Avenged Sevenfold (+ Disturbed – Chevelle) à  l’AccorHotel Arena, Paris (02.03.2017)

Avenged Sevenfold est le premier groupe de metal à fouler la scène de la plus grande Arena d'Europe en 2017 dans le cadre de la tournée promotionnelle de leur dernier opus, The Stage. Accompagné par deux autres formations venues de l'autre côté de l'Atlantique, Disturbed et Chevelle, Avenged Sevenfold a confirmé sa grande forme récente et son positionnement comme le plus gros groupe de metal de la nouvelle génération. On vous raconte en détail et avec des magnifiques photos cette soirée !

 

CHEVELLE


19h10 pétantes, c'est dans un AccorHotel Arena rempli aux deux tiers que Chevelle prend possession de la scène. Groupe incontournable aux USA, c'est une toute autre histoire en Europe et encore plus en France puisque la seule date en headliner avait eu lieu à la Maroquinerie en 2014. Les applaudissements lors de l'extinction des lumières sont timides et ils le resteront tout au long du set, signe que la vaste majorité du public découvre totalement le trio de Windy City ce soir. 
 


Pas aidé par un son franchement pas folichon (voire médiocre selon certains dans les premiers rangs de la fosse), il est difficile de rentrer dans l'univers de Chevelle. Une batterie surmixée face à une seule guitare, c'est la recette d'un désastre annoncé.

Musicalement parlant, Chevelle est l'enfant de Tool bercé un peu trop près du mur sur du nu metal pour un résultat assez quelconque il faut l'avouer. Ce n'est absolument pas mauvais - loin de là même - mais l'ensemble manque de dynamisme et de moments de fulgurance que ce soit par un riff ou un refrain efficace afin d'attirer l'oreille du public parisien ce soir.

Avec seulement trente minutes de temps de jeu, Chevelle doit jouer sur ses forces et proposer ses titres les plus connus. C'est exactement ce que décide de faire le trio en interprétant notamment "The Clincher" ou "Face to the Floor" pour terminer. On s'étonnera de l'omission cependant de leur plus grand tube "The Red".
 


Chevelle est typiquement le groupe américain qui a beaucoup trop attendu pour venir charmer les Européens et il semble que leur chance soit passée car ce n'est pas avec cette prestation plate et sans relief que le public va être conquis, dommage.

Setlist:
Another Know It All
The Clincher
An Island
Hats Off to the Bull
Door to Door Cannibals
Face to the Floor

 

DISTURBED
 

Au vu du nombre de tee-shirts et de sweats à l’effigie du combo, c’est peu dire que Disturbed est attendu ce soir par le public français. Après une prestation au Hellfest 2016 sur la Mainstage 2, le combo américain est de retour cette fois-ci avec un temps de jeu assez conséquent d’une heure pour une première partie. C’est avec un gros coup de projecteur sur son dernier opus, Immortalized, un best-of de sa carrière et deux covers de morceaux ultra connus que les Américains vont nous dérouler une prestation qui aura enthousiasmé une large partie de l’AccorHotel Arena.
 


Disturbed a mis les petits plats dans les grands sur le plan scénique avec des plateformes permettant aux musiciens de s’élever et d’être encore plus visible mais surtout un système de pyrotechnie que n’aurait pas renié les habitués du genre. Ce système était d’ailleurs si puissant que regarder la scène lorsque les grandes flammes s’élevaient vers le plafond de la salle s’avéraient difficile. On en aura pris en tout cas plein les mirettes.

Musicalement parlant, la spécificité du groupe se porte sur le chant reconnaissable entre mille de David Draiman. A l’inverse de la versatilité toute nouvelle d’un M. Shadows, David Draiman possède une voix beaucoup plus unique, capable d’atteindre des notes élevées, d’être dans la retenue (notamment sur la reprise de Simon & Garfunkel) ou alors de nous sortir des sons ubuesques avec sa gorge. Pour ce qui est du plan strictement musical, Disturbed ne révolutionne absolument rien et à de nombreuses reprises on se demandera même vers qui ils se sont tournés pour s’inspirer de morceaux tant les riffs paraissent parfois pompés à droite et à gauche. C’est plus embêtant quand le groupe s’auto-pompe, à trois reprises le riff d’intro ressemblant quasiment trait pour trait à celui de "Down With the Sickness".
 


En plein milieu de son set, Disturbed change de registre pour nous offrir sa propre version de "Land of Confusion" de Genesis avant de ralentir encore plus le tempo avec une version toute personnelle de "The Sound of Silence" de Simon & Garfunkel. Pour se faire, Dan Donegan (guitare) passe derrière le piano, Mike Wengren (batterie) se met aux percussions et deux violonistes se joignent au groupe afin d’interpréter ce monument de la musique mondiale dans une version vraiment magnifique.

C’est sur son titre le plus connu, "Down With the Sickness", que Disturbed achève sa prestation qui aura plu à une partie de la salle et laissé l’autre partie dans un flou complet.

Setlist:
The Eye of the Storm
Immortalized
The Game
The Vengeful One
Prayer
Liberate
Another Way to Die
Stupify
Land of Confusion (Genesis cover)
The Sound of Silence (Simon & Garfunkel cover)
Inside the Fire
The Light
Stricken
Indestructible
Ten Thousands Fists
Down With the Sickness 

 


AVENGED SEVENFOLD
 

C'est avec presque dix minutes de retard sur l'horaire annoncé et plusieurs titres de David Bowie ainsi que Elton John pour faire patienter le public que Avenged Sevenfold se dévoile aux Français pour la deuxième fois de la tournée, deux jours après Lille.

Après un Zénith plein à craquer en 2013 ainsi qu'un passage en semi tête d'affiche au Hellfest 2014 pour la tournée Hail To The King, c'est un immense risque pris par le groupe mais aussi le promoteur que de faire jouer le quintet dans la plus grande Arena d'Europe pouvant accueillir jusqu'à vingt et un mille personnes dans sa configuration spectacle la plus grande. Et pourtant le succès est au rendez-vous puisque la fosse était complète quelques heures avant l'ouverture des portes et malgré la partie haute des gradins fermés au public, on comptait à la louche quinze mille personnes présentes ce soir là. C'est un nouveau signe que les Américains sont devenus des grands du metal et que la prochaine grande tête d'affiche de ces vingt prochaines années est juste devant nos yeux.
 


Sur cette tournée, pas de pyrotechnie ou de deathbat enflammé mais une scénographie beaucoup plus soignée et visuelle avec des écrans de chaque côté de la scène, la présence du cosmonaute sur deux titres - à la manière d'un Eddie pour Iron Maiden -  et surtout un immense cube posé sur un rail qui fera l'aller-retour entre le fond de scène (au dessus de la tête de Brooks Wackerman) et l'avancée de scène pour servir d'éclairage supplémentaire à M. Shadows et ses compères s'aventurant au plus près du public. Si au départ l'absence de subterfuge auquel on est habitué dérange, le constant au final est positif. L'ambiance instaurée colle à merveille à The Stage grâce à un choix d'images et de vidéos amenant une nouvelle vision à la musique du combo. Chapeau bas sur ce coup.
 


Titre d'ouverture de l'album du même nom, c'est aussi à "The Stage" que revient la tâche d'ouvrir le bal. Dès le départ on peut se réjouir du son qui est plutôt propre nous permettant de bien distinguer les instruments même si ce n'est qu'au milieu du titre que le chant deviendra correctement audible. Les oreilles sont charmées par les solos d'un Synyster Gates qui paraît cependant assez fatigué, ratant quelque peu la partie acoustique du morceau à la fin. Rassurez-vous, le guitariste aura été imparable durant le reste de la soirée et il faut dire qu'il est rudement mis à l'épreuve puisque le nombre de titres de la setlist sans solo du sieur est quasi inexistant. Si on devait donner une palme ce soir, elle irait à M. Shadows qui a tellement progressé en quelques années sur son chant clair qui est devenu un véritable atout dans la musique d'Avenged Sevenfold. Puissante sur "Nightmare" ou pleine d'émotion sur "Angels", sa versatilité est une force.

Avenged Sevenfold a décidé de faire plaisir à tout le monde ce soir en offrant au minimum un morceau de chacun des sept albums sortit à ce jour avec notamment la belle surprise "Warmness on the Soul" joué sans la présence au chant de M. Shadows ou de "Planets" et "Acid Rain" qui n'avaient jamais été joués sur la tournée Hail To The King et qui trouvent maintenant leur place dans l'ère The Stage. Concernant son dernier album d'ailleurs, c'est avec les excellents morceaux que sont "Paradigm", "God Damn" et "Angels" qu'ils nous le présentent sous un jour flatteur. Les quatre morceaux passent l'épreuve du live haut la main et on n'aurait pas refusé un petit "Sunny Disposition" comme nos compères outre-Manche ont pu avoir - ainsi que "To End The Rapture" et "Chapter Four" par ailleurs.
 


Le public de son côté semble avoir aussi bien adopté les nouveaux morceaux que les plus anciens et en règle général, The Stage fait plus l’unanimité que Hail To The King notamment. La fosse est active notamment une grosse portion sur la gauche de la scène juste devant notre gradin qui s’ouvrira à de nombreuses reprises pour se faire des grands câlins. On retiendra d’ailleurs les trois circle-pits sur "Unholy Confessions" afin de terminer la soirée en beauté.

Un peu plus haut nous vous parlions des prestations de M. Shadows et Synyster Gates mais c’est sur le petit nouveau de la bande, Brooks Wackerman, que nos regards s’attardèrent majoritairement. Bien caché derrière son imposant kit de batterie, l’ex-batteur de Bad Religion est phénoménal de maîtrise et il le restera toute la soirée notamment au travers d’un solo qui pour une fois ne fit pas tomber toute la salle dans l’ennui profond. Artisan du nouveau son d’Avenged Sevenfold, son arrivée a été une véritable bouffée d’air frais pour les quatre amis et la cohabitation est bien partie pour durer.


Moins folle que lors du Hellfest 2014 – souvenirs à jamais gravé des festivaliers dans deux immenses circle-pits sur "Unholy Confessions" avec un bout de "Crossroads" – le combo américain est cependant beaucoup plus impressionnant de maitrise et beaucoup plus proche du public, bien aidé par l’avancée de scène. Terminé la torpeur de la tournée Nightmare, place à un groupe qui a retrouvé le sourire et grand dieu que cela fait du bien. M. Shadows allant même jusqu’à blaguer avec le public sur l’accueil catastrophique reçu par Avenged Sevenfold reçu lors de ses deux premiers passages en France en première partie de Guns N’ Roses puis Iron Maiden. Tout ceci est du passé et l’hexagone est passé sous les roues du rouleau compresseur Avenged Sevenfold comme le reste du monde entier !

Aucune annonce de festival européen cette année pour le quintet, on croise les doigts pour un Hellfest et/ou un Download 2018 maintenant !

Setlist:

The Stage
Afterlife
Hail to the King
Paradigm
Buried Alive
Angels
Nightmare (followed by drum solo)
God Damn
Almost Easy
Warmness on the Soul (Instrumental)
Planets
Acid Rain

Encore:

Bat Country
A Little Piece of Heaven
Unholy Confessions
 



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