Immolation – Atonement

Immolation fait aujourd'hui partie des formations incontournables du death metal américain, ayant poli son art depuis ses débuts avec le désormais classique Dawn of Possession (1991). N'ayant jamais fait la moindre concession dans sa musique, le combo n'a jamais déçu, ayant toujours accouché d'opus efficaces et brutaux. Kingdom of Conspiracy, sorti en 2013, confirmait cette tendance de la part de la troupe à Ross Dolan. Quatre ans plus tard, Atonement enfonce une nouvelle fois le clou à travers onze titres à la personnalité bien marquée.

Pourtant, le départ de Bill Taylor l'année dernière, après près de quinze ans passés avec Immolation aurait pu changer la donne. Mais le noyau dur d'Immolation reste avant tout composé par le duo Ross Dolan (chant, basse) et Robert Vigna (guitare), co-fondateurs du groupe en 1988 et gardiens de l'identité de la formation.

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De ce fait, il n'est pas étonnant que sur l'ensemble des titres on retrouve tous les ingrédients qui caractérisent la musique d'Immolation depuis Majesty and Decay, à savoir un chant rageur, des changements ponctuels de tempos, un son massif et une lourdeur sans équivoque. Pourtant "The Distorting Light" débute cette galette par un riff légèrement dissonant avant l'apparition du growl profond de Dolan, décidément l'un des meilleurs chanteur de death metal, au timbre guttural  suintant la hargne et la colère.

Comme toujours depuis leur signature chez Nuclear Blast, le groupe bénéficie d'une production massive, écrasante, prête à réduire en bouillie des cervicales, sous les coups de butoir de Steve Shalaty (batterie). Et si ce dernier maîtrise bien la double pédale ("Rise The Heretic", "Epiphany"), c'est sur les mid-tempos qu'il est le plus efficace ("Above All"), lorsqu'Immolation associe la lourdeur du doom ("Fostering the Divide", la première moitié de "Lower") et la puissance du death ("When the Jackals Come"). Car malgré onze titres très homogènes, Immolation ne lasse à aucun moment, variant la dynamique des titres ("Thrown to the Fire"), et proposant une musique rampante et malsaine qui prend aux tripes, retrouvant ainsi l'essence même du death metal. En choisissant de délaisser l'aspect technique, les Américains proposent un riffing efficace, bien mis en valeur par les rugissements telluriques de Dolan, comme sortis tout droit des entrailles de la terre.

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On pourrait reprocher au quatuor de ne pas chercher à se renouveler et d'appliquer depuis plusieurs opus la même recette. Mais c'est dans les vieux pots que l'on fait la meilleure soupe et celle d'Immolation est particulièrement savoureuse, provoquant inévitablement à chaque album un goût de reviens-y. Et puisque le combo a trouvé le savant dosage entre lourdeur, puissance, efficacité et morbidité, pourquoi devrait-il s'en priver ?

On peut désormais espérer qu'Atonement permettra à Immolation de venir tourner un peu plus en France, le quatuor étant relativement rare sur nos scènes. Tel l'ange morbide qui illustre la pochette d'Atonement, Immolation propose un album majestueux et fascinant, qui ne laissera pas de marbre.
Le death metal dans toute sa splendeur !

Note : 8,5/10

Sorti le 24 février 2017 chez Nuclear Blast
Photos promos : DR

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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