King of Asgard est descendu de son trône suédois pour nous offrir un quatrième album, :taudr :. Une petite livraison de quatre morceaux inédits imprégnés des sonorités black bien nerveuses et de mélodies grandioses. Ajouté à une reprise de Mithotyn en fin de disque, pour environ trente minutes de musique. C’est peu, mais la taille ça ne compte pas, surtout quand c’est bon.
Il y a de tout dans :taudr:. Du chant guttural, clair, des chœurs, des parties hystériques et de lentes complaintes. Une vraie richesse de composition sur trente petite minutes, pas de quoi laisser le temps de s’ennuyer. L’album attaque avec "The Curse and the Wanderer" et son intro d’ambiance. Un éclair déchirant le ciel, coupé en pleine explosion par des growls et des riffs énervés. On en est exactement à la deuxième seconde de l’album et King of Asgard est déjà en train de tout donner, comme à la fin d’un bon concert. Quelques minutes plus tard, le rythme s’apaise, la voix de Karl Beckmann devient claire, juste le temps de respirer avant de replonger dans les entrailles du black. Cette alternance rythme tout l’album, un peu de chant clair pour bercer, un peu de growl pour réveiller.
Regard noirs et bras croisés, King of Asgard a trente minutes pour tout envoyer
King of Asgard laisse aussi une belle place à des mélodies grandioses, aux rythmes guerriers, comme sur le troisième morceau, "Taudr". Mais ce qui ressort le plus, c’est le jeu de batterie de Mathias Westman. Rapide, précis et surtout omniprésent. Au point qu’on regrette parfois que la voix ne soit pas sous-mixée, pour mieux entendre ses coups de cymbales.
Comme tout bon album de black qui se respecte, :taudr : ne vante pas le retour du printemps et la joie de vivre. L’album parle de vie après la mort, de malédiction et de passé hanté. Les sonorités folks ne sont présentes qu’en petites touches, notamment sur l’intro de "Death… and a New Sun". L’album reste en général dans des tons très graves et des rythmes nerveux. Mais malgré ses trente petites minutes, :taudr: prend le temps. "…For the Fury of the Norse" s’allonge sur plus de huit minutes, avec une introduction instrumentale relativement longue. Les guitares vibrent de longues secondes, presque en transe. Le tout finit sur "Upon Raging Waves", une reprise du groupe Mithotyn. Un mélange parfait de toute la recette de King of Asgard. Des riffs lourds, une batterie hystérique, couverts d’une mélodie épique.
Avec ce quatrième album studio, King of Asgard se révèle impressionnant de maîtrise. Seul regret, l'album est beaucoup trop court, parce qu'il est excellent. :taudr: est à écouter d’un seul coup, dans l’ordre, en remuant la tête au fond de son canapé. Puis à réécouter, pour en découvrir toutes les subtilités, les variations de rythmes et de chants qui font sa richesse.