Gojira (+Nostromo) à  la Coopérative de mai de Clermont-Ferrand (24.01.2017)

Il faisait froid et un bon temps neigeux sur la capitale auvergnate, mais ça n'allait sûrement pas durer. La Coopérative de mai allait entrer en fusion totale. Après pas loin de onze années d’absence, le groupe suisse de grindcore, Nostromo, est de retour sur les devants de la scène pour l'ouverture d'un monstre du metal français : Gojira. Après le plébiscite total de leur dernier opus Magma, arrivé deuxième au classement auditeurs/lecteurs du Big Very Best Of 2016 La Grosse Radio Metal, les quatre Landais entamaient donc cette nouvelle année par une mini tournée française sur le mois de janvier avant de partir à l’assaut de l’Europe déjà toute acquise à leur cause.

Nostromo

Après avoir créé la surprise en 2004 lors de la sortie de l'album Hysteron Proteron entièrement acoustique, les Genevois habitués au grindcore pur jus avaient splité un an plus tard. C'est non sans enthousiasme qu'en septembre dernier, le groupe nous avait annoncé officiellement via son compte facebook son retour. Et quel retour : une bonne grosse série de concerts en première partie de Gojira pour la tournée française, quoi de mieux pour remettre le pied à l'étrier ?!

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Les Suisses de Nostromo ont à cœur de nous prouver qu'en Suisse il n'y a pas que de bonnes banques et de bons chocolatiers, il y a aussi du grindcore, et du grindcore qui n'avait plus résonné depuis un bon paquet d'années. Après la date sold out de Nancy, celle de Clermont-Ferrand affiche elle aussi complet (les cinq dates françaises suivantes le seront aussi par la suite). C'est devant une fosse quasi pleine et une tribune bien parsemée que le set des Helvètes débute à 20h25 pétante. La couleur est clairement affichée une bonne grosse toile de fond arborant un énorme skull, le logo circulaire et le nom du groupe.

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La salle est plongée dans la pénombre, sous des samples électro faisant trembler les murs, la totalité du groupe arrive au fur et à mesure  sur scène et se place dos à la foule. La tension commence à monter petit à petit, et d'un coup d'un seul, la guerre commence. Le bon gros son débute enfin, la double pédale de Maik (batterie) ainsi que les gros riffs saturés et puissants de Jérôme (guitare) et Lad (basse) font leur retour avec « Epitomize » qui intronise en trombe le set de Nostromo. Le micro de Javier (chant) vole de part et d'autre de la scène tenu en bout de fil, le jeu de scène de ce dernier est toujours aussi appréciable. « Selfish Blues » fait suite à cet excellent amuse bouche. Le solo de batterie de Maik entrecoupé de temps en temps par les riffs de Jérôme débute ce morceau marqué par la double pédale toujours aussi omniprésente, les vols de micro et l'apparition des premiers pogos.

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« Stillborn Prophets » débute sur une intro rappelant celle de « Crushed » de Parkway Drive par les voix mais toujours avec cette légère touche de sample électro. Arborant fièrement un tshirt du joker, personnage emblématique et instable à souhait du comics Batman ( Y-a-t-il un parallèle à faire?!), Javier fait valdinguer son couvre chef sous les riffs saturés et saccadés de Jérôme. Lad nous livre une grosse performance à la basse récoltant au passage headbangs et pogos en nombre. Du haut de son retour Javier fait une demande de horns qui, bien entendu, est largement suivie par la salle.  « Un gros merci à Gojira ! C'est à eux qu'il faut dire merci pour notre présence » finit par clôturer ce dernier.

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Sous le rythme effréné des stroboscopes, le rythme hyper soutenu  continu de plus belle avec « Lost Inside ». Ce morceau est l'occasion de mettre en évidence la grosse performance technique et rythmique de Maik ainsi que le bon gros jeu de basse de Lad sur le break. « Bon tout le monde est rentré ? On attend un peu non ? » ironise Javier avant que Maik et Jérome lancent tous deux « Sunset Motel ». Cette intro légère passée, le bon gros grindcore suant fait son retour en trombe. Un circle pit est demandé et bien sur il est exécuté à la perfection. La sauce a bel et bien pris au vu de la réactivité de la fosse.

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L'intensité ne faiblit jamais, et c'est pas « Colapse » qui nous prouvera le contraire. Les premiers stage diving font leur apparition. Aucuns des quatre protagonistes présents sur scène n'est marqué par la fatigue et pourtant l'investissement est total. « Merci beaucoup ! Il nous reste deux morceaux et ça sera au tour de Gojira » intronise la chanson suivante qui est « Delight ». L'intensité et la puissance du chant de Javier n'ont pas changés d'un iota depuis la première chanson ni le rythme hyper soutenu, saturé et violent d'ailleurs.

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« Foutez-moi le bordel ! » hurle Javier avant de lancer l'ultime assaut : « Corrosion » reprise de Nasum. C'est la violence à l'état pur qui règne désormais dans la fosse sous les riffs bien lourds de Jérôme et Lad et la grosse performance aux percussions de Maik. Ça y est, le set se termine, en clôture et heureux du travail accompli, Javier lance « Merci beaucoup ! On se retrouve au bar ! On va boire des bières ! ». Dans un style grindcore à outrance, Nostromo a bien fait le job. Le come-back est une réussite totale. Le terrain est bien préparé pour Gojira, l'ambiance est chaude,  ça va valser dans la fosse !

Setlist :

1 – Epitomize
2 – Selfish Blues
3 – Stillborn Phrophet
4 – Lost Inside
5 – Sunset Motel
6 – Colapse
7 – Delight
8 – Corrosion

Gojira

Une demi-heure entre les deux sets de la soirée, c'est le temps que l'organisation nous laisse pour nous remettre du set énorme de Nostromo et pour nous préparer pour LE groupe de metal français du moment : Gojira. Ce petit temps de latence nous permet de découvrir ou redécouvrir tout l'univers si spécial de Gojira en se rendant à la table de vente où, au milieu des traditionnels t-shirt et autres sweat, on peut retrouver multitudes de toiles signées Mario Duplantier. Et oui Gojira c'est plus que de la musique, c'est plus que du metal, c'est un univers à part entière. Retour dans la salle et là on en prend plein la tronche, les balances de la batterie donnent le ton et c'est pas celles de la basse et des guitares qui nous ferons dire le contraire. Le seul changement de disposition par rapport aux Suisses est celui de la batterie de Mario légèrement plus en hauteur, pour que tout le monde puisse en profiter, et on ne va pas s'en plaindre.

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Crédit: Mario Duplantier

Ça y est, le show commence, la salle est plongée dans la pénombre, et surprise du chef, le fond se situant derrière la batterie de Mario est animé ( et ça sera le cas durant tout le set). Et pour le commencement de cette belle aventure qui nous est proposée, c'est un volcan en éruption, symbole de ce Magma tour ainsi que de ce sublime dernier opus, qui nous est diffusé pendant que Mario prend place derrières ses toms et débute « Only Pain » par un bon solo. Le frère Joe arrive accompagné de ses deux autres acolytes, les premiers riffs et chants peuvent enfin valser en l'air tout comme la basse de Jean-Michel d'ailleurs. Le travail de Nostromo a porté ses fruits, la fosse est en ébullition totale et ça se ressent dès les premières notes jouées.

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Les hostilités commencent réellement avec « The Heaviest Matter Of The Universe », Joe navigue tel un mort de faim sur la totalité de la longueur de la scène, Jean-Michel donne tout ce qu'il a, tournant sur lui-même et faisant valdinguer sa basse en l'air. Dans la fosse le morceau fait mal aux clavicules, les pogos sont intenses, les slam s’enchaînent et les jump sont monnaie courante. « Comment ca va ? » hurle l’aîné de la fratrie Duplantier avant de récolter une réponse plus que positive, ça sent bon pour la suite.

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Les deux prochaines chansons sont « Silvera » et « Stranded » issues toutes deux de leur dernier album Magma. Et le moins que l'on puisse dire c'est quelles passent avec brio l'épreuve du live tout comme « Only Pain » précédement et « The Cell », « The Shooting Star » et « Pray » par la suite. La performance vocale et le solo de tapping de Joe sur le break de « Silvera » sont tout simplement énormes à l'image du jeu de scène de Jean-Michel. Comme à son habitude, Christian est un peu plus en retrait mais ses riffs sont toujours aussi techniques et fluides qu'à l'accoutumée. « Comment ça se passe Clermont-Ferrand ? Merci beaucoup d'être venus si nombreux. C'est sold out ! Merci pour votre soutien tout le monde ! Est-ce qu'il y en a parmi vous qui veulent une autre chanson ? Est-ce que vous en voulez une autre ? » balance Joe en intro de « Stranded », avant que son cadet fasse valdinguer ses baguettes en l'air à travers la fosse sur l'outro.

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Que peuvent donc signifier ces chants de baleines en fond sonore ? « Flying Whales » bien sûr ! « Est-ce que vous êtes vivants ? Est-ce-que vous êtes bien vivants ? » s'enquiert Joe auprès de ses fidèles du premier rang. Jean-Michel saute du haut de la plateforme de Mario sous les volutes de fumée des canons et le gros son fait son apparition. Les mouvements de la fosse qui accompagnent le morceau sont impressionnants, grosse ambiance à la Coopérative de mai ce soir. Que dire de l'utilisation de l'écran en fond de scène pour « The Cell », nous diffusant un orage à la limite du réel  et des jeux de lumières grâce aux stroboscopes apportant un réel plus à l'ambiance qui règne. Les épileptiques reviendrons un autre jour vu l'intensité de ces jeux de lumière.

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Joe est vraiment près du public et c'est ça qui fait la différence entre Gojira et les autres groupes : « ça va bien ? Fait pas trop chaud ? Pas trop froid? Le son, la lumière ça va ? Faites du bruit pour le staff ! Y en a qui viennent pour la première fois ? Bienvenue ! Y en a qui nous on déjà vu donc ? On s'appelle Gojira ! Le prochain morceau s'appelle Backbone ! ». Jean-Michel et Christian changent d'emplacement, les deux côtés de la fosse auront pu profiter de l'ensemble du combo landais.  C'est « Terra Inc » qui fait suite et le titre caché de l'album Terra Incognita  a beau avoir plus de quinze piges, il est toujours aussi efficace en live. Au fil du concert les pogos s'intensifient dans la fosse et « Wisdom Comes » ne dérogera pas à cette règle. « ça va ? Vous en voulez encore ? » quémande Joe avant une outro tout simplement dantesque.

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Batteur de talent, Mario a son petit moment à lui ou toute l'étendue de sa technique sera exposée aux yeux de son public massé en nombre aux abords de la scène. Sa rapidité à la caisse claire ainsi qu'à la double pédale est inouïe. Le frère n'est jamais très loin et dès son retour il chauffe le public pendant que Mario termine son exercice en rendant une copie parfaite. Le rythme est plus lent sur « The Shooting Star » mais le son est toujours aussi profond et puissant à la fois. Le fond animé de neige tombante qui accompagne la réalisation de ce morceau est vraiment d'actualité au vu des dix centimètres de poudreuse bien fraîche qui sont en train de tomber à l'extérieur.

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L'intro à la batterie de Mario débute à merveille « Toxic Garbage Island », Joe change de guitare pour l'occasion et le gros son est enfin de retour. C'est le chaos dans la fosse pendant que les canons de fumée explosent lors du break. Véritable showman jusqu'au bout, Joe délivre des riffs de gratte tout en jouant avec le public avant la dernière salve qui est destructrice à souhait. La fin se fait clairement sentir, Jean-Michel, Joe et Christian disparaissent dans les backstages, laissant seul derrière ses fûts Mario qui commence à entonner l'intro de « Pray ». Le fond animé représente désormais un volcan endormi avec des fumerolles qui s'échappent de son sommet. Tout ce joli petit monde est de retour et dès que le son lourd claque à nos oreilles, le volcan explose et rentre en éruption. On peut dès à présent le dire, Gojira c'est plus qu'un concert, c'est un véritable spectacle. « ça vous a plu ? Nous aussi ! C'est terminé, vous pouvez rentrer chez vous ! A bientôt ! » lance Joe avant de quitter la scène.

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Gojira ne peut pas décement nous quitter de cette manière. De retour seul sur les planches de la Coopérative de mai et surtout avant de nous réaliser un magistral solo de guitare,tout comme son frère Mario à la batterie  peu de temps avant, Joe ironise en lançant au public : « Vous saviez très bien qu'on allait revenir ! ». Gojira clôture son set de près d'1h30 par le couple « Oroborus » / « Vacuity ». Les passages de tapping de Joe et Christian ainsi que le break d'une longueur interminable marquent au fer rouge « Oroborus » tandis que la puissance des canons de fumée les headbangs nombreux du combo et les slams de la fosse le sont pour « Vacuity ». « Merci aux filles, aux garçons, aux vieux, aux jeunes, aux chiens, aux chats ! C'est bientôt fini et bientôt l'heure d'aller se coucher ! On s'appelle Gojira ! » lance dans un dernier souffle Joe avant l'ultime outro du concert.

Ca y est c'est bel et bien terminé cette fois-ci. Donnant l'impression de ne pas vouloir quitter la scène et de profiter au maximum de chaque instant en présence de son public, chacun des membres du groupe y va de son petit mot. « Est-ce-que vous aller revenir nous revoir à Clermont ? » lance Joe, son frère balance « Merci ! C'est toujours énorme ici Clermont ! », avant que Jean-Michel conclut par « Un grand merci pour tout ! Et surtout pour votre énergie ! ».

Final
Crédit: Gojira

Voila une fois n'est pas coutume on quitte la salle de la Coopérative de mai de Clermont-Ferrand avec les oreilles qui bourdonnent mais avec la satisfaction d'avoir participé au Magma European Tour de Gojira dont la totalité des concerts français auront été sold-out et dont le talent du groupe a été adoubé aux yeux du grand public notamment lors de leur présence sur le plateau de Quotidien de Yann Barthès mais surtout au travers de leur nomination au Grammy Awards de cette année.

Setlist :

1 – Only Pain
2 – The Heaviest Matter of the Universe
3 – Silvera
4 – Stranded
5 – Flying Whales
6 – The Cell
7 – Backbone
8 – Terra Inc
9 – Wisdom Comes
10 – Drum Solo
11 – The Shooting Star
12 – Toxic Garbage Island
13 – Pray

Encore :

14 – Guitar Solo
15 – Oroborus
16 – Vacuity

Crédit photos:

Un énorme merci à Agathe Kipienne pour sa gentillesse et pour ses super clichés. Venez nombreux sur sa page facebook: Agathe Kipienne Photographe !



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