Trivium (+ SikTh – SHVPES) au Cabaret Sauvage, Paris (22.03.2017)

Après un passage au Download Festival pour la promotion de Silence In The Snow, Trivium nous fait l'honneur d'un concert en salle à Paris près de cinq après son dernier concert au Bataclan. C'est la troisième et dernière date sur le sol français et comme pour le reste de la tournée, ce sont les deux groupes anglais SikTh et SHVPES qui vont assurer la première partie. Surprise de dernière minute, le Cabaret Sauvage sera complet ce soir-là pour donner une atmosphère pleine de... sueur !

 

SHVPES


Les premiers à prendre possession de la scène sont les premiers Anglais de la soirée : SHVPES. Le public présent ne le sait peut-être pas mais le chanteur du groupe n'est pas n'importe qui ! En effet, il s'agit du deuxième fiston de Bruce Dickinson (Iron Maiden), Griffin Dickinson, derrière le micro et on se rend vite compte qu'il a pris tout ce qu'il y a de meilleur chez son père, notamment une capacité à capter une audience comme jamais. Avec seulement un album dans les bacs, Pain. Joy. Ecstasy. Despair., SHVPES n'est pas un groupe de débutant scéniquement parlant puisque ils ont notamment tourné avec Bring Me The Horizon et Bullet For My Valentine. On a fait pire comme groupe à suivre au quotidien !
 


La musique de SHVPES tire son essence du metalcore avec une recette un poil différente, d'ailleurs le chant de Griffin Dickinson se rapproche plus de celui de Zack de la Rocha (Rage Against The Machine) que de son père. Il fait preuve d'une versatilité à tout épreuve qui semble plaire énormément au public parisien, pourtant peu nombreux à connaître le groupe à l'entame du concert. Autant si la musique des Anglais est bonne mais encore permiscible sur CD, c'est à une prestation rodée et très bonne que nous assistons ce soir. 

Alors que ses compères arpentent la scène, Griffin Dickinson va, quant à lui, faire une incursion dans la fosse afin de lancer le premier wall of death. Moment très sympa et signe que le groupe arrive à rallier autour de sa musique mais aussi de sa prestation scénique. 
 


Si vous étiez à ce concert et que vous allez au Download Festival 2017, ne ratez pas le passage des Anglais et si vous n'y étiez pas, vous savez ce qu'il vous reste à faire.

Setlist:
False Teeth
State Of Mine
Skin & Bones
Two Minutes of Hate
Pain. Joy. Ecstasy. Despair
God Warrior
Shapes

 

SIKTH
 

Changement de groupe mais surtout gros changement de style avec l'arrivée sur scène de SikTh. Précurseur d'un style qu'on appelle maintenant le Djent, SikTh est de retour depuis 2014 après un hiatus de presque sept ans et on comprend pourquoi ils sont cités en influence par les mastodontes actuels du genre que sont Periphery, Animal As Leaders ou encore TesseracT.

Justin Hill ayant quitté le groupe récemment pour se focaliser sur sa carrière de producteur (Betraying The Martyrs, Polar ou encore Heart of a Coward), il est remplacé par Joe Rosser qui partage donc le micro avec l'emblême qu'est Mikee Goodman. Ce dernier est un couteau-suisse qui fait des merveilles micro en main et même si le public semble avoir du mal à rentrer dans la musique progressive et barée des Anglais, personne ne pourra renier l'attraction du frontman.

Concernant la setlist, SikTh fait la part belle à ses deux albums studios de 2003 et 2006 avec un passage dès le premier titre vers l'EP Opacities ayant vu le jour en 2015. La musique du combo n'est pas des plus aisée à apréhender et on sent vite qu'une partie du public a vite lâché l'affaire pendant que l'autre écoute de manière plus intéressée. Difficile pourtant de résister à cette musique qui navigue entre metalcore, djent et prog avec des incursions de chant clair et de chant crié.
 


Après une cinquantaine de minutes, SikTh tire sa révérence sur "Bland Street Bloom" et on n'espère maintenant plus qu'un véritable troisième album et un passage en tête d'affiche dans notre contrée.

Setlist:
Philistine Philosophies
Part of the Friction
Flogging the Horses
Hold My Finger
When Will the Forest Speak...?
Pussyfoot
Skies of Millennium Night
Sanguine Seas of Bigotry
Bland Street Bloom

 

TRIVIUM
 

Comme nous le disions en introduction de ce live-report, c'est la première fois en cinq ans que Trivium fait un passage dans une salle de concert parisienne. Lors de la période estivale de 2016, Trivium avait notamment joué à Strasbourg et Lyon en plus du Download Festival alors que pour cette véritable tournée promotionnelle de Silence In The Snow, Paris est le dernier arrêt français après Marseille et Cognac.
 


Pour cette longue tournée européenne, Trivium a placé sa confiance en Alex Bent pour assurer derrière les fûts. Membre de Battlecross ainsi que remplaçant de Gene Hoglan chez Testament à un moment donné, ce n'est pas à un manche auquel nous avons affaire et cela s'entendra tout au long de la soirée.

Après un "The End of Everything" sur bande c'est avec "Rain", premier morceau de Ascendancy, que Trivium débarque sur la scène du Cabaret Sauvage. Premier élément qui fait plaisir, le son est bon et on distingue presque parfaitement les quatres instruments ce qui ne sera pas de trop pour permettre d'apprécier la prestation du quartet. On sent cependant que c'est bientôt la fin de tournée et que Matt Heafy (chant/guitare) commence à fatiguer, le frontman ne poussant absolument pas sur sa voix au contraire de Corey Beaulieu (guitare) qui donne tout ce qu'il a dans son chant guttural. Et c'est là que l'on se rend compte qu'un son bien mixé fait toute la différence, les instruments ne prenant pas le pas sur le chant, on prend plaisir à écouter ce dernier.
 


Deuxième album des Américains, Ascendancy est celui qui sera le plus mis en avant ce soir au travers de très grands classiques que sont "The Deceived" ou "Dying In Your Arms" avant de nous réserver le meilleur pour la fin. Silence In The Snow, album un poil déçevant lors de sa sortie à cause notamment de sa linéarité et de son manque de relief, est lui représenté par deux des singles et par l'excellent "Rise Above The Tides" qui fera rage dans la fosse du Cabaret Sauvage.

Parlons d'ailleurs de la fosse qui aura su rester très active tout au long du concert suscitant les compliments - réels ou romancés, il est toujours difficile de le savoir - de la part d'un Matt Heafy qui utilisera d'ailleurs la langue de Molière à plusieurs reprises pour s'adresser au public. Entre des circle-pits demandés à de nombreuses reprises par Paolo Gregoletto (basse), quelques wall of death ou tout simplement des poings levés, le public parisien est en grande forme ce soir pour accueillir du mieux qu'il peut le combo floridien.


Avec la réédition de son premier album Ember to Inferno sorti en 2016, Trivium nous a ressorti des cartons un "Pillar of Serpents" qui n'avait pas été joué depuis mars 2010. Ce sera d'ailleurs la seule véritable surprise de cette setlist qui restera somme toute assez classique même s'il est vrai qu'avec dix-huit ans de carrière et déjà sept albums, il devient de plus en plus difficile de construire une setlist différente de tournée en tournée. Et c'est d'autant plus difficile quand il y a autant de tubes à caser en une heure trente de temps de jeu. 

C'est sur son titre le plus connu, "Pull Harder on the Strings of Your Martyr", que Trivium termine son set principal ce soir et il faut voir cette foule scander comme un seul homme les paroles du refrain. On se prend d'ailleurs à rêver d'une tournée anniversaire où Ascendancy serait joué en entier, le pied ! Le combo revient après seulement quelques secondes pour asséner un "In Waves" qui est devenu lui aussi un incontournable de la carrière de Trivium grâce à un refrain tout simple mais qui encore une fois rapproche le groupe de son public.


Sur ces dernières notes, Trivium achève sa tournée en France de la plus belle des manières. On espère maintenant qu'il ne faudra pas attendre 2022 pour assister à un nouveau concert dans une salle parisienne des américains !


Setlist:
The End of Everything (sur bande)
Rain
Forsake Not the Dream
Down From the Sky
Rise Above the Tides
Entrance of the Conflagration
The Deceived
Dying in Your Arms
Strife
Dusk Dismantled
Throes of Perdition
Silence in the Snow
Pillars of Serpents
A Gunshot to the Head of Trepidation
Until the World Goes Cold
Pull Harder on the Strings of Your Martyr
Encore:
Capsizing the Sea (sur bande)
In Waves



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