A Day To Remember (+ Neck Deep – Moose Blood) au Trianon, Paris (12.02.2017)

Cinq années, c'est le temps qu'auront attendus les fans parisiens de A Day To Remember entre deux passages du combo dans la capitale. En effet depuis une date lors du Eastpak Antidote Tour en octobre 2011, les Américains n'ont joués qu'au Hellfest ! A l'occasion de la tournée promotionnelle de Bad Vibrations, ils se produisent au Trianon accompagnés par deux pépites anglaises : Neck Deep et Moose Blood. Retour sur une soirée complètement folle qui aura transformé la salle parisienne en un véritable dancefloor de moshpits.

 

MOOSE BLOOD


C'est une affiche des plus éclectiques à laquelle nous avons le droit sur cette tournée puisque les premiers à prendre possession de la scène sont les jeunes Anglais de Moose Blood. Signés chez Hopeless Records, ils ont déjà sorti deux albums dont le petit dernier Blush en 2016 qui est celui qu'ils défendent sur cette tournée - même si  I'll Keep You in Mind, From Time to Time de 2014 nous délivrera quelques pépites - et on commence directement avec "Honey". L'ambiance est posée et calme. Supporté par des leds rose sur les amplis et par une lumière douce, Moose Blood nous enveloppe de sa musique terriblement émotionnelle. Chose étrange au vu de la musique du combo, que l'on qualifiera d'emo, mais les gens présents ce soir sont les mêmes que ceux qui étaient dans la toute petite salle du Pop-Up du Label en octobre pour applaudir les Anglais. Signe que malgré un style éloigné des stars de la soirée, le quartet est une partie intégrante de la scène.


Mené par Eddy Brewerton (chant/guitare), Moose Blood nous déroule son emo (oui, oui c'est bien un style musical) avec aisance permettant à tout le monde de rentrer dans le bain de la soirée en douceur car tout ira en escalade après cela. On navigue entre les deux opus, de "Glow" à "Boston" en passant par "Shimmer" ou "Bukowski" et les trente minutes allouées au combo de Canterbury passent à une vitesse folle. Plutôt habitué à des salles intimistes pour ces dates en tête d'affiche, le fait de jouer devant plus de mille personnes et sur une aussi grande scène ne semble pas traumatiser les membres du groupe. Tout le monde est assez immobile sur scène mais cela ne nuit en rien à la prestation scénique tant le plus important se situe dans les riffs de guitares et les lignes vocales du frontman.

On passe un très agréable moment avec Moose Blood et quand Eddy Brewerton annonce "Knuckles", dernier titre de la soirée, on se sent un peu triste tellement on en aurait bien repris pour quelques titres. Qu'importe, c'est toujours une bonheur immense de voir le quartet et on espère un nouveau passage en France rapidement pour un véritable set !

Setlist:
Honey
Glow
Boston
Shimmer
Swim Down
Gum
Bukowski
Knuckles


NECK DEEP
 

On reste au Royaume-Uni après Moose Blood puisque Neck Deep nous vient du Pays de Galles et va nous proposer un pop-punk classique mais ô combien efficace, qui va faire sauter et danser le public parisien. Un public qui attendait de pied ferme la formation britannique à en juger par les nombreux tee-shirts et sweats à l'effigie du quintet dans la fosse ce soir. Neck Deep est l'étoile montante d'un style que beaucoup croient mort alors que la nouvelle génération est en train de lui rendre ses lettres de noblesse. Avec son dernier opus, Life's Not Out To Get You, le quintet a pris du galon et sa progression est absolument fulgurante !
 


C'est avec un des plus gros tubes de Life's Not Out To Get You que le combo fait son entrée sur la scène du Trianon. "Gold Steps" met le sol trampolinesque de la salle à rude épreuve et ce n'est que l'échauffement pour la folie A Day To Remember. Pendant les quarante minutes de set, Neck Deep va surtout nous proposer des titres de son dernier opus avec deux exceptions seulement, "Losing Teeth" de Wishful Thinking et "What Did You Expect?" de Rain In July. Mené par un Ben Barlow (chant) qui est plutôt juste dans son chant - tant est que la justesse soit un élément important pour le chanteur d'un groupe de pop-punk - et arpente la scène en véritable frontman qu'il est. Les deux anciens de Climates, Sam Bowden (guitariste) et Fil Thorpe-Evans (basse/choeurs), ont gardé leurs racines hardcore dans la façon de bouger sur scène preuve que les deux styles bien qu'éloignés musicalement sont ultra proches que ce soit sur le public mais aussi sur l'ambiance. De son côté Matt West (guitare) est déchaîné sur son côté droit de la scène, hurlant littéralement les paroles en même temps que son chanteur.
 


On passe un agréable moment avec Neck Deep et quand Ben Barlow annonce le dernier titre, on se prend à espérer un retour très rapide du combo pour une date en tête d'affiche d'autant plus que l'écriture du troisième album a déjà commencé dès la fin de cette tournée.

Setlist:
Gold Steps
Lime St.
Losing Teeth
What Did You Expect?
Kali Ma
I Hope This Comes Back to Haunt You
Serpents
Rock Bottom
December
Can't Kick Up the Roots

 

A DAY TO REMEMBER
 

Hormis un passage au Hellfest en 2014, cela faisait cinq ans que A Day To Remember n'avait plus joué un concert en salle en France. En effet aucun concert n'avait été organisé pour la tournée de Common Courtesy et c'est donc avec la promotion du petit dernier Bad Vibrations ayant vu le jour en 2016 que le quartet américain pose son tourbus devant cette magnifique salle qu'est le Trianon.

Autant vous le dire tout de suite et être direct, c'est une énorme mandale que le millier de personnes présent ce soir s'est mangée. Une démonstration musicale et scénique d'un groupe qui n'a plus rien à prouver mais qui continue d'impressionner en long, en large et en travers. Et pour se faire pardonner d'avoir ignoré son public parisien pendant aussi longtemps c'est avec une setlist gargantuesque de dix-neuf morceaux et cent minutes de concert - une durée record pour le style - que A Day To Remember s'est mis dans la poche le public ce soir.
 


C'est avec "Mr. Highway's Thinkig About the End" que le combo floridien fait son entrée sur scène mené par son frontman Jeremy McKinnon (chant) et déjà la fosse s'active et elle restera pour toute la durée du concert surtout au moment où le frontman offre le micro au public pour le classique "Disrespect your Surroundings". C'est un véritable échange de sueur qui se déroule parmi les mosheurs entre le troisième rang et la table de mixage, il faut se frayer un chemin entre les fans de two-steps, les pogoteurs ou tout simplement ceux qui se demandent bien ce qu'ils font dans ce bazar. Et ce n'est pas le premier circle-pit demandé par le frontman sur "Paranoia" qui fera se calmer la fosse. Pourtant on se prend à se mettre un peu au calme pendant trente secondes et à perdre son regard sur les visages des gens. Tout le monde sourit, les gradins sont debout, tout le monde danse et chante à tue-tête, la communion est incontestable.

A Day To Remember va balayer sa discographie ce soir même si bien entendu Bad Vibrations est fortement mis à l'honneur avec six titres, tout comme Homesick, l'album le plus connu de la discographie des Américains. Common Courtesy ne bénéficie que d'un titre et ce n'est pas plus mal tant cet album est très clairement en deça de ce à quoi on peut s'attendre avec ADTR.
 


Comme si la prestation scénique et musicale ne suffisaient pas, le combo nous offre aussi des moments de franche rigolade avec l'entrée sur scène de Ben Barlow (chant, Neck Deep) armé d'une catapulte qui fera une distribution de tee-shirts sur "It's Complicated" dans le public ou alors sur "We Got This" avec des ballons et des éléments de piscine gonflable qui se promèneront dans le public. C'est fun et ça fait un bien fou d'autant plus que plus le concert avant et plus le flow de slammeurs devient important obligeant même l'équipe de Alternative Live à venir donner un coup de main aux vigiles de la salle pour garder tout le monde en sécurité. Comme toujours chapeau bas à la team qui en plus de nous offrir de magnifique affiches, prend soin de son public. 

Bad Vibrations étant un très bon opus nous n'avions que peu de doutes sur la mise à l'épreuve des morceaux sur scène et le défi est relevé haut la main. On notera la folie amenée par le brûlot "Naivety" qui aura formé un des indénombrables wall of death de la soirée ou encore ce "Exposed" et son riff d'intro heavy à souhait.

Avec sa musique qui oscille sur un même titre entre le pop-punk et le metalcore, A Day To Remember possède une singularité assez unique qui nous offre le meilleur des deux mondes combiné en un groupe. Détail assez marrant mais les musiciens du groupe sont assez effacés sur scène laissant parler leurs instruments plutôt que de bouger comme des damnés sur scène ou de haranguer la foule. Jeremy McKinnon, en sa qualité de frontman, est au centre de l'attention et nous fait étalage de son chant clair comme de son chant crié avec une maitrise rare dans le milieu. 
 


Après "The Plot to Bomb the Panhandle" (il y avait une compétition avec Panic at the Disco! et Fall Out Boy à l'époque pour le groupe avec les titres de chansons les plus longs et incompréhensible de l'histoire), ADTR se retire quelques instants mais reviens très vite sous les acclamations du Trianon pour nous jouer trois immenses classique. Tout d'abord "If It Means a Lot to You" et son intro à la guitare acoustique avant un détour par What Separates Me From You pour "All Signs Point to Lauderlale". 

Alors qu'il commençait avec ce titre notamment lors du passage au Hellfest, c'est avec le plus gros tube de leur carrière que A Day To Remember terminera sa soirée. Emmené par ce "Da da da de da da da, da da da de da da da, LET'S GO!", c'est bien entendu "The Downfall of Us All" qui terminera de fatiguer la fosse du Trianon.

Quel retour en forme pour les Américains, quel tour de force même. On en aura pris plein les mirettes et les cages à miel, et l'on se surprend à attendre avec impatience le passage au Hellfest en juin prochain.

Setlist:
Mr. Highway's Thinking About the End
Paranoia
2nd Sucks
Right Back at It Again
I'm Made of Wax, Larry, What Are You Made Of?
It's Complicated
Fast Forward to 2012
We Got This
Bad Vibrations
Exposed
Have Faith in Me
Justified
Homesick
Naivety
All I Want
The Plot to Bomb the Panhandle
Encore:
If It Means a Lot to You
All Signs Point to Lauderdale
The Downfall of Us All

 



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