Desecrate The Faith – Unholy Infestation

Trois années se sont écoulées depuis le succès de Disfigured Arrangement, premier opus des Texans de Desecrate The Faith. Dans la lignée de mastodontes tels que Cannibal Corpse, DTF se positionne depuis leurs tout débuts en 2012 comme les dignes représentants d'une identité démoniaque à laquelle tous les fans de brutal death metal peuvent se référer. Suite logique de leur premier album studio, Unholy Infestation mêle avec brio riffs techniques, blast surpuissant et paroles blasphématoires le tout livré sur un plateau d'argent par un chant guttural et ténébreux à souhait.

Avant même d'appuyer sur la touche lecture et de s'en envoyer plein les tympans, on s'ait d'emblée que l'on pénètre dans les abîmes du brutal death. Tout d'abord, le logo du combo natif de Houston ne trompe personne, fidèle à une typologie quasi illisible typique du style, à l'image de Vader, Benighted ou encore Suffocation. L'artwork de Unholy Infestation, quant à lui, ne déroge pas la règle avec cet univers sombre et morbide au sein d'une surcharge graphique, non sans rappeler quelques ouvrages de Cannibal Corpse. L'identité musicale et visuelle de Desecrate The Faith est donc une évidence pour tout le monde.

Desecrate The Faith logo

La quasi totalité des douze pistes formant ce second opus dure en moyenne cinq minutes. Seules deux chansons ont une durée nettement inférieure, il s'agit de "Daemones Nos Ave Satanas" et "Magna Daemona". Ces deux morceaux sont aussi les seuls ayant un titre en latin et une référence directe au démon. L'introduction de la première est oppressante, l'ambiance y est pesante. Le son de la batterie, ainsi que les riffs des guitares du duo Jonathan / Tyler et ceux de la basse de Coleson arrivent de façon progressive, comme si l'on montait petit à petit l'intensité du son à l'aide du bouton du volume. Entouré par l'omniprésence de la double pédale de Mike, le growl puissant et guttural si reconnaissable de John fait son apparition. C'est une belle entrée en matière, et ce n'est que l'introduction de "Predatory Impalement" qui suit. "Magna Daemonia", fonctionne quant à elle comme un énorme break faisant le lien entre "Unholy Infestation" et "Ceremonial Invocation". Il s'agit de la chanson la plus courte de l'album, un peu moins d'une minute et demie de violence et de brutalité à l'état pur.

Desecrate The Faith photo groupe

"Unholy Infestation" est la pierre angulaire de ce second opus. Se situant au beau milieu de l'album, le titre éponyme de celui-ci marque un tournant. Les chansons précédentes se cantonnent à des séries de riffs saturés, aux rythmes saccadés et hachés, le tout accompagné par une rapidité d'éxécution inouïe à la batterie et un chant rauque et profond assez monocorde. Par la suite, l'instru reste à peu de choses près la même. La rapidité, la brutalité et la violence sont toujours d'actualité,mais le growl de John varie. En effet, son remarquable growl grave est entrecoupé par un autre plus fluide et légèrement plus aigü. "Ceremonial Invocation", "Angel Eater", "Septic Womb" et "Let Us Burn" en sont témoins. Ceci additionné aux nombreuses séries de growl tenu sur la longueur notament sur "Shrine Of Enmity", "Ceremonial Invocation" et "Let Us Burn" montrent à quel point la palette vocale et surtout la performance de John est impressionante.

Au milieu de ce chaos acoustique, la basse de Coleson n'en est pas pour autant noyée, au contraire. De nombreux passages solos comme ceux de "Predatory Impalement", "Malignant Divinity", mais surtout les break de "Let Us Burn" et l'introduction de "Unholy Infestation" ne manquent pas de nous rappeler que le jeu de basse de Coleson est tout aussi technique et imposant acoustiquement parlant que celui de ses trois compagnons d'armes.

Que dire de la performance outrageusement rapide et technique de Mike qui, derrière ses fûts, nous martelle de puissants blast agrémentés de grosses salves de double pédale. Son omniprésence et son aisance sur la totalité des pistes de ce Unholy Infestation font de lui un des grands percutionnistes du brutal death metal. On se prend de bonnes tartasses dans la tronche avec des chansons telles que "Angel Eater", "Ascension Of Belial" ou encore "Predatory Impalement". On espère qu'on pourra les rendre dans la figure des copains de la fosse en live très prochainement.

Unholy Infestation artwork

Avec le très réussi Necrobreed de nos amis de Benighted, ce Unholy Infestation sorti le 3 mars chez Comatose Music, est une grosse sortie brutal death de cette année 2017. Les Texans ont su surfer sur la vague de Disfigured Arrangement.   L  es riffs hachés et saturés, les séries de double-pédales dont la rapidité est tout simplement inouïe et pour finir les paroles blasphématoires vomies à la face du monde dans un growl lugubre et guttural accompagneront à merveille les circle pit, mosh pit et autres wall of death de leurs prochains concerts qui, espérons-le, passeront par notre héxagone.

Line up:

John Hull: Chants
Jonathan Bayliss: Guitare
Tyler DTF: Guitare
Coleson Cowden: Basse
Mike Caputo: Batterie

Tracklist:

1 - Daemones Nos Ave Satanas (2:44)
2 – Predatory Impalement (4:38)
3 – Malignant Divinity (5:03)
4 – Shrine of Enmity (4:08)
5 – Unholy Infestation (5:09)
6 – Magna Daemonia (1:23)
7 – Ceremonial Invocation (5:04)
8 – Sacrilege Reborn (4:54)
9 – Angel Eater (5:43)
10 – Septic Womb (4:38)
11 – Ascension of Belial (5:21)
12 – Let Us Burn (the Father, the Son and the Holy Spirit) (5:01)

Label:

Comatose Music

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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