Overkill – The Grinding Wheel

A l'instar de Kreator ou de Testament, dont nous avons chroniqué les excellents Gods Of Violence et Brotherhood of the Snake il y a peu, Overkill fait partie de ces increvables, de ceux qui arrivent à constamment tirer les mêmes cartes mais à en faire quelque chose de travaillé et de monstrueux. Dix-huitième album de la formation, The Grinding Wheel sera-t-il à son tour une nouvelle claque dans la carrière du groupe ?

Depuis Immortalis en 2007, où Overkill pouvait enfin afficher une formation fixe qui n'a pas bougé depuis, le groupe ne cesse de fournir une lignée d'albums plus que qualitative. Comme beaucoup de groupes, ils n'ont pas oublié de mêler leur thrash énervé à du heavy plus classique pour pouvoir le renouveler. Sauf que contrairement à la majorité qui, atteignant alors un succès plus orienté grand public s'est reposée sur ses mid-tempos et ses mélodies faciles en se créant une zone de confort, Overkill n'a rien perdu de sa rage, et si leur recette ne change pas des masses, elle est plus efficace que jamais.

Après quatre albums en constante évolution, il est normal que ce Grinding Wheel semble encore plus abouti. "Mean, Green, Killing Machine" donnera d'ailleurs le ton : un thrash toujours aussi énervé dans son exécution avec ses sonorités très heavy metal, une basse oppressante et surtout omniprésente, et des changements de rythmes offrant des interludes riches. Progressif sur les bords, Overkill ? Cette richesse musicale étant constante sur la galette, on peut dire que Bobby Blitz (qui d'ailleurs, avec son timbre de vieille sorcière fumant des cigares bien avant de prononcer ses premiers mots, est plus survolté que jamais) et D.D Verni ont bien travaillé leurs compositions.

Riche et efficace, également influencé. Dans certains soli ou doublés de guitares appuyant les lignes de chant, on croirait entendre Wolf Hoffman et sa six cordes empreintes de musique classique avec laquelle il peaufine les mélodies d'Accept. En prime donc, du rock très mélodique vient s'ajouter au caractère dévastateur du groupe, faisant de lui non seulement l'un des meilleurs groupes de thrash qui soit dans sa rage équivoque. Surtout au vu de sa carrière dont les albums ne manquent pas. Au-delà de faire secouer les nuques des heures durant dans la sueur des vestes à patch et autres attirails des fans du genre, Overkill propose suffisamment de mélodies pour ne pas juste s'appuyer sur sa violence. Des mélodies qui restent.

Overkill, nouvel album, nuclear blast, 2017

The Grinding Wheel ne représente pas pour autant une révolution, un pamphlet unique dans les revirements de carrière du groupe comme avait pu l'être alors Ironbound. La recette est bien travaillée, peaufinée au possible mais ne sort pas des sentiers battus par Overkill. Le groupe ne se sent pas encore l'envie de changer tant la nouvelle façon de composer abordée lui convient, et il continue de tirer sur un rouage qui atteint peut-être sa limite. On en jugera lors du prochain effort si celui-ci choisit de rester dans ces horizons, mais pour l'instant, tout y excelle, et fout la patate.

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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