Under Sort Sol est le premier album de Dødsritual dans lequel on retrouve d’anciens musiciens de Hat. Et quelle entrée en la matière avec le titre éponyme ! Un son et des riffs qui déboulent comme ça, tel un claquement de doigt, doublé d’une voix (celle de Undertrykker qui se cache aussi derrière les fûts) tellement écorchée qu’on ne risque pas de se tromper. C’est simple, on a l’impression de connaitre « Under Sort Sol » depuis toujours tellement il entre facilement dans notre mémoire.
« Lost in the Remains » nous offre une belle intro assez claire, rapidement suivie par une musique impactant « Die, Die ». La mélodie est accrocheuse avec des moments de relâchement qui laissent la batterie s’exprimer.
Sur « Dømt til å leve » on change de registre même si c’est un peu ce que l’on peut reprocher à l’album qui alterne systématiquement un titre black metal suivi d’un titre doom. Le mid-tempo tout en nuance propose des lignes plus ambiantes, plus sombre. La batterie possède un son très métallique, limite doom à la Black Sabbath ou à la Count Raven terminant dans un délire de mellotron. Le même esprit hante le possédé « The Visitor » avec un piano qui se pointe dans le dos comme un poignard sorti d’un angle mort.
« Alt lys er slukket » et « Venomtongue » nous montrent le côté black ‘n roll de Dødsritual. Le premier avec sa grosse accélération et son passage spartiate à la Deströyer 666, caractérisé par un son de guitare (Nevresch) à rendre jaloux un gros thrasheur. Sublime ! Divin ! Le deuxième nous évoque plus un Vreid où Undertrykker gueule comme un possédé. Le travail sur la voix aurait toutefois mérité une meilleure approche.
L’avantage et l’intelligence du groupe aussi est de proposer des titres pas trop longs, allant à l’essentiel. Dans le riff, on retrouve un côté pagan un peu caché avec de glorieux chœurs (« A Glorious Past ») avant d’être percuté par de nouvelles bourrasques violentes.
Ensuite on se perd un peu avec « The Eternal Return » qui présente un début chaotique assez loin de la logique des premiers morceaux de l’album. Pourtant c’est du costaud, mais notre attention s’effiloche avec cette basse (synthé) trop présente.
Dødsritual se rattrape sur la fin avec un traitement intéressant et captivant sur « Oh Nemesis » avec ce sermon de preacher tout droit sorti d’un bande-originale décalée, sur une ligne mélodique assez simple et une voix encore plus « déglinguée », doublée de passages pseudo-ambiants.
Avec le morceau le plus long et lent, « Dark Hole », Dødsritual sait créer quelques choses de particulier. D'accord, la voix possédée est un peu lourde mais on en fera abstraction puisque le titre termine par un « I am sorry » et puis « Vlan !!! » il se met une balle dans la tête !
A l’avenir Dødsritual devrait faire un choix plus tranché entre le black metal et le doom. Bien que nous apprécions les deux courants musicaux, il est toutefois difficile de suivre un album qui alterne presque à chaque nouvelle chanson entre ces deux styles.
Lionel / Born 666