Un an et demi après leur dernier passage par la capitale, Touché Amoré revient, plus fort que jamais, accompagné des Français de Birds In Row, et du groupe américain Angel Du$t.
Lorsque l’on arrive à La Maroquinerie, les Lavallois de Birds In Row viennent de scotcher le public parisien qui n’avaient pas eu la chance de les voir depuis un petit bout de temps. Amis de la tête d’affiche qui les a invité pour l’occasion, le trio a semble-t-il fait son effet avec son screamo lourd et enragé.
Angel Du$t
Il y a donc un net décalage stylistique avec Angel Du$t qui arrive sur scène quelques minutes plus tard.
Side-project de membres de Turnstile et de Trapped Under Ice, deux légendes du hardcore des années 2010, originaires de Baltimore aux Etats-Unis, Angel Du$t se veut beaucoup moins sérieux. Le look des musiciens, tout droit sorti du début des nineties, reflète le son du groupe qui excelle dans ce qu’il fait : un punk hardcore flirtant avec du pop-punk old school, quelque part entre les compiles Sunday Matinee et Green Day pré-Dookie. La recette, simple mais hyper efficace, déchaîne le public de la Maroquinerie qui moshe et stage-dive dans tous les sens sur les singles du groupe ("Stepping Stone", "Toxic Boombox", "Headstone" ,"Rage"...)., tandis que Justice Tripp, le chanteur du groupe, lunettes de soleil sur le nez, enchaîne les high kick et les acrobaties.
Mention spéciale à l’impressionnant batteur Daniel Fang (qui officie également comme maître des baguettes pour Turnstile) qui tape ses fûts comme si sa vie en dépendait. La courte demie-heure passe bien trop vite, et lorsque les lumières se rallument, on comprend vite que la « Poussière des anges » aura été le coup de cœur de beaucoup de Parisiens ce soir, tant il y a de monde au stand de merch.
Touché Amoré
Nouveau changement d’ambiance avec l’arrivée des tant attendus Touché Amoré, et premier concert pour eux à Paris depuis leur signature chez Epitaph, l’un des plus gros labels alternatifs actuels. Le combo est venu défendre son nouvel album Stage Four, qui relate, avec l’émotion habituelle qui caractérise les paroles et la musique des Américains, la disparition récente de la mère de Jeremy Bolm le chanteur de la formation. Si cet album illustre un nouveau tournant musical pour Touché, qui s’est éloigné de son post-hardcore crié pour un son plus posé et plus « mature », ce n’est absolument pas le cas ce soir : on retrouve donc sur scène le groupe plein d’énergie que l’on avait quitté un an et demi plus tôt au Glazart. Et entre les nouvelles chansons incontournables ("Flowers and You", "New Halloween", "Palm Dreams"…) Touché Amoré fait la part belle aux anciens albums : les paroles de morceaux "Tilde", "Home Away From Here", "Amends", "Pathfinder" ou de "Method Act" sont rugies par les fans comme si l'on était encore en 2013, tandis que des titres comme "Harbor", "Just Exist" ou "DNA" sont repris à l’unisson par une salle extatique, en communion avec les cinq musiciens qui se donnent à fond, malgré une fatigue qui se fait parfois ressentir sur scène.
Il faut dire que le groupe en est à quasiment un mois de tournée sur le vieux continent et doit encore donner une dizaine de dates. Quand bien même, le groupe se donne à fond et l’on sent tout au long du set leur joie d’être ici. D’autant plus quand Jeremy remarque la présence d’une petite fille de huit ou neuf ans au premier rang, ce qui touche les membres du groupes qui prendront le temps et auront la gentillesse d'aller lui parler et signer ses disques à la fin du concert.
La soirée se termine (forcément) sur "Honest Sleep" qui voit la fosse partir en cacahuète avant un rappel non prévu mais (forcément) bienvenu. Et il est déjà temps de rentrer chez soi en espérant que leur passage au prochain Download Festival de Paris donne lieu à un nouveau concert dans la capitale.
Rédaction : Brian Roussel
Photos : Emilie Cuer