Entretien avec Blaze Bayley et Chris Appleton


[For English readers, please scroll down to find the English version of this interview]

C'est sur la terrasse du Petit Bain, face à Bercy, que nous avons retrouvé Blaze Bayley et Chris Appleton, son guitariste, pour discuter de Endure And Survive, le nouvel album de l'ex-chanteur d'Iron Maiden, . Malgré la fatigue induite par le manque de sommeil et les longs trajets dans des conditions difficiles, ils se sont tous les deux prêtés au jeu des questions-réponses avec beaucoup de bonne humeur et de passion.

Salut les gars ! Merci de passer un peu de temps avec moi avant votre concert au Petit Bain. Ca fait longtemps que vous n’aviez pas mis les pieds à Paris !

Blaze Bayley : Oui, pourtant j’adore être ici ! Il y a quelques années, c’était très très difficile de venir et jouer à Paris, tu sais. En particulier sans avoir un gros agent, puisque je suis totalement indépendant. Je ne travaille pas avec les agences traditionnelles, je ne fais pas partie du monde musical habituel. Donc je suis mon propre label. Et quand tu ne fais pas partie de ce monde, c’est simplement difficile de jouer à Paris. Et puis des fans m’ont dit « Bon, on a un fanclub, on va se réunir et trouver un endroit à Paris pour que tu puisses jouer. » Aujourd’hui est le jour qui était disponible, et ils ont tout arrangé pour moi ! Ce sont mes fans qui ont tout organisé par eux-mêmes pour que je fasse mon premier concert en tant qu’indépendant à Paris ! Personne d’autre ! Et je les ai laissés s’occuper de tout. C’est vraiment grâce à eux que je peux revenir en France. C’est un vrai privilège, et c’est vraiment excitant de revenir ici, et de revenir selon mes propres termes, en faisant les choses à ma manière, en étant soutenu par ces gens fabuleux. C’est fantastique !

Parlons un peu de votre nouvel album, Endure and Survive, qui est le second volet d’une trilogie. Pouvez-vous expliquer comment il s’insère dans celle-ci ?

BB : Oui. La première partie était Infinite Entanglement. Il raconte le début d’un voyage de mille ans. Il décrit l’excitation qu’on ressent quand on met tous ses regrets et son passé de côté, pour partir vers un nouvel endroit. Le deuxième volet, Endure and Survive, raconte la fin du voyage de mille ans. A la fin de ce voyage, William Black, le personnage principal, découvre une vérité très déplaisante et de nombreux mensonges. Et on essaie de le tuer et de l’empêcher d’atteindre le nouveau monde. Voilà pour l’histoire d’Endure and Survive. Elle est bien plus sombre et mélancolique. L’excitation a disparu, et il ne s’agit plus que de survie, puis de choisir de se battre.

Quand on écoute les paroles, elles semblent très liées à tout ce qui se passe dans le monde en ce moment. Je me trompe ?

BB : Je ne sais pas trop. Je crois que c’est un thème assez universel. Le fait qu’on mente aux gens. Nos politiciens nous mentent, ainsi que la plupart des grandes entreprises qui nous promettent tant. On reçoit tellement peu de valeur contre notre argent pour tant de choses de notre vie. Peut-être que l’album parle de tout ça, mais avant tout, on est tous humains. Et à mon avis, on est tous confrontés à ces épreuves en tant qu’individus. On doit trouver un toit. On a des problèmes dans nos relations, que ce soit avec son compagnon ou des collègues au boulot… Et on doit faire face à ces problèmes. C’est pour ça que tout ce qui parle de relations, ça s’approche de la vérité. Et je recherche en permanence ces éléments de vérité concernant le fait d’être un humain, d’échanger avec les autres, de ce que nous faisons, et le pourquoi de notre besoin d’interaction avec les autres… Je recherche cette vérité. Et je pense que c’est une vérité qui nous concerne tous, et je crois que ces heures sombres et cette dépression que je traverse ne m’est pas spécifique. C’est une chose que vivent des millions de personnes.

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Le dernier morceau de l’album, « Together We Can Move The Sun », et assez inhabituel, avec sa structure très complexe. Pouvez-vous nous expliquer comment il est né ?

BB : [il éclate de rire] Dans la douleur ! C’est vrai qu’il est complexe, mais on ne commence jamais avec l’objectif de faire quelque chose de complexe. Mais cette bête est venue, et ça n’a été qu’après des heures et des heures de travail. Pourtant le morceau a commencé très simplement, pas vrai, Chris ?

Chris Appleton : Oui. « Together We Can Move The Sun » est sans aucun doute le morceau de l’album qui a apporté le plus de problèmes, du point de vue de l’écriture. Quand je dis « problèmes », je le dis dans le bon sens, parce que ça nous a poussés à toujours chercher les meilleurs choses que l’on pouvait faire. Tout a commencé par un morceau acoustique que Blaze avait écrit avec Michelle [Sciarrotta], qui contribue aussi à l’écriture de la trilogie. Et ensuite, Blaze et moi-même nous sommes retrouvés, et avons décidé que ce ne serait pas une ballade. Pourtant, c’est une sorte de chanson d’amour, en tous cas une histoire d’amour, mais on voulait lui donner plus d’énergie. On a commencé par ajouter un solo de guitare, puis des guitares claires… on est passé par de nombreuses structures très différentes et après des heures et des heure – littéralement des heures et des jours de travail, à l’écouter, changer des choses, modifier la structure, construire des mélodies des solos de guitare – je crois qu’on a atteint le meilleur résultat possible. Un aspect très intéressant de « Together We Can Move The Sun », c’est la façon dont il finit. Et ça finit aussi l’album. On a ce titre très triste, dans le contexte narratif, et ça devient d’un coup encore plus sombre. La fin du titre annonce « William Black must die ».

C’était justement ma prochaine question : on a donc ce gros suspense à la fin de l’album, avec la demande de tuer William. Peux-tu nous donner quelques éléments sur ce qui va se passer ensuite – si c’est déjà décidé, bien entendu ?

CA : Je ne peux pas trop t’en dire ! [rires] Mais la fin de ce passage final a clairement été l’un des morceaux les plus durs à mettre en boîte. Parce qu’on a à peu près tous les chanteurs qui sont sur l’album qui y chantent en même temps. Il n’y a aucun clavier dans cette section. Tout commence par une voix très légère, puis les harmonies arrivent avec la voix suivante, et le dialogue démarre, avec une vraie tension qui se construit dans la musique. Elle se construit grâce aux voix. Et Joanne, qui chante les parties soprano pour nous, a réussi à nous sortir des notes ultra hautes. Les plus hautes qu’aucun de nous ne puisse chanter. C’était un contre-contre-ré [Ré6, NDLR]. Si je le joue sur ma guitare, qui a 22 frettes, il s’agit de la plus haute frette de la corde la plus aigüe. Incroyable !

Tous ces morceaux constituent un tout. Est-ce difficile d’en choisir un, et de le jouer sur scène de façon isolée, sans son contexte ?

BB : C’est assez différent. En tous cas j’en fais deux choses différentes. La représentation de l’album n’est pas la raison pour laquelle tu viens voir Blaze Bayley sur scène. Tu viens pour entendre une version live des morceaux. Je ne vends à personne « Viens pour entendre mon album en live ». Ce que je dis, c’est plutôt : « Viens pour voir la passion, l’émotion, l’âme de ces morceaux ». Tu as l’album si tu veux écouter les version studios, c’est pour cela qu’on a travaillé des mois et des heures dessus. 24 heures par jour, 18 parfois. Tu l’as, et libre à toi de l’écouter dans ta voiture, avec ton casque, pour apprécier toutes ses subtilités. Montrer cela sur scène ne nous intéresse pas. Ce qui nous intéresse, c’est de montrer au public l’essence de ce qu’on a écrit. Voilà le morceau, dans sa forme la plus brute. Et jusqu’à présent, mes fans l’ont toujours très bien compris, et personne n’a jamais compris les choses autrement. C’est incroyable d’avoir tous ces gens qui partagent naturellement cette vision des choses. J’ai vraiment de la chance d’avoir tous ces fans qui me suivent depuis des années et pensent : « Voilà la version live, voici celle de l’album ».

Et pour chanter un morceau hors de son contexte, tu n’as pas besoin de changer d’état d’esprit ?

BB : Non, parce que les morceaux viennent de trois albums, de cette énorme histoire. Et pour tous les morceaux de cette histoire, on avait décidé très tôt qu’on devrait pouvoir écouter les albums sans connaître les paroles, ni l’histoire, sans avoir vu la pochette, et penser malgré tout « C’est un bon album » ou « C’est un bon morceau ». Donc il n’y a aucun problème à prendre un morceau à part. Ce qui arrive par contre, c’est que les morceaux sont tellement chargés d’émotion que parfois ils me font du mal quand je les chante. Parce que je deviens la personne dont je parle, je ressens sa douleur, certains soirs. Et ça rend mes fans fous ! Et mes fans français sont les plus passionnés, les plus fous et les plus émotifs de tous ! Ils attrapent ce que je leur offre et les prennent en plein cœur. Et les émotions fortes de l’album prennent vie. Même avant ça, on avait des émotions incroyables sur scène, une connexion intense avec les fans français. Avec ces nouveaux albums, c’est encore plus vrai.

Tu chantes toujours des morceaux de Maiden lors de tes concerts. Tu le fais pour les fans, ou c’est important pour toi ?

BB : En fait, je ne suis pas très bon avec les setlists, je laisse Chris s’en occuper.

CA : Oui, la setlist est en général mon problème.

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C’est un problème ? [rires]

CA : C’en est un, mais un beau problème. Il y a tellement de bons morceaux dans lesquels piocher, et on essaie toujours de couvrir toutes les périodes de l’histoire de Blaze. Depuis les débuts avec Wolfsbane, jusqu’à son énorme carrière solo, en passant par ses années avec Maiden. L’une de choses qu’on veut toujours faire, c’est garder tous les nouveaux morceaux dans la setlist. On veut en garder au moins cinq ou six du dernier album. On en joue aussi toujours beaucoup de l’album précédent, Infinite Entanglement, et on choisit ensuite les morceaux-clé de Silicon Messiah et des autres. C’est donc une sacrée tâche de choisir ces morceaux, c’est beaucoup de boulot. Mais de temps en temps, je demande aux gens sur Facebook « Quels morceaux voulez-vous vraiment entendre ? », « Quel est votre morceau préféré de Endure and Survive », des choses comme ça… Certains fans suivent Blaze depuis très longtemps. Ils ont beaucoup entendu de morceaux de Maiden, et ils les ont parfois assez entendus. Donc on joue toujours « Man On The Edge » parce que ça a été le carton de Blaze avec Maiden, on fait toujours « Futureal », encore une fois parce qu’il avait bien marché, et que c’est un morceau court. Et ensuite, dans cette setlist, on voulait rajouter trois morceaux. Mais avec tous les morceaux longs, on ne pouvait en mettre qu’un. Tu ne peux jouer que « The Clansman », ou « Virus », ou encore « Sign Of The Cross ».

Sinon, ça empièterait sur les nouveaux morceaux.

CA : Exactement. Si on jouait les trois, ce serait déjà une demi-heure de musique. Et on n’a que 90 minutes ou deux heures, avec des fans qui attendent les nouveaux morceaux. Beaucoup, et c’est très plaisant à entendre, veulent entendre des trucs du nouvel album. C’est vraiment cool pour nous.

Blaze, tu as fait une tournée acoustique avec Thomas Zwjisen il y a quelque années. Tu aimerais expérimenter d’autres trucs de ce genre ?

BB : Je prévois de faire une nouvelle tournée acoustique en septembre. Elle se terminera au Husqvarna Rock & Art Festival. On espère avoir quelques nouveaux morceaux acoustiques sur lesquels travailler. Mais c’est tout ce que je peux faire pour l’instant avec le temps que j’ai. Si je pouvais trouver un moment pour rejouer avec Wolfsbane, je le ferais.

Beaucoup de gens attendent ça avec impatience !

BB : J’adorerais le faire ! On va le faire. La question est juste "Quand est-ce qu’on aura le temps ?”. Ce qu’on fait en ce moment est très intense, on est parti de l’idée de sortir chacun des trois albums le premier mars de chaque année. Ça fait qu’on ne peut pas dire "Ça sortira quand ce sera prêt". On se débrouille pour que ce soit prêt.

C’est une grosse contrainte.

BB : Ouais, mais je suis un travailleur. Je suis issu de la classe ouvrière. Et dans l’industrie musicale des dinosaures qui vendent des millions de CD, les gens peuvent prendre leur temps, et même gâcher du temps et beaucoup d’argent. De mon côté, j’adore chanter, j’adore jouer sur scène, j’adore écrire des morceaux, j’adore les collaborations que j’ai avec Thomas, Chris, Michelle et d’autres… J’aime vraiment ces collaborations. Alors pourquoi je voudrais ne pas en profiter tout le temps ? Du coup, avoir bloqué le 1er mars, ça nous permet de nous dire « OK, on est fixés. Ensuite on pourra commencer une nouvelle tournée. »

Ca impose le rythme.

BB : Exactement, ça impose le rythme ! C’est très intense, et c’est un peu comme un train de marchandises : quand il quitte la gare, on ne peut plus en descendre. On était dans le train il y a deux ans déjà, et on continue d’avancer. Un côté incroyable de tout ça, c’est que mes fans qui me soutiennent depuis longtemps sont avec nous dans toute cette aventure. Il sont sur le vaisseau avec moi. Tout le monde fait le voyage avec moi, et on ne connait pas les prochaines étapes. Même si je sais où va l’histoire, je connais la fin du prochain épisode. On a aussi un morceau qu’on avait écrit pour Infinite Entanglement, qui appartient au troisième album. On l’a toujours sur le coude, il faudra la réarranger et l’enregistrer, mais ce sera le gros morceau du troisième épisode. On le sait déjà, on le sent. Voilà où on en est. C’est incroyable de s’être lancés là-dedans. Mais je ne veux pas attendre. Tu vois, pourquoi attendre ? « Quand ce sera prêt ». Débrouille-toi pour que soit prêt ! Tu sais, quand tu mets un bœuf bourguignon au four, il y a une certaine période où il cuit, puis il est prêt. Après ça, il sera brûlé. Ou si tu ne le mets pas au four, il ne sera jamais prêt ! [rires] Et il va pourrir ! Donc qu’est-ce que tu veux faire ? Je vois mon album et mon travail comme un magnifique plat français, dont je veux que les gens se régalent. Pas un bout de merde pourri infesté de vers. Ou un truc tellement brûlé qu’on ne le reconnait plus ! [rires]

Merci encore à tous les deux pour votre temps ! Qu’est-ce que je peux vous souhaiter ?

BB : La santé ! C’est tout ce dont on a besoin. Si on a la santé, on peut continuer notre chemin ! Merci à toi !

We met Blaze Baymey and his guitarist Chris Appleton on the rooftop of the boat Le Petit Bain, on the river Seine in Paris. Together, we chatted about the new record of the Iron Maiden ex-singer, Endure and Survive. Despite the tiredness induced by the lack of sleep and the long trip to Paris, they both answered our questions with humour, passion, and great kindness.

Hi guys ! Thank you for spending some time with me before your gig here at Le Petit Bain. So it’s been a while since you came to Paris !

Blaze Bayley : Yes, I love being here ! Years ago, it was very very difficult to come and get a gig in Paris, you know. Especially without a big agent, because I am totally independent, I don’t work with mainstream agencies, I’m not part of the mainstream music. So I am my own record label. And if you’re not part of that, it is just difficult to play in Paris. And some fans said “Well, we have a fanclub, we’ll get together and find a place in Paris so you can play there”. Today is the day that was available, and they sorted it out for me ! So my fans sorted out by themselves the first gig we can do independently in Paris ! No one else ! And since then, I’ve always left it to them to arrange it. It’s really thanks to my fans that I can come back to France. It’s a real privilege, and it’s so exciting to be back, and to be back on my own terms, doing things my own way, and being supported by these fabulous people… that’s fantastic !

So let’s talk about your new record, Endure and Survive, that is the second volume of a trilogy. Can you explain how it fits in this trilogy ?

BB : Yes. The first part is Infinite Entanglement. That is the beginning of a journey of a thousand years. It has the excitement of leaving behind your regrets and your past, and going to a new place. The second album, Endure and Survive, is the end of the journey of a thousand years. At the end of that journey, William Black, the main character, finds out some very uncomfortable truth. He discovers many lies. And they try to kill him and stop him reaching the new world. That’s the story of Endure and Survive. It is much darker and more melancholic. The excitement has gone, and it is about survival, and then making the decision to fight back.

When I listen to the lyrics, they also seem really linked to what’s happening in our world these days. Am I right ?

BB : Well, I don’t know. It’s a big universal theme, I think. That people are lied to. We are lied to by our politicians, and many of the big businesses that promise us so much. We get so poor value for money in many areas of our lives. So perhaps it is, but we’re all human. And in my opinion, we face these challenges as individuals. We have to find a rent. We have problems in our relationships, whether they are with partners or colleague at work… And we have to face those, so anything that deals with relationship… if it has a truth – and I’m searching constantly for the elements of truth about being a human being, and relating to other people, and why we do this, and why we need to have the interaction of relationships with other people. I’m searching for that truth. I think it’s a truth that is for everybody, and I think the darkness and depression that I go through is not unique to me. It’s a thing that many millions of people have to go through.

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The last song of the record, “Together We Can Move The Sun” seems pretty unusual, with its very complex structure. Can you explain how it came together in the first place ?

BB : [he laughs loudly] With great difficulty ! It is complex, and we never start out trying to make things any way complex at all. But this beast came, and it was just hours and hours of work. It started with a very small beginning, didn’t we, Chris ?

Chris Appleton : Yes. “Together We Can Move The Sun” was probably the one song on the album that, from a songwriting point of view, brought the largest amount of problems. Problems in a good way, because we were constantly searching for the best things we could do. It started off as an acoustic piece that Blaze put together with Michelle [Sciarrotta] who also contributes to the writing of the trilogy. And then, myself and Blaze sat down, and decided that it was not a ballad. It’s kind of a love song, it’s the story of a love song, but we wanted it to have a lot of energy. We started it off with a guitar solo, then introduced clean guitars… it went through a lot of different structures and I think that after hours and hours – and it’s literally hours and days of work and listening back to it, changing things, changing structures, building melodies, guitar solos – I think we came to the best possible result. And a very interesting thing about “Together We Can Move The Sun” is the way it finishes. And it also closes the album. Because we go from this incredibly sad song, in the context of the story, and then it goes even darker. The end of the song ends with “William Black must die”.

It’s actually my next question. There is a huge suspense at the end of the album, with this request of killing William. Can you give us some insight on what’s happening next – if it’s already decided obviously ?

CA : Well we can’t give too much away ! [laughs] But the end of that section was probably one of the hardest bits to put together in the studio. Because we had pretty much all the singers that are involved in the project, in that section. There was no use of any keyboards of any kind in that section. It starts with a very low voice, and then the harmony of the next voice comes up, and the dialog comes in, and you can feel all the tension building up in the music. It builds up with the voices. And Joanne, who does the soprano voices for us, managed to give us absolutely top notes. The highest notes that any of us can sing. It was a top D ! If I play that on my guitar, which is a 222-fret guitar, it is the top fret on the highest string. Really impressive !

All these songs go together as a whole. Is it hard to take one, and play it on stage on its own, without its context ?

BB : This is different. I make it different. The representation of the album is not why you come and see Blaze Bayley live. You come to hear the live version of that song. So, I’m not trying to say to anybody : “Come and hear the album live”. What I’m saying is “Come and see the passion, the emotion, and the spirit of this song”. You have the album to listen to, which we’ve worked on for months, hours, 24 hours at a time sometimes… 24 hours a day, 18 hours a day… You have that to listen to in your car, with your headphones, with all the little touches. We’re not interested in showing you that live. What we are interested in showing you is the essence of what we have done. Here is the song, in its raw form. And so far, all of my fans have understood that, and nobody has ever thought it was something different. It’s an incredible thing that people see that naturally. Anyway, I’m very very lucky to have fans who have followed me for many years and see it as : that’s the live version, that’s the album version.

And you, personally, don’t you need to switch to another mindset to sing in without its context ?

BB : No, because it is from three albums. It is this huge story, and the songs on the whole story, we made the decision very early on that you must be able to listen the albums without knowing the lyrics, without knowing the story, without seeing the artwork and still think “That’s a good album” or “That’s a good song”. So there is no problem taking a song out. What happens is because some songs are so emotional, there is such a connection, that they start to hurt as I’m singing them. Because I feel that person, I become that person’s pain sometimes and certain evenings. And my fans are absolutely crazy. And my French fans are the most passionate, crazy emotional people among all the fans. They just grab things and take them to their hearts. And the drama that’s on this album becomes alive. Even before that, we had an incredible drama in our shows, an intense connection with my French fans. And with these albums, we have it even more.

You still include some Maiden tracks on your tours. Are you doing for the fans, or is it something important to you ?

BB : Well, I’m not good with the setlist, so I leave it to Chris.

CA : Yes, the setlist is usually my problem.

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Is it a problem ? [laughs]

CA : It’s a problem, but it’s a beautiful problem ! Because there’s so much great material to pick from, and one of the things we are trying to do is include everything from Blaze’s history. From back to the Wolfsbane days, his years in Iron Maiden, and his huge solo career now. One of the main things we are trying to do is keep all the new material in the setlist. We want to keep at least five, six songs from the latest album. We still are playing a lot of songs from the previous one, Infinite Entanglement, and we chose the key songs from Silicon Messiah and the others… So it is a task, you know, to pick these songs, it is huge. But every so often, maybe every few months, I put a post on Facebook, asking “which songs do you really want to hear?”, “Which is your favourite song from Endure and Survive?”, and so on… Some fans have been following Blaze for a long, long time. They’ve heard a lot of the Maiden songs, and they kind of have heard them enough. So we always play “Man On The Edge” because it was his hit single in Maiden, we always do “Futureal”, because again, it was a hit, and it’s a short one. And then, in this setlist, we decided to do three more songs, but with all the long ones you can only do one. You can only play “The Clansman”, or you can only do “Virus”, or only “Sign Of The Cross”.

Because that would kick new material out.

CA : Yeah, exactly. If you do the three of them that’s already half an hour of music. And we only have 90 minutes to two hours, with the fan being very after the new material. A lot of them, and it’s very nice to hear, want to hear the stuff from the new album. That’s really cool for us.

Blaze, you did an acoustic tour with Thomas a few years back. Do you have any plans to try other new things like this ?

BB : I’m planning an new acoustic tour with Thomas in September. Ending in the Husqvarna Rock & Art Festival. We hope to have some new acoustic songs to work on. This, really, is all I have time for at the moment. If I could find a way to find a couple of days to have a new Wolfsbane reunion, I would.

Many people people are waiting for that.

BB : I’d love to do it ! We’re gonna have another one. It’s just “When can we find the time?”. This is so intense, and we started with the idea that each of the three albums would come out on March 1st. And I don’t want to say “When the songs are ready”… No, we get them ready.

That’s a tough constraint.

BB : Yeah. But I’m a worker, I’m a working-class man, I come from a working-class background. And in the big dinosaur music industry of million sales of CDs, people can take their time, they can waste time and a lot of money. And for me, I love to sing, I love to perform, I love to write songs, I love the collaboration I have with Thomas, with Chris, with Michelle and other people. I love those collaborations. So why wouldn’t I want to do that all of the time ? So chosing the 1st of March is like “Great, we know that. Then we can start another tour.”

It sets the pace.

BB : Exactly, it sets the pace ! And it is intense, and it is a freight train : when it leaves the station, you’re not getting off. And that’s where we were a couple years ago, and we’re still moving on. One incredible aspect of it is that all of my fans that have supported me for so many years are aboard too, with this Entanglement thing. They’re on the spaceship with me. Everybody is going there with me, and we don’t know the next parts of the journey. I know where the story goes, I know the end of the next episode. And we have a song that we wrote for Infinite Entanglement that belongs to album three. And we still have it, we have to re-arrange it and record it , but it will be the big song of the third part. We already know that, we can feel it. So we’re there. It’s an incredible thing to be on this. But I don’t want to wait around. You know, why wait ? “When it’s ready”. Make it ready, get it ready ! You know, when you put a beef bourguignon in your oven, you have a certain time when it will be cooked, then it will be ready. After that, it will be burnt. Or if you don’t put it in the oven, it will never be ready ! [laughs] An it will become rotten ! So what do you want to do ? I see my album and my work as a beautiful French meal that I want people to enjoy. Not as a piece of rotten maggot-infested shit. Or something completely burnt beyond recognition !

Thank you once again guys for your time, what can I wish you for the future ?

BB : Well, health ! It is the only thing we need. If we can keep our health, we can keep going ! Thank you, man !
 

 



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