Après deux EP, Inside My Head et Closure, et des tournées en première partie de groupes prestigieux comme Architects ou While She Sleeps, il était plus que temps pour les Anglais de Blood Youth d'offrir au public un véritable premier album. Intitulé Beyond Repair, celui-ci ne réinvente pas le schmilblick mais permet au trio de s'imposer comme un groupe sur lequel il va falloir compter dans les années à venir. On a pour vous décortiqué les dix titres qui composent cet opus, bonne lecture !
La dernière fois que nous avons vu Blood Youth c'était en octobre dernier à Lyon et à Paris dans le cadre de la tournée avec While She Sleeps. A cette époque, le groupe était encore un quatuor mais malheuresement Max Dawson (basse) a depuis quitté le navire non sans avoir enregistré les parties de basse que nous pouvons entendre sur Beyond Repair. Ainsi Blood Youth est maintenant un trio articulé autour de Kaya Tarsus (chant), Chris Pritchard (guitare) et Sam Hallett (batterie).
Lors de cette même tournée avec While She Sleeps, Blood Youth nous avait offert un premier extrait de cet album avec le titre "Parasites", un morceau qui bizarrement n'a pas été utilisé en tant que single pour promouvoir l'opus en amont étant relégué derrière "Reason To Stay", "Making Waves" et enfin "I Remember".
Alors à quoi s'attendre de l'écoute de Beyond Repair ? Et bien au final pas grand chose qui diffère de ce que nous avons pu entendre sur Inside My Head et Closure. Si vous avez aimez ces deux EP, vous allez très sûrement adorer Beyond Repair. Si malheureusement votre curiosité n'a pas été chatouillée par la musique du combo britannique, ce n'est sûrement pas ce premier album qui vous fera changer d'avis tant la recette est à quatre vingt cing pour cent la même. Chris Pritchard nous sort une panoplie de riffs qui vont encore faire mal aux cervicales que ce soit dans votre canapé ou dans la fosse, le combo basse - batterie va vous faire swinguer comme vous donner envie d'aligner les tartes dans le pit à cause de breakdowns absolument massifs ou lorsque Kaya Tarsus passe d'un chant hyper agressif à un chant clair sur les refrains à la vitesse de la lumière. Les deux premiers singles sont d'ailleurs de très bons exemples de cela. "Reason To Stay" est porté par un refrain en chant clair efficace et un breakdown monstrueux par la suite et "Making Waves" bénéficie aussi d'attributs similaires aussi bien dans la construction que dans l'exécution.
Le paragraphe précédent peut faire peur quand on le lit. Est-ce que Blood Youth n'aurait pas choisit la voie de la facilité en répétant inlassablement la même recette pendant dix titres et trente cinq minutes ? Il n'y a pas de réponse définitive à apporter à cette question. L'album est relativement homogène sur toute sa durée mais ce n'est pas non plus un copier-coller de la recette utilisée sur les deux EP, le trio a réussi à garder son agressivité tout en offrant des passages plus aérés rendant l'écoute moins anxiogène. Il est d'ailleurs intéressant de noter que les deux premiers singles sont des bonnes compositions mais qu'au final ce sont loin d'être les titres les plus intéressants de l'album. On leur préféra très nettement des morceaux comme "What I'm Running From", "Buying Time", "Bless" et "Man Made Disaster".
Cet album se découpe d'ailleurs assez facilement en deux grandes parties. La première partie de l'album est centrée sur l'efficacité à l'extrême autour notamment des singles pour un résultat plus que correct et avec des titres qui vont faire des ravages dans la fosse. Et puis cette seconde partie qui nous donne de l'espoir et de la confiance pour le futur de Blood Youth car on y retrouve des éléments prometteurs nous sortant de la monotonie de la première partie. Du riff d'intro de "Pulling Teeth" qui nous ramène vers Stray From The Path au mid-tempo salvateur de "Buying Time" en passant par le riff gras et le long scream de Kaya Tarsus de "Bless" pour terminer le petit bijou "Man Made Disaster" et son outro ambiante et planante. On en prend plein les cages à miel et ça fait grandement du bien. C'est là le signe d'un groupe qui a encore beaucoup à se prouver à lui-même et qui n'est pas embourbé dans une dynamique simpliste.
Beyond Repair n'est pas exempt de défauts mais pour un premier album, c'est quand même du très solide. Il faut maintenant espérer que Kaya Tarsus ait progressé sur son chant clair pour les concerts et on ira se prendre et/ou donner des mandales dans les pits de France et de Navarre sur les titres de cet album !