Metamorphose, telle semble être la signifigation en vieux norrois de Umskiptar, le nouvel opus de Burzum.
Metamorphose est aussi le maître mot de la carrière de l'obscure one man band. En effet, après avoir été de ceux qui ont relancé le Black Metal au début des années 90 et terrorisé une scène Metal alors attachée aux histoires de zombies ou pour une plus sombre part commençant à sombrer dans les affres de la fusion-core et autres grungeries, après avoir sorti pendant sa longue captivité, deux albums inégaux d'ambient (il fallait certes faire avec les moyens du bord tout en surveillant les savonettes trop cloutées), Revoilà Sir Varg Virkenes, à l'apparence beaucoup plus moyen-âgeuse mais toujours empli des mêmes convictions, nous ressortir en trois ans quatre albums.
Déjà 2 albums, lyriquement totalement influencés par la mythologie nordique, loin de l'occultisme de pacotille de beaucoup, et musicalement emprunt d'un black metal toujours minimaliste enrobé d'atmosphère, ma foi pour les grands guerriers que vous êtes, assez mélodique, laissant apparaître un chant beacoup plus grave et quelques chants clairs .Puis, la renaissance de l'homme le pousse à relire ses premiers méfaits, un réengistrement datant en fait de 2010 des 2 premiers albums laissant à nouveau transparaitre la haine mais avec un son pluis puissant et une voix beaucoup moins écorchée, trop aseptisé penseront certains....
Et c'est là que ce pose Umskiptar (sortie prévue le 18 mai en distrib Candlelight Records), l'aboutissement de cette renaissance sous l'oeil avisé d'Odin. Une heure de traversée de sombres paysages norvégiens, où la misanthropie tout comme la plus pure beauté s'entrelacent pour eniver le voyageur adepte des choses qui ne sont pas encore en ce bas monde galvaudées. Avec comme point d'orgue l'amour du passé où les légendes ont su résister à tous les moyens d'expression et d'oppression.
Le disque s'ouvre sur une intro narrative où l'on sent la mélodie martiale d'un fjord nous assagir, puis arrive le premier titre, toujours l'expression de ces riffs minimalistes qui ont fait la gloire de Burzum, première surprise le chant clair prédomine, sans doute le message a t'il désormais autant d'importance que le médium, mais fidèle à lui même, l'animal ne reserve ses messages que pour les autochtones. Puis vient "Allfadanz", nous attirer vers cette sombre danse par quelques notes de pianos melancoliques, le titre en lui même se veut plus guerrier. L'album confirme titre après titre, que Burzum reste Burzum, loin de ces groupes paiens fétards tel un Finntroll, progressifs tel un Enslaved ou énergiques tel un Taake, à la limite rien que pour la démarche, mais encore faut il accorder une réference au concept, pourrions nous penser à la période viking de Bathory.
Pendant légèrement plus d'une heure, le minimalisme musical s'arroge les mélodies, où la batterie ne domine pas les débats, la basse pose certaines atmosphères (comme sur "Heidr"), la voix tantôt habitée par une sombre colère, tantôt chantée de façon claire avec comme fil d'Ariane la narration du Count, nous emmène toujours plus loin vers cet univers inconnu que nous avons pourtant tant de fois touché (on aurait très bien pu retrouver Aera sur Filosomen par exemple). Pour avoir gouter à la terre sauvage de Norvège, voilà donc que nous pourrions penser qu'il s'agit du guide idéal pour nous mener au Valhalla....
Mais !!! Oui l'intransigeance se fait de remarques. Après l'envie des premiers émois, le disque laisse soudainement apparaitre des moments de lassitude. Une monothonie parvient à s'installer, peut être est ce le rythme général qui ne décolle vraiment jamais, des riffs minimalistes qui n'ont pas la force hypnothique d'un Filosofem, ces titres qui n'ont pas la fougue d'un "Det som engang var", la nostalgie de cette voix alors si caractéristique. Magré tout des instants de beauté transgressent ces sentiments négatifs comme sur "Galvidr" ou surtout "Gulladr", ah cette abrupte mélancolie........Il faut alors refaire le voyage pour finalement se laisser aspirer tout doucement.
Inconsciement, on a envie d'aimer ce disque, l'artiste bien qu'étant une des racines de l'Yggdrasyl d'une scène a toujours cherché si ce n'est à la dominer à s'en échapper, et on ne peut respecter que l'intégrité de la personne sans d'ailleurs avoir à partager ses quelques blaques. Donc au final que l'on aime ou pas, chez Burzum la stagnation a peu de place, bien que l'oeuvre s'imprègne de l'éternité d'un glorieux passé.
PS : pour la note j'invite chacun à mettre la sienne, pour ma part je n'en ai aucune idée....je suis sans doute déjà trop loin.