Un an après un passage mitigé au Motocultor Festival, Children Of Bodom revient en terre bretonne pour fêter le vingtième anniversaire du groupe à travers la tournée 20 Years Down & Dirty. Accompagnés pour l’occasion de Oni et Forever Still, les Finlandais se devaient de relever le niveau suite à leur dernière prestation trop impersonnelle, et de confirmer que vingt ans après, le death mélodique continue de couler dans leurs veines avec la même énergie qu’au premier jour.
L’Echonova, St-Avé (agglomération de Vannes), 20H00. Les portes de la salle s’ouvrent pour laisser entrer les quelques 400 metalheads venus applaudir Children Of Bodom. Oui, ils sont venus en grande partie uniquement pour COB, et l’ont fait ressentir…
Oni
Se présentant comme un groupe de metal progressif, Oni a la tâche d’ouvrir la soirée, et les cinq musiciens commencent leur show dès 20H30, pile à l'heure. Les Canadiens ne disposent que de trente minutes pour convaincre les spectateurs de quitter le bar pour venir les découvrir, et malheureusement, le but n'est pas vraiment atteint.
Malgré une superbe énergie (en particulier le claviériste qui joue avec des baguettes tout au long du set), la salle ne parvient pas à se remplir. Et les dernières notes de chaque titre n'inspirent visiblement pas grand chose au public resté les soutenir, tant et si bien que les applaudissements tardent à se manifester.
C'est plutôt dommage, car le potentiel de ce jeune groupe n'est pas négligeable : non-content d'être sous la protection du producteur Josh Wilbur (Lamb Of God ou encore nos bien-aimés Gojira ), leur album Ironshore est bien présenté, avec des titres très pointus et bien exécutés. Peut-être n'était-ce tout simplement pas l'auditoire pour ce style de compositions. La petite scène de l'Echonova ne leur permet d'ailleurs de profiter que d'un espace trop restreint pour correctement s'exprimer. Les membres d'Oni n'ont pas à rougir, mais le public de COB n'était peut être pas la cible idéale pour leur prestation.
Forever Still
A peine le temps d'enlever le matériel des Canadiens que les membres de Forever Still envahissent la scène pour les derniers réglages avant leur set. Groupe à chant féminin originaire du Danemark, la bande vient défendre son premier album sorti l'année dernière: Tied Down. Le show nous emmène dans une atmosphère plus sombre, plus proche de ce que pourrait faire un groupe comme Within Temptation sans les parties orchestrale.
Bien que les riffs soient plutôt mélodieux, ce qui nous permet d'apprécier leurs compositions, l'embrasement n'aura pas lieu. Oui, nous vous l'avons dit: les spectateurs veulent voir Children Of Bodom ce soir. Encore une fois et malgré un set carré du début à la fin, une bonne communication avec le public et des créations musicales très appréciables, ce n'était probablement pas une place de prédilection pour les cinq Danois.
Cela ne les découragera pas pour autant, assurant avec le sourire leurs parties, Maja Schonning (chant) se permettant quelques envolées magistrales. Après trois EP de qualité, il serait interressant d'écouter, si vous ne l'avez pas encore fait, leur première opus Tied Down, car encore une fois, même si les réactions divergent, le groupe a été bon, très bon, et saura certainement trouver sa place.
Children Of Bodom
Enfin ! Le show des Finlandais peut commencer. La salle, bien que n'affichant pas complet, se présente comme étant bien remplie. La faute très certainement à un précédent passage en terre bretonne (Motocultor Festival) en dessous de nos espérances. Trop centré sur Alexi Laiho, manquant de spontanéité et de prestation scénique... Il fallait donc que le combo assure un set de qualité pour fêter avec nous leur vingtième anniversaire.
Pas de crash barrières ce soir, il nous faudra donc nous faufiler entre les spectateurs du premier rang, très agréables, et que nous tenons à remercier, afin de prendre des clichés convenables. L'intro de "Deadnight Warrior" se fait entendre, alors que les musiciens entrent sur la scène pour exécuter l'un des premiers titres qu'ils nous avaient présentés il y a vingt ans ! Celui-ci n'a pas pris une ride, et enflamme la salle de l'Echonova. Sans parler de pogos et autres wall of death, le public est réceptif, et bien heureux de retrouver les Children Of Bodom.
Cette fois-ci, la leçon semble avoir été comprise, et chacun se montre très convaincant : Alexi Laiho passionne toujours autant, pendant que Daniel Freyberg assure la guitare rythmique en arrière-plan. Janne Wirman se fait plaisir sur de nombreux morceaux où ses interventions sont indispensables, comme les cultes "Angels Don't Kill" ou "Downfall".
Cela fait plaisir à voir, car il faut bien l'avouer, les claviers, tout comme les batteurs, sont souvent en retrait sur scène. Et bien ce soir, ce n'est le cas pour aucun des deux, car le charisme de Jaska Raatikainen, co-fondateur du groupe avec Alexi, permet de dimensionner chaque titre différemment: la salle étant plutôt intimiste, son relationnel avec le public s'en trouve grandi, et une approche plus réaliste de son travail en live était ainsi possible ce soir là.
Henkka Seppälä, bassiste des COB, prend la parole entre deux morceaux, faisant place aux souvenirs de leur prestation au Motocultor, mais aussi en nous faisant remarquer qu'ils apprécient la France, car "on peut prendre un verre de vin rouge sans que personne ne vous dise rien. Chez nous, on te prendra tout de suite pour un alcoolique !" Son français est par ailleurs très correct, et nous apprécions cet effort !
Roy, la mascotte de la bande (une représentation folklorique de la faucheuse) fait peau neuve sur le backdrop, représentant l'artwork de leur premier opus, Something Wild. Les jeux de lumière sont aux couleurs de ce que COB nous a habitué, sans pour autant tomber dans la routine, et les stroboscopes ne sont utilisés qu'avec parcimonie. En résumé, l'éclairage des Children Of Bodom, à l'inverse des deux premiers groupes, est sans défaut.
La setlist, quant à elle, se compose de nombreux titres de leur premier album, mais représente également un mini-panel de leur travail de création sur leurs quatre premiers opus, respectivement Something Wild (1997), Hatebreeder (1999), Follow the Reaper (2000) et Hate Crew Deathroll (2003).
Children Of Bodom réussit donc sa soirée, une heure et demi de death melodique sous couvert d'une qualité sonore plus que respectable. Pour peu que les quatre autres concerts donnés en France aient été aussi généreux, on est en droit de croire que le combo reviendra avec encore plus d'énergie dans les festivals et salles de l'Hexagone.
Setlist :
"Deadnight Warrior"
"In The Shadows"
"Needled 24/7"
"Black Widow"
"Bodom After Midnight"
"Warheart"
"Angels Don't Kill"
"Red Light In My Eyes, Part 2"
"Hate Me !"
"Downfall"
"Everytime I Die"
"Lake Bodom"
"Bed Of Razors"
"Children Of Decadence"
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"The Nail"
"Towards Dead End"
Photos par Jerem bzh. Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe.
Merci à L'Echonova.