Northlane a surpris ses fans en sortant sans l'annoncer son nouvel opus. Nommé Mesmer, comme le trailer posté par UNFD il y a deux semaines sur Youtube, l'album à la pochette sublime était très attendu. Beaucoup regrettent l'époque de Discoveries/Singularity et ont été déçus par Node. Northlane est donc attendu au tournant avec ce nouvel opus, qui annonce sans doute la tournure que le groupe a décidé de donner à sa musique.
Si vous n'aviez pas aimé Node, vous serez à moitié déçus par cet album. Les similitudes sont frappantes, mais Mesmer est bien plus abouti et cohérent que Node. Ce dernier avait été réalisé un peu dans la foulée d'un nouveau chanteur. Le nouvel album de Northlane est bien plus réfléchi et bien plus intéressant.
Avec Node, le groupe avait un peu mis de côté son passé. Ce qui paraît normal lorsque l'on change de chanteur. Ici, pas de retour à cette époque, mais une violence perceptible à certains endroits.
Contrairement au précédent opus, les parties criées sont bien plus présentes et maîtrisées. Sur "Colourwave", l'un des morceaux les plus marquants de Mesmer, le frontman Marcus Bridge surprend par son scream qui prend de la puissance.
On avait été subjugué par son chant clair, aussi bien sur Node qu'en live. Marcus Bridge est un excellent chanteur et il le prouve tout au long de l'album. Il s'approprie bon nombre de parties par son chant clair et sort des notes hallucinantes, comme sur "Solar". Son timbre de voix a changé la musique du groupe, l'a orientée vers une autre façon de faire, ce qui à l'écoute de cet album est une réussite.
Northlane alterne entre des moments violents et des parties plus posées. Sur "Citizen", les riffs donnent de la lourdeur à l'ambiance générale. Car ces derniers sont remarquables de justesse et d'intelligence à travers tout l'album. Jon Deiley et Josh Smith sont les artisans de cette agressivité. A l'inverse, l'ambiance planante demeure sur pas mal de titres, comme sur "Savage". Et ces deux réalités sont présentes sur chaque morceau de l'album et cohabitent ensemble.
Où Northlane surprend son monde, c'est par les influences multiples qui s'entendent à l'écoute de Mesmer. Les introductions déjà, sont toutes pratiquement surprenantes. Si le djent est totalement représenté à l'entrée de "Heartmachine", c'est plutôt l'électro qui est mis en avant au début de "Zero-One". Et ces éléments de surprise décontenancent, mais on ne peut qu'applaudir l'initiative. New wave, jazz, synthé... On est étonné en entendant ces influences multiples.
Le réel coup de force de cet album reste la surprise, qui alimente justement l'intérêt. A l'instar d'Architects qui avait misé sur un titre totalement dingue en conclusion de l'album, "Memento Mori", on retrouve un peu de cette folie sur "Paragon". Ce dernier est d'ailleurs dédicacé à Tom Searle, et quel meilleur hommage que de reprendre un peu la recette des Anglais. Une introduction lente, presque vide, avec une impression que quelqu'un s'étouffe, qui monte crescendo avec l'introduction de gros riffs bien djent et d'un scream bien puissant, qui délivre des paroles poignantes et touchantes.
Avec Mesmer, on sent que Northlane a définitivement trouvé sa voie. La formation australienne n'a pas fait un deuxième Node, mais a amélioré sa recette en proposant des choses un peu différentes, des petits rajouts par-ci par-là qui visent à construire un album très intéressant. Peut être moins tubesque, les chansons n'étant pas des hymnes que l'on retient dès la première écoute.
Pour autant, on retient que "Colourwave", "Zero-One" et "Paragon" sont les trois plus grandes réussites de cet album. Les fans de Northlane déçus par Node pourront se retrouver dans certaines chansons de Mesmer, notamment les plus violentes comme les trois citées précédemment ou encore "Citizen" et "Render". La formation native de Sydney réussit donc son pari avec un album juste, clair et maîtrisé.
Tracklist :
1. Citizen
2. Colourwave
3. Savage
4. Solar
5. Heartmachine
6. Intuition
7. Zero-One
8. Fade
9. Render
10. Veridian
11. Paragon