justin se joignent au chant de Joel sur les refrains et les verres de bière volent en l’air au milieu de la fosse.
La fin approche déjà malheureusement. Une sirène résonne dans la salle avant le retour sur scène de l’ensemble du groupe pour les deux dernières chansons. “Live It Up” voit Joel monter en haut du mur d’amplis situé à la droite de Ryan et, par la suite s’éclater un bon nombre de cannettes de bières sur la tête avant de les distribuer dans la fosse.
C’est “Running Wild” qui clôture ce set exceptionnel d’Aibourne. Un circle pit fait son apparition, la fosse sent la fin approcher à grands pas et se lâche totalement. En début de chanson, Joel saute du haut de la batterie de Ryan puis joue de la guitare en faisant des pas chassés le long de la scène à la Angus. La totalité des médiators et des baguettes sont jetées en pâtures à la fosse et les dernières bières sont abondamment explosées et distribuées par Joel.
Le set se termine donc à 23h10, avec une prestation d’1h30, Airbourne nous a prouvé qu’ils n’ont rien perdu de leur superbe. Le show est toujours au rendez-vous. On aurait aimé en avoir encore une petite demi-heure de plus mais dans l’ensemble la majorité du public lyonnais en a eu pour son argent. La soirée a vraiment été réussie.
Setlist :
1 – Main Title From Terminator 2
2 – Ready To Rock
3 – Too Much, Too Young, Too Fait
4 – Chewin’ The Fat
5 – Rivalry
6 – Girls In Black
7 – It’s All For Rock n Roll
8 – Down On You
9 – Breakkin’ Outta Hell
10 – No Way But The Hard Way
11 – Stand Up For Rock n Roll
Rappel:
12 – Live It Up
13 – Running Wild
Crédit photos: