Entretien avec Cristina et Thierry de When Reasons Collapse

C'est lors d'un concert de fin d'année au Bus Palladium pour les soirées RISE que nous sommes allés à la recontre du combo francilien When Reasons Collapse au travers de deux membres, Cristina (chant) et Thierry (guitare). Début 2015 déjà on vous parlait du combo grâce à leur premier LP, Dark Passengers, qui était incroyable et bien cette fois-ci, on leur donne la parole !

Cristina et Thierry, bienvenue sur La Grosse Radio. Après la sortie au tout début 2015 de votre premier opus Dark Passengers, est-ce que vous pouvez nous faire un récapitulatif de votre année 2016 puisque cette dernière s’achève dans quelques jours !

Cristina (chant) : Une année très riche pour nous en termes de concerts mais aussi une année passée à promouvoir notre album Dark Passengers. On a tourné dans les pays de l’Est avec un autre groupe français qui s’appelle Praetoria, on a fait des dates en Espagne, en Angleterre et pas mal en France. En plus des tournées, on a tourné et mis en ligne un clip pour le titre "No Time For Regrets". Et enfin pour terminer l’année en beauté, on ressort le lundi 26 décembre notre premier EP en digital parce qu’il n’est plus du tout disponible en physique.

Thierry (guitare) : Beaucoup de fans demandaient à ce qu’on le mette en ligne et plutôt que de le mettre comme cela de but en blanc, on a décidé de réenregistrer ces quatre morceaux.

Cristina : Et on a continué à travailler sur notre prochain album qui devrait voir le jour en 2017.


Justement en parlant de votre prochain opus, il s’est passé quatre ans entre votre deuxième EP Full of Lies et votre premier LP Dark Passengers. Pourquoi une durée aussi longue ?

Cristina : On a déjà eu pas mal de soucis de line-up durant ces années donc cela a considérablement ralentit le processus. Il faut aussi savoir que la majorité des titres présents sur l’album ont été composés après la sortie de l’EP mais sans une véritable stabilité de line-up c’était ultra compliqué. On est un groupe qui tourne beaucoup donc il faut trouver des gens capable de s’investir en temps mais aussi en argent dans le projet.

Comme pour les deux EP, ce premier album est totalement autoproduit, enregistré et mixé à la main par toi Thierry. Comment as-tu réussit à en arriver à un résultat aussi professionnel ? Et surtout, qu’est-ce qui vous a donné envie de garder votre liberté et de rester autoproduit ?

Thierry : J’ai travaillé jusqu’à deux heures du matin pendant deux ans si tu veux tout savoir. Et pour rester indépendant et autoproduit ? L’argent. (rires)

Cristina : On veut aussi avoir la mainmise sur tout ce que l’on fait pour avoir le résultat que l’on veut. Thierry compose toute la musique dans When Reasons Collapse donc donner le soin à quelqu’un de nous faire le produit fini, ce serait vraiment dommage et pas dans notre optique à nous pour le moment en tout cas.

Thierry : Je reviens sur le point de l’argent qui est important mais pour s’en sortir aujourd’hui, on doit dépenser le moins possible car on ne récolte pas grand-chose et si c’est pour dépenser 4000€ dans un mix complet, ce n’est pas envisageable pour nous.

Est-ce que vous avez cependant déjà eu des propositions de labels qui auraient pu faire pencher la balance ou alors vous voulez vraiment garder ce statut d'indépendant et d'autoproduit ?

Thierry : On a eu des propositions mais aucune qui vraiment nous a donné envie de passer le cap.

Cristina : C'est vrai qu'aussi on a un fonctionnement entre nous, on fait tout nous même donc si une signature par un label ne nous apporte pas plus que ce que nous avons aujourd'hui, on ne voit pas l'intérêt que cela peut avoir.

On parlait juste avant du fait que vous tourniez beaucoup en France mais aussi en Europe alors je vais vous poser la question suivante, quelles sont pour vous les différences entre le public français et européens ?

Cristina : On a l'impression d'avoir beaucoup plus à prouver au public français qu'au public étranger et d'ailleurs, plus on se rapproche de chez nous et plus l'accueil est compliqué. C'est vrai que plus on va dans les pays de l'Est, plus on va dans des villes où le nombre de concerts à l'année n'est pas celui de Paris donc les gens viennent, passent du bon temps alors qu'ici vu qu'il y a trois ou quatre gros concerts par semaine et bien c'est vraiment plus compliqué.

Mais d'ailleurs, comment ça se compose un titre de When Reasons Collapse ?

Thierry : Ca commence toujours par la musique, du moins l'idée que je me fais du titre que je veux. J'ai une construction en tête au départ et du coup je travaille autour de cela en intégrant des idées, etc. Pour Dark Passengers, on a utilisé des titres qu'on avait parfois en stock depuis plusieurs années et sur lesquels on a retravaillé en se mettant dans notre état d'esprit du moment. Pour le prochain opus, tout a été spécialement composé pour cela et je pense que cela apportera de la cohérence à l'ensemble.
 


Vous avez sortit il y a peu de temps un clip pour le morceau "No Time For Regrets", comment vous travaillez votre imagerie ?

Thierry : Quand on choisit un titre pour lequel on va lui offrir un clip, on a plutôt tendance à travailler à l'instinct plutôt qu'à chercher forcément le tube. Après on discute entre nous pour essayer de trouver une idée cohérente et c'est là-dessus où on a plus de mal. On met toujours beaucoup de temps à trouver une idée et c'est beaucoup plus compliqué de s'imaginer la finalité d'un clip pour moi quand on part d'une idée que quand on parle d'un album. Bon et puis tourner un clip c'est comme aller en studio, c'est assez chiant. On préfère clairement tourner que de faire les deux premiers.

Justement, pourquoi ne pas se contenter d'une fameuse lyrics video qui va vous coûter trois à quatre fois moins cher qu'un clip ?

Cristina : Tout simplement parce que la retombée n'est absolument pas la même et qu'un véritable clip entraînera plus de visibilité que ce soit par les médias que tu démarches, par des gens qui te suivent et vont partager le clip parce qu'ils le trouvent réussit esthétiquement, etc.

Thierry : Beaucoup de gens oublient que le plus gros travail d'un groupe à l'heure actuelle c'est la promotion et plus la musique. C'est pour cela qu'à la sortie de l'album notamment, on avait travaillé avec Dooweet parce que c'est des choses que l'on ne sait pas faire nous même et qui prennent beaucoup de temps. Pour le reste depuis, on fait vraiment tous nous même.

Cristina : Effectivement pour la promotion du clip ou des dates, on fait ça nous même à l'heure actuelle et c'est un travail de titan au quotidien.

Comme vous voyez le groupe dans dix ans ? Est-ce que vous vous fixez des objectifs par exemple de tourner aux USA ou de faire des grands festivals européens ?

Thierry : On ne se fixe pas vraiment d'objectifs, tout est bon à prendre pour nous ayant commencé comme tous les groupes dans un garage. On a déjà pu visiter des pays comme la Roumanie ou la Bosnie-Herzégovine que l'on aurait jamais pensé voir un jour grâce à notre musique et ça c'est très intéressant. On a vécu des expériences folles et dépaysantes dans des endroits incroyables. Je ne suis pas sûr que les USA nous offrent autant de dépaysement tu vois. Ca va juste nous avoir coûté bonbon d'y aller.

Cristina : On se retrouve bien dans le groupe par ce côté qu'on est tous des fans de voyages et de découvertes, on se prend souvent du temps pour aller visiter un chateau, un musée ou une ruine quand on est en République Tchèque ou en Slovénie.

Thierry : On visite aussi très souvent les bars et les restaurants, il faut aussi se l'avouer.

Est-ce que vous avez eu des contacts de la part de festivals français pour cette année ?

Cristina : Non pas vraiment et nous ne cherchons pas plus que cela à démarcher des festivals.

Thierry : On a fait quelques fests' mais de petite taille par exemple le Nantes Metal Fest en 2015 au Ferrailleur ou la semaine dernière en Lorraine avec Smash Hit Combo et The Butcher's Rodeo. Mais en ce qui concerne les grosses machines, on a jamais été en contact parce qu'on ne fait pas partit d'un roster qui pourrait nous propulser.

Cristina : Après si tu me dis qu'en 2017 ou 2018 on joue au Hellfest à 10h30 le vendredi matin sur la Warzone, je signe direct.
 

(Nicolas Keshvary de Daily Rock France)


Parlons maintenant un peu plus de vous en tant que musiciens et fan de musique. Si vous pouviez jouer de votre instrument dans un autre groupe que When Reasons Collapse, pour qui voudriez vous jouer ?

Cristina : Je pense que ce serait The Black Dalhia Murder.

Thierry : Sans aucune hésitation, The Dillinger Escape Plan.

Si vous étiez malade et dans l'incapacité de jouer, qui aimeriez vous voir jouer de votre instrument sur scène ?

Thierry : Moi je mets le CD, je m'en fous. Ou alors je monte sur scène et je meurs, c'est une bonne façon de rentre le groupe célèbre pour la postérité. (rires)

Cristina : Je serai très fier que ce soit Sven de Aborted ou Julien de Benighted.

Si vous pouviez faire la première partie du groupe de vos rêves ?

Cristina : The Black Dalhia Murder ou Heaven Shall Burn.

Thierry : On ne change pas les réponses donc The Dillinger Escape Plan ou alors Architects, ça peut être sympa.

Cristina : Oh j'oubliais Defeater.

Thierry : Bon bah si on va dans ce sens là, autant partir avec Comeback Kid du coup.

Si vous pouviez emmener un groupe avec vous en tournée avec qui vous n'avez encore jamais pris la route ?

Cristina : On s'est fait pas mal de potes récemment donc le choix est compliqué.

Thierry : From Eden To Exile, c'est un groupe de Northampton avec qui on a joué il y a peu en Angleterre et ce serait cool. Les mecs sont cools et la musique déboîte !

Qui sont les trois musiciens/chanteurs qui vous ont donnés envie de vous lancer dans la musique ?

Thierry : Je t'avouerai que pas grand monde en fait. J'ai commencé à faire du piano mais pour monter un groupe de rock, ce n'est pas le plus simple. J'ai enchainé sur la basse mais comme le guitariste ne venait pas en répétition, j'ai pris la guitare.

Cristina : Au départ je voulais faire de la guitare mais je n'ai jamais réussit à m'y mettre donc je suis passé au chant, enfin entre guillemets. Mes plus grosses influences quand j'ai commencé ont été Marcus Bischoff (Heaven Shall Burn), Mikael Stanne (Dark Tranquillity) et un peu plus tard Trevor Strnad (The Black Dalhia Murder).

Si un jour vous décidiez de sortir un concept-album sur un film, une série TV ou un film ?

Cristina : Sur le titre "Dark Passengers", c'est un peu un hommage à Dexter. Et à plusieurs reprises sur l'album, je fais des références comme cela dans les paroles. Ca peut être du Buffy, Game of Thrones, etc. 

Thierry : Sur la série Evil Dead avec un titre qui s'appelerait "Je me suis coupé le bras", ça serait badass avec en plus un sample de tronçonneuse.

Quel est le premier concert auquel vous ayez assisté ?

Thierry : The Offspring en 1998.

Cristina : C'était un fest hardcore à la MJC de Saint-André-lèz-Lille. (rires)

Quel est le dernier album que vous ayez acheté/streamé sur Spotify/Deezer ?

Cristina : Anaal Nathrakh - The Whole of Law

Thierry : The Lumberjack Feedback - Blackened Vision

Quels sont vos cinq groupes ou artistes favoris ?

Cristina : Defeater - Heaven Shall Burn - The Black Dalhia Murder - Anaal Nathrakh - Benighted

Thierry : The Dillinger Escape Plan - Birds in Row - The Black Dalhia Murder - Architects - Meshuggah.

Merci à vous deux pour cette interview, bon concert et on se retrouve en 2017 pour ce deuxième opus !



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