Chez The Wild! le chanteur Dylan Villain habite au fond des bois, quant au bassiste barbu Boozus, il a comme activités de boire des bières et d’aller à la pêche à la mouche. Le batteur Reese Lightning est pour les autres membres du groupe, le trou du cul préféré de tout le monde et les membres de The Wild! décrivent leur guitariste « The Kid » encore puceau ajoutant que pour rattraper son manque d’expérience il peut jouer sur son attitude et le « swagg »…
On avait pourtant commencé à entendre parler d’eux grâce à YouTube et le titre « Road House » qui passait aussi sur les radios au Canada pour atteindre le top 30 des charts, ce qui pour un groupe indépendant n’est déjà pas si mal. Par la suite, ils ont même ouvert pour Korn, Rise Against, Monster Truck, The Glorious Sons et One Bad Son.
Après ce début prometteur, eOne Music Canada a décidé de les signer sans même les voir sur scène et sort un premier album GxDxWxB', qui signifie » God Damn Wild Boys ». Produit par Mike Fraser (AC/DC, Aerosmith, Jimmy Page, Van Halen) dans les légendaires studios Warehouse/Armory à Vancouver, cet album prouvait leur foi dans le rock débridé aux forts accents bluesy.
D’emblée, à l’écoute de Wild At Heart on peut dire qu’avec The Wild ! on est en face de mecs bruts de décoffrage : des ruraux US pures souches à la mentalité « nobullshit » qui sentent la gazoline et des bons organisateurs de conneries qui les feront terminer au poste tous les samedi soir. Voila ce qu’on ressent en écoutant ce groupe.
Mais dans l’ensemble c’est avant tout du bon rock ‘n roll, comme le montre le clip de « Ready To Roll ». Tout de suite on voit à qui on a affaire. La voix de Dylan Villain (chant/ guitare) est proche de celle de Marc Storace de Krokus (sur « Kansas City Shuffle » sa voix est cependant plus proche de celle de Bon Scott). Ça sent la veste à patch tachée de bière tiède et dégoulinante de sueur bien rance. Les titres sont toujours bien ficelés, mention spéciale pour l’application donnée aux toutes dernières secondes des morceaux et la minutie apportée pour en faire à chaque fois une belle fin originale. Ce charme certain se retrouve aussi sur le très américains « Livin‘ Free » avec cette coloration « Perfecto rider » et ses chœurs pleins d’allant suivis d’un solo à propos.
La patte AC/DC est également présente puisque « White Devil » nous donne un riff d’intro à la « Angus ». C’est même très bon : la preuve on commence à taper le rythme du pied et cela nous donne tout de suite l’envie de faire une tournée avec nos customs rutilants dans la mainstreet de notre ville de bouseux pour frimer.
Leur musique sait aussi prendre des virages vers un genre de rock aux accents du blues du delta comme sur le southern rock « Down At The Bottom » ou encore « Run Home » très blues dôté d’une voix suave et sensuelle.
La voix peut aussi être écorchée mais aussi aigue comme sur « Another Bottle » (après le rock et les bagnoles, passons maintenant au liquide). C’est simple : une intro à la batterie et un lancement de riffs. Parfois on n’a pas besoin de plus que ça ! On retrouve même des passages qui ne demandent qu’une participation flagrante du public pour taper dans les mains en balançant les verres sur scène. Mais les Canadiens peuvent être plus véloces avec le plus rentre dedans « Best In The West » ou l’evil « Six Hundret Sixty Six » qui bataille ferme jusqu’à la fin du titre, se terminant limite redneck…
Bref, vous l’aurez compris avec The Wild !, on ne fait pas dans la finesse mais c’est grâce à ce genre de mecs que le rock ‘n roll n’est pas prêt de mourir.
Lionel / Born 666